Honoré OUEDRAOGO est écrivain-éditeur. Il est auteur de 3 œuvres dont une, ” le CALICE”, parue en 2008 aux éditions “Public Book en France. Quand nous avons fait sa connaissance en avril 2012, dans le cadre des activités d’Artistebf, nulle part il n’a mentionné son statut matrimonial encore moins le nombre de ses enfants. Evidemment, dans ce genre de situations, comprenez notre embarras; on n’insiste pas !
Aujourd’hui, nous sommes très heureux de compléter son profil puisqu’il est père de 5 enfants depuis le mercredi 28 novembre 2012. En effet, c’est vers 22h que nous avons été informé . Mr OUEDRAOGO qui dit avoir toujours du temps pour l’écriture, pourra désormais encore écrire et titrer son 4 ème roman “Les 5 dons de Dieu”; préfacé s’il le veut, par le Dr Jean Baptiste OUEDRAOGO (il est le mieux indiqué). Nous étions habitué à voir dans nos maternités des jumeaux ou des triplés sans que cela ne choque; mais quand on arrive à 4 ou 5, l’évènement devient vraiment mondial et suscite la curiosité.
C’est pourquoi, nous avons approché les médecins de la Clinique notre Dame de la Paix pour rentrer dans les secrets de la gynéco. Les médecins Salifou TRAORE, Mariam ZAN, Annick OUEDRAOGO et le Dr Jean Baptiste OUEDRAOGO ont accepté de nous recevoir.
Mais avant tout propos, nous sommes allés rapidement nous enquérir d’abord des nouvelles de Madame OUEDRAOGO, la mère des quintuplés. Elle était toute souriante et certainement pressée de voir ses mômes.
Bonjour Madame, comment les choses se sont passées pour qu’on en soit là ?
Madame OUEDRAOGO pointe un doigt accusateur vers son mari et dit :
” Ce n’est pas lui-là ? (rires). J’ai suivi quelques traitements comme toutes les autres femmes. Les autres femmes n’ont pas eu la même chance que moi. Mais chez moi, ça marché. La première échographie avait révélé 3 . Un mois plus tard, l’échographie faisait maintenant état de 2 qui se sont multipliés; ce qui a porté le nombre des bébés à 5.
Est-ce que les produits que l’on vous administrait n’étaient pas sciemment faits.
Non, ce n’était pas pour multiplier. Il paraît que mes follicules étaient petites et qu’il fallait les agrandir.
Donc on vous a fait un traitement spécial ?
Un traitement spécial ? Je prenais des comprimés depuis quelques temps comme les autres femmes et on ne cessait pas de prier.
Combien de temps êtes- vous rester sans enfant ?
Je suis resté 3 ans après le mariage ! Ce n’était pas tard, mais comme j’adore les enfants, c’était un calvaire pour moi de rester sans enfants.
Durant votre grossesse, est-ce qu’il vous était facile de marcher ?
Au début je m’en sortais bien; mais 6 mois après, j’avais chaud. Pour me coucher c’était encore plus difficile. Si je me mets du côté droit, il y a un bébé qui n’était pas d’accord,; côté gauche, l’autre dit non; sur le dos, je m’étouffais à cause du poids.
L’équipe médicale qui a dirigé l’opération. Salifou OUEDRAOGO (milieu)
Pour Salifou OUEDRAOGO, sa patiente a été consultée comme n’importe quel couple ayant un désir de grossesse ”
Dr Salifou TRAORE : Gynécologue-Obstétricien
e suis gynécologue obstétricien à la clinique Notre Dame de la Paix. J’ai rencontré le couple OUEDRAOGO qui a consulté comme n’importe quel couple ayant un désir de grossesse. Nous avons un traitement en partenariat avec un collègue de la clinique les Graces. Le résultat, c’est qu’on a eu une grossesse multiple. Au début, la première échographie a montré des triplets. Au bout de deux semaines, on a fait une seconde échographie qui nous a révélé des quintuplés (5 bébés). Mme OUEDRAOGO était comme choquée tandis que Mr Ouédraogo était aux anges. Mais il faut reconnaître que c’était une grossesse à très haut risque. Généralement, quand vous avez une grossesse multiple de ce genre, pour la mener à termes, c’est souvent très risquant. La plupart, ce sont des grands prématurés qui naissent avec toutes les complications possibles.
