« Au royaume des infidèles » évoque sans vraiment les traiter les problèmes des jeunes dans un monde contemporain. Argent, sexe, maraboutage sont leurs guides pour parvenir à leurs fins : l’argent pour subvenir à leurs désirs de luxe.
“ Au royuame des infidèles” peut être comparé au miroir de la société actuelle. La vie notamment des jeunes qui sont à la recherche d’aisance tant matérielle que sentimentale. Un monde dans lequel tous les coups sont permis, l’essentiel étant d’atteindre son objectif. Ce film plaisant, coup d’essai d’Oumar Dagnon, était à l’affiche au ciné Wemtenga jusqu’au dimanche 17 juin passé.
« Au royaume des infidèles » évoque sans vraiment les traiter les problèmes des jeunes dans un monde contemporain. Argent, sexe, maraboutage sont leurs guides pour parvenir à leurs fins : l’argent pour subvenir à leurs désirs de luxe, ainsi par exemple Laety sort avec plusieurs hommes juste pour leur soutirer des billets craquants et s’offrir une vie de rêve, elle conseille même « l’entretien canapé » à son amie pour obtenir du boulot ; le sexe pour affirmer leur masculinité pour les garçons raison pour laquelle ils se lancent dans la conquête de toutes filles ; en ce qui concerne les filles offrir leur corps permet d’avoir des faveurs d’un homme ; le maraboutage pour conquérir un homme, c’est le cas de Maria qui est amoureuse de son patron….des attitudes qui ont pour conséquences la trahison et l’infidélité dans les relations interpersonnelles, surtout les couples. Ce film dépeint donc une jeunesse avide de « pouvoir » au mépris de toute morale et de toute dignité.
Oumar Dagnon fait donc le diagnostic des maux qui minent les relations sentimentales des jeunes de façon harmonieuse, facile à suivre, avec de l’humour maitrisé. Son œuvre reflète en outre un travail sérieux sur le plan du casting : on découvre de nouveaux visages à l’écran avec bonheur car pour la plupart leur prestation accroche et plait même si le jeu de certains acteurs serait mieux adapté au théâtre. Néanmoins cela est appréciable.
« Au royaume des infidèles » se distingue également par les beaux plans et les belles images offerts aux cinéphiles, des aspects importants qui procurent un certain plaisir à rester devant l’écran. Cependant, la rapidité de nombreuses actions, la rapidité avec laquelle s’enchainent les plans et des problèmes de raccordement font que le film arrive difficilement à emballer le cinéphile sur le plan émotionnel. Par exemple une certaine lenteur des actions ou répliques à des moments importants (notamment lors de la rencontre des trois amants de Laety, ou lors de ses échanges avec sa mère lui conseillant d’être moins matérialiste, ou encore lors des discussions entre Peggy et son professeur) accompagnée d’un fond sonore adapté pourrait interpeller, apostropher et susciter des émotions assez fortes chez le spectateur, et provoquer en lui des réactions, car après tout le cinéma doit susciter des interrogations.
Par ailleurs, le sort réservé aux différents couples n’est pas traité laissant un goût d’inachevé; peut-être, est ce sciemment fait ? A la fin de la séance on se pose en effet pleins de questions : qu’en est-il du couple de Naomi ? Et le trio Adams, Maria et sa camarade qui a divulgué leur secret sur le maraboutage?
Une autre difficulté réside dans la nomination des personnages, le spectateur découvre le nom de l’acteur parfois après plusieurs plans, ce qui fait que coller un nom à certains personnages importants devient un exercice marathon. Les noms sont remplacés par des mots du genre « ma copine » ; « mon gars »….
Qu’à cela ne tienne, le film est agréable à suivre, et pour un début, le réalisateur est à encourager.
Paulette
