Press Communication : une synergie d’actions.

Press Communication : une synergie d’actions.

Journalisme et communication sont deux métiers bien distincts. Cependant, les acteurs des deux domaines collaborent souvent ensemble pour l’atteinte des objectifs des uns et des autres. Dans le paysage médiatique burkinabè, journalistes et communicants ont décidés de pousser le lien encore plus loin, en créant une synergie d’actions. Cette synergie prend vie à travers le groupe Press Communication. Gildas OUEDRAOGO, administrateur général du groupe, nous en dit plus.

Qu’est-ce-que Press Communication ?

Press Communication est un groupe qui a été créé le 22 mai 2020, pour mettre en lien des communicants et des journalistes de plusieurs pays du monde. Le groupe a prospéré sur les plateformes numériques telles que WhatsApp et Telegram, et aujourd’hui nous sommes à plus de 560 membres. On y retrouve aujourd’hui des journalistes de tous les médias du Burkina et d’ailleurs, des communicants de toutes les institutions du Burkina et d’ailleurs. Nous ne sommes pas un syndicat, un parti politique ou une association, nous sommes une synergie, une force. Nous avons simplement décidé d’être ensemble pour porter des thématiques spécifiques et mener un combat spécifique qui est de promouvoir le journalisme et la communication, de créer un cadre de fraternité.



 

Gildas OUEDRAOGO, Administrateur Général du groupe Press Communication.

Quel est le contexte de création de ce groupe ?

Nous nous sommes rendus compte à un moment donné qu’il y avait des informations qui circulaient sur les réseaux sociaux dont la véracité posait problème. Il était nécessaire pour nous d’avoir ce canal qui regroupe en même temps les journalistes et les communicants des institutions et des départements ministériels ; ainsi, lorsqu’une information tombe et que nous la partageons dans le groupe, l’institution concernée est représentée dans le groupe, et les journalistes qui sont tentés de traiter cette information sont également dans le groupe. Alors, ils peuvent recouper l’information pour pouvoir déceler le vrai du faux.

Nous voulions par ailleurs créer une synergie d’actions entre les journalistes et les communicants pour briser un peu la glace. Car la communication et le journalisme sont deux choses différentes. On ne peut pas demander à un journaliste de faire un travail de communicant, ou au communicant de faire un travail de journaliste. Chacun fait son travail, mais ils se complètent d’une certaine manière ; ce qui les lie, c’est l’information. Ce groupe nous permet de faire circuler facilement l’information, de nous enrichir des expériences des uns et des autres. C’est ce qui fait aujourd’hui la force de Press Communication.

Comment adhère-t-on au groupe ?

Pour être journaliste ou communicant il faut déjà exercer, alors il n’y a pas d’étudiants dans le groupe ; mais des fonctionnaires qui sont repartis à l’école, oui. Par exemple les journalistes du public, lorsqu’ils font un concours et qu’ils repartent à l’école, peuvent toujours faire partie du groupe. Donc en résumé, ceux qui font partie du groupe sont des journalistes et des journalistes qui exercent dans des institutions, ou des consultants. C’est la principale condition qu’il faut remplir. Et pour y adhérer, il faut faire une demande qui sera transmise au conseil d’administration pour validation. Lorsque c’est fait, il y a un engagement à prendre, celle de participer activement aux activités du groupe.

Et en quoi se résument les activités du groupe ?

Nous avons un conseil d’administration qui fonctionne très bien, et lorsqu’un sujet est porté à notre connaissance, nous le reversons au niveau du conseil d’administration qui fait des propositions et des planifications avant qu’on envoie l’information dans le grand groupe.

Nous avons souvent des rencontres. Et lorsqu’il y a des événements spécifiques, on se soutient : que ce soit des événement sociaux heureux ou malheureux, nous nous soutenons mutuellement. Lorsqu’un membre est dans le besoin ou lorsqu’il fait face à une situation spécifique, nous le soutenons. Je ne citerai pas de noms, mais nous avons contribué à résoudre des problèmes de santé ; il y a eu des cas de médiations pour apaiser les tensions entre des journalistes et leur patronat ; des décès où il y avait une forte mobilisation également ; il y a eu des situations où nous avons été consultés par rapport à l’avenir de la profession ou le traitement de l’information. Il est également arrivé que des personnalités nous consultent pour recueillir notre avis par rapport à ce qui se fait.



Nous avons par ailleurs un programme bien élaboré qui prendra en compte des sessions de formation, surtout lorsqu’il s’agit pour le journaliste de se questionner sur son rôle dans le cadre de l’accompagnement qu’il se doit de faire par rapport au contexte actuel de notre pays. Lors de notre rencontre du 18 mars dernier, c’était le thème abordé : « Lutte contre l’insécurité au Burkina Faso, rôle du journaliste et du communicant. ». C’est le genre de questions qui nous touchent également et nous nous devons d’être regardants et d’avoir un traitement qui puisse rassembler.

En quoi votre groupe est-il différent des autres ?

Nous ne sommes pas en concurrence avec d’autres groupes, nous pensons juste que nous menons un combat noble à travers des actions concrètes. A plusieurs reprises nous avons reçu des lettres de félicitations, nous avons été interpellés à plusieurs reprises pour nous indiquer l’importance de nos actions. Donc je pense qu’à ce niveau, nous faisons de très belles choses. Nous ne nous comparons pas à un autre groupe, mais aujourd’hui, nous pensons qu’il n’y a pas une autre plateforme au Burkina Faso qui fait ce que nous faisons, un groupe qui regroupe journalistes et communicateurs, un groupe qui puisse conséquemment agir comme nous.

Quelle est votre vision pour le groupe ?

Aujourd’hui il y a un aspect qui me tient à cœur, il s’agit de la relecture de la convention collective. Même dépassée, elle n’est pas appliquée dans les médias. Nous ne sommes pas un syndicat, certes, mais nous pensons que nous devons promouvoir le bien-être des journalistes. Et cela passe par de meilleures conditions de vie et de travail. Car la convention collective qui est dépassée n’est pas appliquée.il faut la relire et l’adapter aux contraintes et aux exigences du moment.

Un autre aspect, c’est le foisonnement des médias. Il y a beaucoup de médias au Burkina Faso, mais les journalistes qui y travaillent n’ont pas des conditions de vie et de travail adéquates. Aujourd’hui, nous pensons qu’il va falloir qu’on produise un document à proposer aux décideurs pour voir s’il faut revisiter les conditions d’ouverture des médias pour que les plus forts continuent de travailler en donnant de meilleures conditions de vie à ceux qui y sont, ou que les plus faibles se mettent en groupe pour pouvoir répondre à un certain nombre de cahier de charge. De toutes les façons, la question doit être posée un jour, pour qu’on ne continue pas de clochardiser et d’exploiter les journalistes.

Il y a la question de la formalisation du groupe, c’est-à-dire le déclarer pour le faire fonctionner de façon administrative. Je pense que certains ne se retrouveront pas là-dedans donc il n’y a pas de nécessité aujourd’hui d’aller vers la formalisation. Ce n’est pas d’actualité. Mais la question pourrait se poser un jour, puisqu’il y a plusieurs personnes dont l’avis compte, à savoir les membres du conseil d’administration.

W. Kevine Elodie ZABA.

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