Artistebf : Alors vous dites que la médecine peut intervenir pour réduire le nombre de bébés quand c’est une grossesse multiple avec l’accord des parents ?
Dr Salifou TRAORE: Oui ! la réduction n’est pas sans risque. On peut vouloir réduire à deux ou trois et tout perdre aussi.
Artistebf : Comment ça se passe pour qu’on en arrive là ?
Dr Salifou TRAORE : Bon, c’est lié au traitement. De façon naturelle, on dépasse rarement les trois. Mais quand on arrive à 5, c’est dû au traitement administré.
Artistebf: Est-ce-que vous avez observé les produits qu’elle prenait pendant la grossesse? Etait-ce des produits courants ? ou peut-être qu’il y a-t-il eu exagération?
Dr Salifou TRAORE: Non, pas d’exagération! Il s’agit d’un traitement spécial. Heureusement ( on va le dire comme ça) on a eu les 5 bébés. Mais ce n’est pas facile d’avoir en seul coup 5 enfants à la maison. C’était un traitement ciblé. ! C’est une assistance médicale à procréation. Il arrive donc qu’on fasse ça.
Artistebf: Voulez-vous dire que sur la demande d’un couple, vous pouvez l’assister pour avoir beaucoup d’enfants en une seule fois. ?
Dr Salifou TRAORE: Pas sur demande systématique !. C’est quand il y a des soucis, quand ça prend du temps. Comme vous le savez, nous sommes dans une société où la pression sociale est là. Quand vous mariez, on veut tout de suite avoir un enfant.
5 enfants, c’est aussi la charge d’un enfant fois 5 du point de vue santé, nutrition, assistance etc) A ce sujet, voici l’avis du docteur Dr Jean Baptiste OUEDRAOGO (JBO), responsable de la clinique:
Dr Jean Baptiste OUEDRAOGO ( JBO) :
Mes impressions sont celles, bien sûr d’abord d’un médecin puis d’un directeur de clinique que je suis, enfin, celles d’un homme tout court.
Dès qu’on a hospitalisé Mme Ouédraogo parce qu’elle attendait des quintuplés, nous avons tous eu des frayeurs; parce que ça ne court pas les rues de Ouaga, ni du monde entier d’une manière générale. L’arrivée de quintuplés dans une famille est toujours un événement et on en parle à tous les niveaux. Donc, ici nos appréhensions, nos inquiétudes, c’était de tout faire pour que tout se passe bien. Compte tenu des petits problèmes qu’il y avait, on a tout fait pour repousser l’accouchement. Cela nous a permis de gagner quelques grammes pour les bébés et ça leur a donné plus de chance pour une vie extra-utérine.
Artistebf : Quel est le poids des enfants ?
JBO : Le poids des enfants, je ne me rappelle pas exactement. Mais le plus petit pèse 1,400kg et le plus gros 1,600kg; c’est à de gramme près. D’une manière générale, ils se portent bien à l’exception d’un ou deux mais comme on a mis des perfusions par l’ombilic et aussi des sondes naseaux- gastriques pour les alimenter, on pense que ça ira.
Artistebf : En votre qualité de pédiatre, comment peut-on bien suivre la santé de ces enfants?
JBO : La santé de ces enfants, mais c’est comme tous les nouveaux nés avec cette difficulté qu’au lieu d’un (rires), c’est 5. Il y a toujours des difficultés pour élever un enfant. Avec un bébé, ce n’est déjà pas facile à fortiori 5. Il y aura énormément des problèmes.
