Batterie d’indicateurs de la culture pour le développement (BICD)

Le 7 mars 2013, le Ministre Baba HAMA présidait le lancement des travaux de l’étude de faisabilité de l’UNESCO sur la batterie d’indicateurs de la culture pour le développement (BICD). Pour le ministre burkinabé de la culture, c’est ” incontestablement un outil pertinent pour informer et influencer les décisions des acteurs du développement” Il s’agit d’une mise en place d’un système d’information qui permettra de faire le lien entre la culture et le développement.
7 mois après le lancement, la Coordonnatrice de la BICD est déjà à pied d’œuvre. En effet, Naïma BOURGAUT, Coordonnatrice du Programme séjourne depuis quelques jours au Burkina Faso. Pour avoir une idée sur cette collecte de batteries d’indicateurs de développement et sur le déroulement de son travail sur le terrain, Artistebf l’a rencontrée au Siège de ARPIC où elle se préparait à démarrer une séance de travail avec des responsables du Ministère de la Culture et du Tourisme.
Naïma BOURGAUT ( N.B.) : Coordonnatrice de la BICD.

« Un outil pertinent pour informer et influencer les décisions des acteurs du développement »

Mon séjour s’inscrit dans le cadre du programme de la batterie des Indicateurs de l’UNESCO au Burkina Faso. Le Burkina Faso est le 10ème Pays partenaire du Projet de la batterie des indicateurs. Le Burkina est le 3ème de l’Afrique après la Namibie et le Ghana. L’idée de ce projet est d’une part de faire le plaidoyer en faveur de l’intégration de la culture du point de vue de stratégie de développement. Nous avons la conviction que le développement du secteur de la culture ne pourra être plus durable qu’en prenant en compte les questions culturelles. On constate dans l’ensemble des politiques sectorielles, un intérêt croissant pour la culture. C’est déjà un constat assez positif pour l’ensemble des acteurs de la culture. Si donc le potentiel de la culture est non négligeable pour le développement, il y a véritablement un besoin de renforcement des stratégies opérationnelles dans les politiques de développement et dans le domaine culturel plus précisément.

La Vocation des batteries d’indicateurs
La batterie d’indicateur a une vocation non seulement de renforcer le cadre analytique qui est déjà croissant mais de palier au constat général qui est le manque de données. La culture souffre de données quantitatives; c’est-à-dire, des chiffres à l’appui qui témoignent objectivement que la culture génère de telle manière pour tant d’emplois et pour tel pourcentage du PIB. Ce sont là des données économiques qui intéressent probablement les bailleurs de fonds. Le plus important, C’est aussi la participation effective de la population aux activités culturelles et l’impact du multilinguisme, (puisque parler plusieurs langues est une autre ouverture sur le monde). Tout cela traduit véritablement, qu’on a besoin aujourd’hui d’apporter des chiffres pour convaincre et pour obtenir des financements.

Artistebf : Voulez-vous dire qu’avant la présente étude, le financement de la culture ne prenait pas en compte les aspects quantitatifs chiffrés dont vous évoquez; y avait-il un vide ?
N.B. :

La culture comme un des piliers essentiels du développement dans la Stratégie de Croissance Accélérée de Développement Durable (SCADD) depuis 2010. Je pense que très peu de pays en voie de développement peuvent arguer une telle reconnaissance. L’Etat des lieux au Burkina Faso, c’est l’existence déjà des données collectées et d’un annuaire statistique. Dans la sous-région, je crois que le Burkina est l’un des rares pays à disposer autant de données donc, une réelle motivation à aller dans les données quantitatives. Ce projet de collecte vient renforcer les avancées au niveau du Burkina et offrir une nouvelle piste de recherche et probablement un important soutient institutionnel.

Artistebf : La présente étude répond-t-elle à un besoin crucial ?
N.B. :

Oui, à mon sens, il y a un besoin crucial de donnés pour le secteur culturel parce qu’il faut apporter des chiffres pour légitimer l’intervention dans le domaine de la culture. Là-dessus, il y a du travail à faire.

Artistebf : En quoi va consister concrètement votre travail au Burkina?
N.B. :

Mon travail est d’appuyer les actions du programme ARPIC et la direction des études et de la planification du ministère de la culture. Un premier atelier regroupant l’ensemble des acteurs ayant un lien avec la culture a été déjà organisé au mois de Mai 2013. L’atelier dont la vocation était de présenter le programme, a connu la participation de près d’une vingtaine de personnes issus des Ministères de l’Education, des enseignements secondaires et supérieur, de la justice, de la promotion de la femme et le Centre Norbert ZONGO, Je suis venue travailler auprès de la DEP pour présenter les outils.

Artistebf : Quels sont les critères qui vous permettent de reconnaitre un bon indicateur?
N.B. :

Nous avons une approche transversale pour le développement. On a construit les indicateurs en les découpant sous sept dimensions qui sont économie, gouvernance, éducation, participation sociale, communication, genre et patrimoine. Chacune d’entre elles contient 1 à 5 indicateurs. La dimension économie est composée de trois indicateurs qui sont la contribution au produit intérieur brut (PIB) du secteur culturel. Pour l’éducation, nous avons la promotion de l’éducation multi langue. Les outils que nous allons présenter cette semaine, ce sont nos tableaux d’entrée de données qui ont été conçus en partenariat avec de nombreux experts qui sont la base de la construction des indicateurs qui nous permettent d’avoir une vue plus approfondie du domaine d’analyse.

Artistebf : Quel sera la suite à donner après les collettes?
N.B. :
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Les résultats seront bons au Burkina Faso, j’en suis persuadée pour avoir participé à la réunion de travail hier avec l’ensemble des partis qui sont mobilisés et enthousiastes. Ces résultats seront publiés par le programme de la BICD dans un mois. Mais nous arrivons aussi au terme du programme de la BICD contrainte à une limitation temporaire et budgétaire. Après Février, nous n’avons pas la garantie d’être financés. l’UNESCO connait quelques désarrois ces dernières années; un remaniement assez important s’annonce d’ici la fin 2013. Mais nous avons bon espoir que le programme BICD continue au regard des résultats et des performances

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