Education nationale : le Ministre Jean Martin COULIBALY en parle

Education nationale : le Ministre Jean Martin COULIBALY en parle

L’incivisme est aujourd’hui l’une des questions majeures du gouvernement et de l’ensemble des burkinabé. Après le succès éclatant des insurrections populaires, l’incivisme comme un monstre s’est emparé d’une franche de la jeunesse. Insubordination à la hiérarchie, manque de respect à l’autorité et aux aînés, attaques à mains armées, vols, grèves, violences dans les écoles, manifestation et revendications multiformes d’élèves et d’étudiants, tels sont les traits dominants qui écorchent aujourd’hui les acquis populaires engrangés les 30 et 31 octobre 2014. Est-ce la résultante d’une faillite de notre système éducatif, une instrumentalisation ou le résultat d’une crise d’adolescence ?. A ces questions, les avis semblent partagés; chacun y va de ses commentaires et de ses visions marxistes ou capitalistes. Et pourtant, l’année scolaire 2016 – 2017 est déjà en marche et nombreux sont les parents d’élèves qui se questionnent sur ce que sera fait demain. Les regards sont donc braqués sur le Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) qui devrait en principe lui, posséder la potion magique. A-t-il au titre de la présente rentrée scolaire élaboré une stratégie fiable à même de permettre une année scolaire paisible ? Comment venir à bout de l’incivisme à l’école primaire, dans nos lycées et dans les rues ?
Pour en savoir, nous avons rencontré Jean Martin COULIBALY, le premier responsable en charge de l’Education nationale au Burkina Faso. Avec lui, nous avons également échangé sur la question des frais de scolarité; trop exorbitants ces dernières années dans les établissements privés. Le gouvernement TIEBA a-t-il par exemple un projet de plafonnement des frais scolaires comme ce fut le cas pendant la période révolutionnaire? Les réponses à toutes ces questions, dans cet entretien avec notre invité de la semaine Jean Martin COULIBALY. C’est un ministre stoïque et imperturbable qui nous répondait d’un ton calme et rassurant. Mais avant, il apprécie la rentrée scolaire en cours.


Jean Martin COULIBALY (J.M.C) : Cette rentrée 2016-2017 s’inscrit dans le contexte global qu’a vécu notre pays ces trois ou quatre dernières années. Le Burkina est le seul pays qui, de 2014 à 2016 a vécu une succession d’étapes difficiles : une insurrection populaire, une transition, un coup d’état dans la transition, un attentat terroriste avec des retombées et des effets néfastes jamais connus de la population Burkinabè.
La rentrée 2016-2017 s’est inscrite dans ce contexte-là où la population est sur une certaine logique de contestation qui n’est pas encore tout à fait retombée. On a l’impression que nous sommes toujours dans l’élan de l’insurrection et cela donne à penser que nous avons oublié qu’en novembre 2015 nous avons eu la chance de choisir librement un autre président. Les élections couplées du 29 novembre 2015 ont été saluées comme des élections crédibles, transparentes et reconnues qui ont valu à notre pays les félicitations du monde entier.
Pour revenir spécialement à la rentrée scolaire, le calendrier scolaire prévoyait qu’elle démarre le 15 septembre par la rentrée administrative et le 03 octobre pour la rentrée pédagogique. Dès le 08 septembre, nous avons reçu une note de suspension de la participation de ses militants aux activités de la rentrée scolaire de la part du syndicat des encadreurs pédagogiques du 1er degré avec pour motif principal 06 points de revendication présentés dans une plateforme dite minimale. Nous avons discuté avec les membres du bureau du SNEP dès le 16 septembre et nous avons expliqué ce que nous pouvions faire, ce qui n’était pas possible et c’est dans ce contexte-là que la rentrée administrative a eu lieu le 15 septembre sans la participation de certains de leurs militants et également le 03 octobre sans leur participation.
Quand on sait le rôle qu’est censé jouer un encadreur au niveau du premier degré, cela a retardé la collecte des informations de base sur la rentrée en termes d’effectifs, d’enseignants en poste et aussi des besoins spécifiques au niveau des circonscriptions d’éducation de base où ils sont les principaux animateurs.
Globalement, la communauté éducative a compris qu’il était nécessaire que cette rentrée se passe bien. Nonobstant la non-participation des militants du Syndicat National des Encadreurs Pédagogiques du Premier Degré, on peut dire que la rentrée scolaire 2016-2017 s’est bien passée.

ArtBF : Vous êtes l’un des seuls ministres à supporter le plus gros fardeau du gouvernement avec l’enseignement de base fusionné désormais à l’enseignement secondaire. Quelle est votre appréciation sur cette fusion?
mena_2.jpgJ.M.C : C’est d’abord la volonté du chef de l’Etat, moi je ne suis qu’un missionnaire qui doit exécuter cette vision qui a été celle du chef de l’Etat de mettre sous une approche holistique l’ensemble du sous-secteur de notre système éducatif qui produit les compétences dont notre économie a le plus besoin.
Les compétences dont une économie a le plus besoin dans le contexte de nos pays sont les compétences de base et les compétences intermédiaires en termes de ressources humaines. L’économie a aussi besoin des compétences de niveau supérieur mais comme le dispose la théorie du capital humain, plus vous vous élevez en spécialité, moins l’économie offre des places de travail. Donc, ce segment qui va du préscolaire au secondaire constitue le segment par lequel n’importe quel système éducatif produit la plupart des compétences qu’attend l’économie du pays en question. Il était bon d’avoir une vision d’ensemble sur ce segment, telle est la vision du chef de l’Etat. Deuxièmement, dans cette vision, il a fait une mention particulière sur la formation des jeunes aux métiers. Dans le parcours scolaire que nous avons du CP1 jusqu’à la Terminale, l’apprentissage des métiers est occulté. Par conséquent il est important de réorienter notre système éducatif vers la formation aux métiers, en tenant compte des besoins de l’économie et du marché de l’emploi.

