Alain Gomis et le FESPACO "Une fierté inoubliable"

Alain Gomis et le FESPACO "Une fierté inoubliable"

Seul réalisateur, avec Souleymane Cissé, à avoir remporté deux fois l’Etalon d’or de Yennenga, Alain Gomis témoigne :

Premier étalon : ” Tey “, 2013.
Le Fespaco, c’est vraiment particulier. La cérémonie se déroule dans un stade ! Rendez-vous compte ! En tant que réalisateur, je ne suis ni acteur, ni chanteur, je suis habitué à être derrière et, tout à coup, je me retrouve sur une scène au milieu d’un stade ! C’est comme une décharge électrique. Je ne pourrai jamais oublier cela. Quand on a annoncé le titre du film et qu’il m’a fallu descendre les gradins, j’ai eu l’impression que ça durait une heure ! C’était la première fois pour le Sénégal. C’était tellement de fierté pour tous ceux qui avaient fait le film… Et puis, il y a cette espèce de responsabilité : l’intérêt d’un prix comme celui-ci, ce n’est pas seulement la glorification d’un film, c’est ce qu’on en fait après, c’est le rôle qu’il faut jouer ensuite, en essayant de tendre la main à d’autres. J’ai découvert que l’information sur le film s’était répandue sur tout le continent et j’ai découvert la fierté que dégageait le FESPACO. Le retour au Sénégal a été incroyable. Moi, je viens des quartiers populaires. Donc, arriver à l’aéroport, être accueilli quasiment en bas de l’avion par le ministre, rentrer chez moi pratiquement sous escorte, avoir le quartier entier qui est là dehors pour faire la fête. Cette fierté est une chose inoubliable, c’était comme si on avait gagné la coupe du monde ! Les gens nous remerciaient à longueur de temps pour avoir porté le nom du Sénégal… C’est un truc qui a bouleversé ma vie. Là, j’ai vraiment réalisé la force du FESPACO.

Second étalon : ” Félicité “, 2017 :
On se disait que, forcément, ils allaient donner la première place à un autre film. Nous avions déjà été récompensés. Et donc, la surprise a été immense. Et puis il y a eu aussi une autre fierté, plus panafricaine. Ce projet-là veut dire que l’on peut travailler ensemble, qu’on n’est pas obligé de rester chacun sur ses terres, on peut collaborer dans une sorte de dialogue continental, international… Le retour au Sénégal a été encore plus fou [qu’en 2013] parce qu’il y avait cette dynamique qui avait été mise en marche et qui portait ses fruits.

Propos recueillis par Balufu Bakupa-Kanyinda dans le cadre de la série “Le Fespaco – un demi-siècle de cinémas d’Afrique ” (Production Cinékap – Oumar Sall – ; diffusion TV5Monde)
KAD
Enjeux Groupe
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SOURCE : http://www.imagesfrancophones.org

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