Le Festival Ecrancs Citoyens organisé par l’Institut Imagine et soutenu par l’Ambassade Royal du Danemark a produit ses fruits. La démonstration a été faite ce soir à l’Institut Goethe à travers une restitution de 10 films réalisés. C’était ce 20 décembre en présence de la directrice dudit Institut, des hommes de médias et des autorités administratives du Ministère en charge de la Culture.
Ils sont 13 formateurs nationaux issus de plusieurs écoles ou instituts de formation à démarrer cette belle expérience de CinéPod (le cinéma de poche décentralisé). Ce sont eux qui ont eu la lourde charge de former 60 jeunes. Pour une telle activité qui vise à démocratiser l’accès à l’expression cinématographique, ce sont cinq villes du Burkina (DEDOUGOU-KOUDOUGOU-KAYA-FADA N’GOURMA-OUAHIGOUYA) en raison de 12 jeunes par ville qui ont été retenus dans le cadre de cette formation décentralisée.
A l’institut GOUETH, le public et la presse ont pu suivre la projection des œuvres réalisées par les stagiaires à partir de matériels légers et peu couteux.
Pour une première expérience, c’est un véritable coup de maître avec des résultats satisfaisants : “c’est le résultat d’un apprentissage et nous n’avons pas voulu tricher. Nous vous avons montré les films tels qui sont”, a déclaré Gaston KABORE.
“L’objectif était d’assurer une éducation à l’image d’apprendre le langage des images à des personnes qui étaient tout à fait débutant et les rendre capables de raconter des histoires avec une caméra, un enregistreur sonor, une table de montage et un disque dur interne etc. avec le minimum de matériel nécessaire pour pouvoir faire une narration cinématographique,” explique Gaston KABORE.
Les films qui durent entre 4 à 10mn racontent chacun la vie quotidienne des populations burkinabè. Ainsi, de l’entreprenariat féminin (élevage, préparation du dolo ou du gonré), à la déforestation en passant par les déchets plastiques et la transformation du lait, les stagiaires ont brillamment réussi par des histoires captivantes à raconter certaines préoccupations des populations.
Souleymane OUEDRAOGO Directeur Général de l’Institut de l’Image et du Son (ISIS-Studio Ecole) se dit agréablement surpris par la qualité des œuvres.
“J’ai été agréablement surpris par la qualité des œuvres. Quand on comprend que ces jeunes en deux ans ont pu s’appropriés des outils par rapport à chaque métier et qu’ils ont pu à travers des idées développer des sujets, les tourner, les montrer, la présentation a permis de comprendre la capacité de maîtrise des stagiaires. ce sont des sujets assez pertinents dans la thématique et assez diversifiés. Et ce que j’ai retenu, il y a eu une démarche bien citoyenne dans la manière dont chaque équipe a pu vraiment faire le film et c’est ça qui était intéressant “, a souligné le DG de l’ISIS”.
En rappel, l’idée de CinéPod est née d’un constat qui a révélé depuis l’insurrection populaire de 2014 une certaine soif chez les jeunes à la prise de parole et à la prise en compte de leurs aspirations profondes. Outre cet aspect, CinéPod se positionne aujourd’hui comme l’un des canaux à même de mettre de mettre en évidence certaines réalités sociales d’une frange importante de la population qui ont toujours été occultées par les médias audio-visuels et les administrations publiques.
A propos justement du Festival “Ecrans Citoyens”, l’Institut Imagine compte déployer son matériel ce vendredi 22 décembre 2017 à l’Espace ouvert de la Mairie de BOGODOGO. Imagine donnera une fois encore au public de pouvoir apprécier les 10 films dignes d’intérêt réalisés par les stagiaires.
Glwadys RoseMonde (GRM)
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