Artistebf : Quels genres de problèmes ?
JBO : D’abord, la mère à elle seule ne peut pas les nourrir. C’est une première difficulté, alors que vous savez que le lait maternel est le meilleur lait et forcément, il faut du lait artificiel ; or le lait artificiel coûte cher. Il faut donc multiplier le budget du lait par 5 pour satisfaire ces bébés. Il en est de même pour les couches et la surveillance même de la mère. Il y a des mères qui perdent le sommeil avec un bébé. Maintenant avec 5, il suffit qu’un crie et l’alerte est donnée en chaîne. Si la mère n’est pas suffisamment solide, elle peut craquer. Voilà déjà les difficultés des premiers mois. A partir de 5 à 6 mois, il faut introduire les bouillies.
Artistebf : Comment faire pour que ces bébés se portent bien ?
JBO : Si l’élevage est parfaitement bien conduit, s’il y a une bonne hygiène de vie autant pour les parents que pour les enfants et pour la maison. Si la famille, les amis et les visiteurs n’outrepassent pas certaines précautions, on évitera autant que faire ce peut les infections parce que le danger le plus grave chez ces enfants qui sont extrêmement fragiles, c’est l’infection. Si on évite ça, on leur apportera plus de chance. Pour leur donner cette chance, il faut beaucoup d’hygiène, autant avec les biberons qui sont multiples; il faut que la mère soit très propre, il faut que les femmes ou les filles qui vont aider la mère soient très propres et il faut enfin que les visiteurs qui viennent soient très propres et qu’ils évitent de les prendre.
Artistebf : Que peut-on encore faire pour ce couple et pour ces enfants ?
JBO : J’ai déjà lancé un appel à la solidarité nationale. Je viens d’égrener un certain nombre de difficultés notamment des difficultés financières. Je suis sûr que les parents auront d’énormes difficultés financières pour les habiller, pour les nourrir, pour les soigner. S’il y a de bonnes volontés, elles seront les bienvenues pour prêter un concours à l’élevage de ces enfants. En tout cas, ça ne va pas être facile
Honoré OUEDRAOGO, malgré les innombrables courses liées à l’accouchement de sa femme, tient le coup. C’est lui qui fait la navette entre l’Hôpital et la Maison et qui joue aussi, le rôle de protocole entre sa femme et les visiteurs. Comment a t-il accueilli la nouvelle ?
Honoré OUEDRAOGO, père des quintuplés :
C’est un bienfait de Dieu: donc nous sommes infiniment reconnaissants. Actuellement, mon épouse et moi, les parents, les amis, sommes comblés de joie. Nous voudrons réitérer nos remerciements d’abord à Dieu qui a permis cela et à l’ensemble du corps médical et infirmiers. Ils ont abattu un grand travail et nous leur disons merci.
Avec ces 5 bébés, vous sentez déjà un peu le stress ?
Je vous assure que par nature je suis optimiste. Je vois toujours les choses du bon côté .J’appréhende la vie sous un bon angle. J’ai fermement confiance que tout se passera bien.
Le docteur a lancé un appel à la solidarité. C’était bien que vous puissiez aussi l’exprimer de vive voix.
C’est un événement et nous lançons un appel à toute bonne volonté. Que la fibre de la générosité puisse vibrer et qu’elle puisse agir selon ce que leur cœur les dictera de faire.
Nous espérons et nous souhaitons fortement que cet appel soit entendu. Internautes du Burkina ou d’ailleurs, écrivains et artistes de toutes tendances confondues, laissez parler vos cœurs en faveur de ce couple. N’oubliez surtout pas que 5 bébés, c’est 5 fois votre geste. Les ONG, l’UNICEF, les différentes associations en faveur de la Santé maternelle et infantile, le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale du Burkina Faso sont tous interpelés pour une action urgente !
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