Le Jeudi 30 Novembre 2023 s’est tenue à Ouagadougou la projection du film « TA KAMI » du réalisateur burkinabè Daniel Kollo SANOU. Un film de 90 minutes qui narre les difficultés que rencontrent certaines veuves pour l’obtention de la pension de réversion. Une invite à l’administration française à revoir leurs règlements en ce qui concerne la pension des anciens combattants.
« TA KAMI » qui signifie braise est un film fiction de 90 minutes qui met à nu les difficultés que rencontrent les épouses des anciens combattants à l’acquisition des reversions de pensions. Après le décès de leurs conjoints, ces derniers pour la plupart polygame, laissent une polémique autour de la question de réversion de la pension. Par ailleurs les règlements établis par l’administration française à l’endroit des anciens combattants vont à l’encontre des réalités africaines. Une réversion qui, n’est pas un refus catégorique mais un cheminement de procédures, oblige certaines bénéficiaires à abandonner et d’autres meurent sans gain de cause. Ce fut le cas de Daffra, la première épouse d’un ancien combattant, qui, après plusieurs années d’attente et d’espoir, succomba devant le consulat français après avoir entendu la fameuse phrase « Revenez dans six (06) mois ».
Fils d’un ancien combattant, Daniel SANOU, à travers cette nouvelle production lance une invite à qui de droit pour la résolution de la question de la pension à l’endroit des anciens combattants des ex colonies françaises. « La question de reconnaissance, c’est dire verbalement, mais dans la pratique, il y a des longueurs dans les attentes d’exécutions des dossiers de payement des droits de réfaction, de réversion, voire même de la question de retrait du combattant, les quelques rares survivants encore, beaucoup attendent. Il n’est pas bien que dans cette situation on n’en parle pas ».
Une fiction inspirée de sa propre histoire, Daniel SANOU, non seulement rend hommage à son défunt père, mais dépeint aussi les réalités que vivent les anciens combattants de nos jours ainsi que l’ensemble des associations nationales des anciens combattants de l’Afrique francophone. Il invite le public à venir s’inspirer des histoires réelles et actuelles.
Les participants se disent prendre conscience du traitement fait à l’endroit de tous ceux qui ont combattu pour la France pendant la colonisation et souhaitent que des mesures soient prises pour réduire non seulement le temps d’attentes mais aussi alléger certaines procédures.
Véronique G. KABORE
