Dans le cadre du festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression, une série de films a été projeté ce mardi 30 mai 2015 à l’Institut Français de Ouagadougou. Figure parmi ces projections, les films “”Parle avec eux” de la réalisatrice Mouna N’Diaye, “Les enchainés’’ d’Alexis DUCLOS et de Roger MOTTE, deux documentaires respectivement de 42 et de 26 minutes qui ont été vue par le grand public du Ciné Droit Libre.
En Côte d’Ivoire, les malades mentaux sont enchainés ou retenus prisonniers plusieurs années durant. Un homme, Grégoire AHONGBONON, de l’association “Saint-Camille” tente de venir en aide à ces malheureuses victimes en luttant contre l’enchainement des malades mentaux. Le réalisateur affirme que les chaines ne peuvent guère soigner un malade mental et qu’à la limite, elles ne peuvent que le priver du peu de liberté dont il jouissait.
Grégoire fait la navette entre le Bénin, le Burkina et la Côte d’Ivoire pour venir en aide aux malades mentaux. Dès qu’il a les nouvelles qu’un malade mental enchainé dans un pays, il va le chercher et le ramener dans l’un des 7 centres de réinsertion sociale de Côte d’Ivoire.
Dans sa lutte, Grégoire est aidé par des bénévoles, des psychiatres, des médecins, des personnes privées qui subventionnent les produits pour le traitement. Pour lui « être heureux, c’est se tourner vers l’autre et là, vous trouverez le bonheur »
La démarche de Grégoire est concluante puisque des témoignages recueillis dans le film montrent que certains malades soignés s’en sortent bien et arrivent même à reprendre leurs activités dans divers domaines de la vie : couture, boulangerie et de la santé.
Selon le père BAGO de Saint-Camille ” le secret de Grégoire”, c’est la foi, l’amour, la passion qu’il a pour ces personnes “.Il ajoute aussi, que ce film est une interpellation a tout un chacun afin de porter un regard positif sur ces personnes malades.
La série de projections s’est poursuivie avec le film “Parle avec eux” de la réalisatrice Mouna N’Diaye, un film de la même thématique que “Les enchainés’’. La réalisatrice du film “Parle avec eux” dit avoir eu du mal à aborder ces personnes. Durant quatre années, elle s’est armée de courage afin que ces malades puissent s’habituer à sa présence et lui parler. ” Pour discuter avec ces gens, il faut de la patience et l’écoute …. il y a des moments où ils n’ont pas envie de parler ni de discuter et quand c’est ainsi, je repars avec ma camera. Le lendemain quand je les retrouve, ils sont d’humeur et disposés à m’entendre et à me répondre”, explique Mouna N’Diaye. Ces êtres, a-t-elle ajouté, “ont besoin d’affection et plus d’attention.”
Salamatou BADINI
