Solo Dja KABACO, artiste musicien

Solo Dja KABACO, artiste musicien

Solo Dja KABACO est un artiste bien connu des burkinabé. Très tôt, Solo Dja s’est vite révélé au public par ses messages et son humour assez piquants. C’est précisément à Nouna dans la province de la KOSSI que le destin comme le dit l’artiste lui-même a décidé de sa carrière. Polygame et Père de 7 enfants, notre invité est auteur de 11 albums dont “BARA MOUSSO” produit en 2013 par la maison SEYDONI PRODUCTION, l’une des plus grandes maisons de production et de distribution de musique au Burkina.
L’artiste que nous avons rencontré à son domicile au secteur 28 de Ouagadougou, juste après la cérémonie de baptême de son 7ème enfant, nous relate son histoire avec la musique, les difficultés de promotion et de prestation au Burkina.

Solo Dja KABACO ( SDC) : En fait, j’ai quitté la Côte d’Ivoire pour suivre l’école CORANIQUE à NOUNA. Mais le destin en a décidé autrement. Comme le destin est plus âgé que l’homme même, je n’y pouvais rien. C’est pourquoi, je me suis simplement laissé conduire par ce dernier. C’est ainsi que j’ai commencé à chanter dans les maquis, dans les bars, dans les cérémonies de mariage et de baptêmes. J’ai continué cette aventure jusqu’au jour où Jean Paul SAWADOGO de “FASO AMBIANCE” m’a repéré.Avec son encadrement, j’ai produit mon premier album ” Burkina CUBAIN” entre 1995 et 96, suivi de l’album ” FAUX RENDEZ –VOUS “, caravane du sahel. Au total, c’est 5 albums que j’ai fait avec ” FASO AMBNIANCE” avant que SEYDONI ne me découvre à la Semaine Nationale de la Culture (SNC).

Artistebf (ART. : ) A cette date, combien d’albums disposez-vous sur le marché du disque
SDC : A l’heure où je vous parle, j’ai fait 11 albums dont 5 avec”FASO AMBIANCE” et 6 avec SEYDONI.

ART. : Quels avantages à se faire produire par SEYDONI ?
SDC : C’est une maison de production qui vient en aide aux artistes pour la production et la distribution des albums. Comme vous le savez, il est difficile pour un artiste d’être lui-même son propre producteur à moins qu’il n’ait des activités parallèles. Depuis donc des années, je suis avec SEYDONI et je m’y plait bien. Le dernier album que j’ai produit avec cette maison s’intitule ” BARA MOUSSO “, sorti en mars 2013.

ART. : De quoi parle “BARRA MOUSSO” ?
C’est un album qui parle des faits de société, de la paix, de l’amour, le foyer et des femmes.
SDC : C’est vrai, dans vos albums vous parlez beaucoup des femmes et il semble que c’est pour raison que vous avez du succès auprès d’elles; sinon, quel est le secret ?
SDC : Je n’ai pas de secret. Quand tu aimes une femme, même si tu l’appelle dans l’obscurité, elle va s’approcher de toi. Entre les femmes et moi, il n’y a pas de ” WAK” ni de secrets, je les aime tout simplement. Je sais reconnaître leur valeur, leur mérite et j’essaie de toujours les valoriser. Comme vous le savez, la femme a aujourd’hui un rôle très important à jouer dans le contexte politique actuel du Burkina.Au moment où les fils et filles du Burkina Faso chantent la paix, la femme ne saurait être en marge; elle est au centre de tout.
ART. : Les thèmes abordés dans vos chansons n’ont jamais trait à la politique, pourquoi ?
SDC : Parce que je n’aime pas la politique.

ART. : Pour chanter la paix, il nous semble que vous n’aurez pas tellement le choix ?
SDC : Je peux chanter la paix sans pour autant parler de politique. Je sais que mon pays a besoin de la politique pour avancer. Mais j’ai choisi de ne pas m’aventurer dans ce domaine.

ART. : Qu’y a-t-il de mauvais dans la politique ?
Rien; rien que de bonnes choses

ART. : Vous n’aimez donc pas les bonnes choses alors ?
Ah si … ! J’aime les bonnes choses. J’aime surtout la viande avec l’os ! Or dans la politique, il n’y a point d’os.

ART. : Comment se passe la promotion de vos albums, rarement SOLO DJA se produit à l’étranger ?
SDC : Et pourtant…! Plusieurs fois j’ai eu à prester à l’extérieur. Mon dernier voyage était en 2013 à PRAGUE en république Tchèque. En novembre prochain, je compte encore me rendre en Australie.

ART. : Quelle est votre appréciation sur les spectacles au Burkina ?
SDC : Comme tout est politisé maintenant, les choses ne sont plus ce qu’elles étaient surtout pour nous qui avons opté pour le”LIVE”. Les organisateurs de spectacles préfèrent le PLAY BACK au LIVE. En effet, ils trouvent que le live est couteux. Ne voulant donc pas prendre de risques, ils nous écartent de la compétition. C’est exactement mon cas parce que les organisateurs nous trouvent chers. Par contre, les artistes qui optent pour le PLAY BACK à 75 000 ou à 125 000 frs ont plus de chance de faire même le tour du Burkina parce que c’est plus facile.Alors c’est à force d’aimer cette facilité que notre musique a aussi pris un coup; elle est devenue comme une galette. Souvent, on ne sait plus à quoi elle ressemble; c’est du bruit et non du son surtout avec la génération actuelle.

ART. : Quelles suggestions pour faire avancer la musique au Burkina ?
SDC : Je suggère qu’on fasse revenir le grand prix national et la caravane du Sahel. Je demande au ministre de prêter une oreille attentive aux anciens. Je ne lui demande pas d’écouter mon album mais il peut rencontrer les artistes pour échanger avec eux autour de leur métier. Si de telles rencontres avaient lieu, les artistes pourraient également apporter leur modeste contribution à l’éclosion de notre culture. Si on m’a décoré “officier de l’ordre du mérite”, c’est qu’on a trouvé que je suis capable d’apporter beaucoup à mon pays.

ART. : Nous n’allons pas terminer cet entretien sans vous féliciter pour ce bébé qui vient de naître. Faut-il demander à Dieu de vous ajouter ou qu’il arrête comme ça ?
SDC : Pourquoi Pas ? Si Dieu nous en donne et tant que l’amour est là, il faut bénéficier récolter les fruits. (rires gras)
ART. : Dans 3 ans alors ?
SDC : Non, dans 5 ans !
ART. : 5 ans ? la santé maternelle et infantile conseille un espacement de naissance de 3 ans
Je suis d’accord, mais 5 ans c’est encore mieux !

Patrick COULIDIATY

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