Ciné Droit Libre accueilli à bras ouverts au Ciné Burkin

Ciné Droit Libre accueilli à bras ouverts au Ciné Burkin

“Quand la jeunesse se met débout …” c’est le thème de ce 11è ciné droit libre qui se tient du 28 au 4 juillet 2015. Pour la première fois en 11 ans, le festival est accueilli à bras ouverts au Ciné Burkina, un fait majeur qui confirme une fois de plus la thèse selon laquelle “plus rien ne sera comme avant”. La cérémonie d’ouverture a connu la présence de plusieurs personnalités politiques, des membres de la société civile, de nombreux invités et des partenaires techniques et financiers.


Les maitres mots de cette cérémonie d’ouverture étaient “Plus rien ne sera comme avant “.
Réprésentant Pays Bas“Plus rien ne sera comme avant ” mais ciné droit libre doit être comme avant, avec beaucoup d’innovations en faveur de la situation actuelle du pays, a dit le représentant de l’Ambassadeur du Royaume du Danemark à l’ouverture du festival . La tenue de ce festival au ciné Burkina témoigne déjà de ce changement tant désiré par la jeunesse. En effet, la salle du Ciné avait toujours été refusée pour abriter le festival sous le règne Blaise COMPAORE et le promoteur de ciné droit libre Abdoulaye Diallo, n’a pas manqué d’exprimer sa joie:
A. Diallo, Président Ciné Droit Libre“Quand la jeunesse se met debout, C’ est pour construire; et une jeunesse debout, construit des ponts” précise Abdoulaye Diallo. Il a aussi salué le combat des mouvements de jeunes en Afrique comme le balai citoyen du Burkina Faso, le groupe ” y en a marre” du Sénégal avant de remercier les nombreux invités et les différents partenaires. Il regrette toutefois que Seydou Badian l’invité spécial de cette 11è édition, ne soit de la partie pour des raisons de santé.
Fadel Barro, Pour Fadel Barro du mouvement ” Y en a marre” du Sénégal et parrain de la présente édition, l’enjeu pour la jeunesse est de briser les chaines de la haine. C’est de s’appuyer sur leurs différences pour construire. Il exhorte en outre les jeunes à se mettre débout, à libérer leur génie créateur et à s’engager pour le développement du continent africain. Notons enfin que le représentant de l’Ambassadeur de France et celui du Danemark, ont tous livré le même message à la jeunesse et ont réaffirmé leur soutien au festival” Ciné droit libre”.
Pour donner le top départ des festivités le film ” Une révolution africaine, les 10 jours qui ont fait chuter Blaise COMPAORE” de SEMFILMS a été projeté. Ce documentaire retrace les 10 derniers jours de règne de Blaise COMPAORE qui a été contraint à la démission après 27 ans de règne suite à une insurrection populaire. A travers des témoignages inédits et des images, les cinéphiles ont pu vivre et revivre cette révolution. Le film a été très apprécié par les cinéphiles en témoigne les tonnerres d’applaudissements pendant la projection. Voici les impressions de quelques participants :
frisque.jpgJean Claude FRISQUE, Réalisateur -Producteur C’est une œuvre nécessaire, un film important pour l’histoire du Burkina. Il est important que l’on consigne tout ce qui s’est passé dans ces dix jours qui ont fait chuter le régime Blaise COMPAORE. Ça marque l’histoire du pays; donc il est bien que ce document pour la mémoire de ce qui s’est passé. Ce qui m’a le plus accroché, est que le film est bien monté, on a donné la parole aux gens de l’opposition aussi. On ne peut pas dire que c’est un film partisan.
raydmond.jpgRaymond TIENDRE, Réalisateur
Je suis Raymond TIENDRE, réalisateur à la télévision. C’est un documentaire très intéressant surtout qu’ils l’ont agrémenté en interviews. C’est un témoignage très important pour l’histoire.
Ce qui m’a beaucoup plu, c’est qu’on voit les coulisses, comment certains se sont organisés et même les positions des étudiants ont été décrites. En regardant la télévision, on n’est pas au courant de tout cela. Ce film permet de voir toutes les facettes de l’évènement .
blanche-2.jpgFiona Dragstra, Etudiante Pays Bas
Mon nom est Fiona Dragstra Je fais une recherche sur la communication politique. J’ai prolongé mon séjour jusqu’à quatre mois pour voir ce film. Ce qui m’a marqué est que tout le monde était dans la rue pour le Burkina et pour les burkinabé et surtout la marche des femmes et leurs spatules.
Mon message à l’endroit de la jeunesse, c’est de leur demander de continuer la lutte. C’est très important de voter, de s’exprimer, de réfléchir sur ce qui est en train de se passer dans leur pays. Que les jeunes restent au Burkina pour améliorer leur pays.
fanta.jpgFanta NACRO, Cinéaste
C’est un documentaire qui est très riche en archives, dans la construction de l’histoire. Plus je regardais le film, plus je pensais à un grand réalisateur de documentaire; Christ Marker, qui pose sa caméra et qui filme ce qui se passe.

Le festival “Ciné Droit Libre 2015” a été l’occasion pour les burkinabé de revoir le film “TIMBUKTU” du réalisateur Franco-Mauritanien Abderrahmane SISSOKO. Après le Burkina, les organisateurs du festival prévoient déposer leurs valises en Côte d’Ivoire, au Sénégal et dans bien d’autres pays africains.
Mais au-delà des images de l’insurrection collectées par ci, par là, le Festival Ciné Droit Libre pouvait accrocher davantage les burkinabé en montrant les coulisses de ce bras de fer ou de cet entêtement de Blaise COMPAORE à rester au pouvoir. Il s’agit par exemple de montrer le diable, le véritable trouble-fête dans cet entêtement, savoir qui a finalement convaincu Blaise à lâcher le pouvoir et à l’aide de témoignages de proches du Président, montrer comment l’étau se refermait autour du Président. C’est autant de faits qui, à notre avis pourraient intéresser le public et que Ciné Droit libre pourrait éventuellement envisager pour les prochaines éditions; ce n’est pas impossible ! En attendant, chapeau déjà à Ciné Droit libre pour le travail abattu.

Faridah Elodie SAWADOGO (Stagiaire)

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