Patrick KABRE, artiste musicien

Patrick KABRE, artiste musicien

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“Je suis Patrick KABRE, artiste musicien burkinabé. Je m’essaie à la musique “live” et à travers cette musique, je communique et je partage certaines valeurs avec le reste du monde.
Avant la musique, je m’intéressais beaucoup aux matières littéraires et à la sculpture puisque mon père était sculpteur. Quand il a perdu la vue, c’est moi qui faisais les visages des statuettes. Je peux vous dire que depuis 12 ans, personne ne m’a encore acheté des vêtements; je me les offrais grâce à la vente de mes statuettes. Malgré tous ces avantages pécuniaires que je tirais de la sculpture, je n’abandonnais pas pour autant la littérature, parce que je rêvais de devenir un grand journaliste comme Pascal Yemboini Thiombiano.”

Artistebf: De la sculpture à la musique, il y a quand même une histoire n’est-ce pas ?

PK: “Oh Oui ! À côté de ce rêve de devenir journaliste, je ressentais également de l’amour pour les arts dont principalement la musique. Là,

c’est un coup de foudre qui s’est opéré dès mes premiers contacts avec Bill AKA KORA, Sonia Carré d’As, Safoura DELTA avec lesquels, j’avais commencé déjà les chœurs. A force de me frotter au milieu, j’avais vite pris goût à une certaine liberté. Dès lors, j’ai senti que mon rêve prenais forme et qu’il pouvait être une réalité en ce sens qu’en étant déjà musicien, je pouvais aussi disposer de plus de liberté d’expression et pouvoir par le même canal, porter loin ma voix.
J’ai eu beaucoup de chance parce que mon père, en plus d’être sculpteur, jouait de la guitare. J’ai fait également la chorale où j’ai eu l’avantage de toucher à tous les instruments et d’avoir de bons professeurs. Avec eux, nous avons appris les techniques vocales, les techniques d’harmonie. Enfin, J’ai eu l’opportunité de participer à l’atelier musical africain pendant lequel, j’ai rencontré beaucoup de musiciens internationaux tels que Ado Lopez et Manu Dibango.”

Artistebf: Pourquoi voulez-vous ressembler à Pascal THIOMBIANO ?

PK: L’art de parler, la manière de transmettre le message et la visibilité des journalistes sont autant de choses qui me passionnent. Mais aujourd’hui, je me sens mieux en tant qu’auteur compositeur; j’apprends à faire des contes et à faire également.des animations. Je trouve qu’il y a plus ouverture et plus de liberté.

Artistebf: Pensez vous que la musique vous rapportera plus que la sculpture?

PK: Non, je n’ai pas dit ça ! D’ailleurs, je n’ai pas abandonné la sculpture pour la musique; tout est en moi. J’ai fait la sculpture pendant des années et j’estime maintenant qu’il faut découvrir la musique, rencontrer un autre public et apprendre d’autres choses. Voilà pourquoi je suis à 80% dans la musique et à 20% dans la sculpture.

Artistebf: Vous avez déjà un album sur le marché; quel est son titre ?

PK: Mon album est sorti en 2011. Il s’intitule “Question de temps” parce que tout est une question de temps, que ce soit dans le bonheur ou dans le malheur, il faut prendre le temps parce que tout va finir un jour et que la fin d’une chose, est le début d’une autre.
Cet album, je l’ai réalisé grâce à Jean Patrick Fenadon que j’ai rencontré en 2007 aux Nuits Atypiques de Koudougou(NAK) et depuis, nous continuons de travailler pour le prochain album.
Nous n’arrivons pas jusque-là à exporter notre musique, avez-vous des suggestions dans ce sens ?
Ça commence à venir parce qu’il nous manquait des structures. Aujourd’hui par exemple, Artistebf est une fenêtre vers l’extérieur qui nous offre de la visibilité, c’est une première! Maintenant, il faut que nous, les artistes travaillions pour offrir des musiques de qualité pour qu’on nous invite à l’extérieur.
Quelles sont vos perspectives ?
Je fais des créations personnelles en vue d’une tournée en Europe pour 2013. Je suis en collaboration avec mon ingénieur de son et on a crée une structure appelée la “petite case” qui offre des opportunités aux jeunes talents qui veulent faire carrière dans la musique.
Présentement, je suis en train de produire avec la “petite case”, l’album de Nadège OUEDRAOGO. C’est une femme qui, à l’image de Rokia Traoré, de Dobé Gniaoré en Côte d’ Ivoire et Angélique Kidjo, pourrait être une belle figure de la musique féminine au Burkina.
Votre mot de fin?
Je dis merci à tous les opérateurs culturels qui essaient de donner une couleur et de redorer l’image professionnelle des artistes au Burkina à travers des structures comme Artistebf, qui permette aux gens dans le monde entier de voir ce qui se passe au Burkina. Je les encourage à persévérer car il nous reste deux pas pour qu’ils soient fiers des artistes.

janvier 2013

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