ArtBF : Mais quelle était vraiment la nécessité de fusionner les deux départements?
J.M.C: Bien avant, même quand vous n’aviez pas le niveau, vous pouviez accéder à l’administration parce que l’administration était demandeuse. La demande était plus forte que l’offre, dans les années d’indépendance et on prenait presque tout le monde. Nous étions des pays nouveaux qui prenions nos indépendances et nous avions besoin de créer nos administrations. 50 ans après, nous sommes loin d’être dans cette dynamique même s’il faut reconnaître que dans nos pays, c’est encore la fonction publique qui est l’un des gros employeurs. Il faut changer cela. Comme le disent le chef de l’Etat et le Premier Ministre, nous sommes un pays où l’administration coûte près de 50% de nos ressources propres. Cela signifie qu’il ne nous reste que 50% pour investir et nous occuper des préoccupations du reste de la population alors que les ratios communautaires nous imposent que cette limite soit autour de 35%. Nous devrions être en train de dégraisser notre fonction publique alors que dans un secteur comme l’éducation où nous avons encore un accès trop faible à l’éducation, nous sommes obligés de continuer à recruter des enseignants pour que dans un horizon assez rapproché, tous les burkinabè puissent aller à l’école. Si nous voulons continuer à gérer de façon cloisonnée notre système éducatif, la lecture de cette cohérence pose problème, mais aussi et surtout la mutualisation des ressources. Quand il y a deux départements, lorsqu’il faut que le second département tienne compte des résultats du 1er, il faut une certaine coordination entre les deux structures. Cette coordination n’est pas toujours au beau fixe et n’est pas toujours bien mise en œuvre.
Prenons des cas simples. Ces dernières années, on a assisté au transfert du post-primaire vers l’ex-MENA qui a rencontré quelques difficultés. Au lycée Zinda par exemple, les classes vont de la 6ème à la Terminale. Avec le transfert, nous devrions avoir la portion de la 6è à la 3è qui dépendrait de l’ex-MENA et la portion de la seconde à la terminale qui relèverait de l’ex-MESSRS, avec un seul Proviseur. Dans le privé, c’est la même architecture, où la plupart du temps le post-primaire (6ème à la 3ème) est réuni avec le secondaire(2d à la Tl) dans une même entité! Pourtant, il faut de la lisibilité afin que les usagers de l’administration se retrouvent, qu’ils aient des interlocuteurs bien indiqués à même de pouvoir répondre à leurs préoccupations.
La nécessité donc de fusionner les deux départements, tient pour moi à deux fonctions, mutualiser nos ressources déjà faibles, et améliorer la lisibilité du sous-système vis-à-vis de ceux qui le sollicitent.

ArtBF : Le MENA depuis pratiquement quelques mois semble avoir du plomb dans les ailes. Il semblerait que beaucoup de choses sont mises en veille ou en standby (conférences des PAG, des enseignants et les conférences des inspecteurs …etc). Quelles pourraient être les raisons ?
J.M.C : Il y a deux raisons principales. La première tient d’abord à un problème de budget. Je l’ai souligné lors de mes premières rencontres avec les syndicats. La deuxième raison est une question de la pertinence même de ces conférences qui était elle-même questionnée par les acteurs. Quand vous regroupez des gens d’un même emploi autour d’une conférence, quel est l’objectif recherché ? A entendre les acteurs eux-mêmes, il est ressorti que les objectifs escomptés à travers ces conférences n’aient pas toujours été atteints. Toutefois, nous avons arrêté, après échanges avec les partenaires sociaux, de tenir les conférences encore dans l’année scolaire 2015-2016. A travers donc les différentes lois de finances rectificatives nous avons essayé de mobiliser plus de budget pour tenir ces conférences. Je rappelle que le gouvernement avait donné un signal fort sur l’amélioration des conditions de travail de la communauté éducative à travers notamment le lancement de l’important programme de réalisation d’infrastructures scolaires en résorption des classes sous paillote. C’était en mai 2016 à Fada, sous le parrainage de SEM le Premier Ministre. C’est déjà des engagements forts à ce niveau-là et il était pratiquement difficile pour nous de dégager sur le budget du MENA des ressources supplémentaires pour organiser toutes les conférences telles qu’elles étaient envisagées initialement. Face à ces contraintes, nous avons alors entrepris des échanges avec les partenaires sociaux pour savoir la conduite à tenir. Ces derniers nous ont retourné la balle en nous renvoyant à nos responsabilités. C’est ainsi qu’en concertation avec nos collaborateurs, nous leur avons proposé de tenir les conférences pour les enseignants en classe parce que ce sont eux qui sont le plus proche des enfants et qui sont parfois dans l’urgence du besoin. Loin de nous l’idée de banaliser les besoins de formation des autres personnel, mais nous avons pensé que pour les autres personnels, au regard de leur niveau, le fait de les priver une année de leur conférence ne pouvait être de nature à remettre en cause leur professionnalisme. Bien avant, j’avais déjà donné des garanties que le budget 2017 du MENA était suffisant pour que les conférences de l’année 2016 – 2017 puissent se tenir et à bonne date.
Malheureusement, nous avons été très surpris qu’un personnel aussi avisé que les inspecteurs de l’enseignement du premier degré décide de ne pas participer à la conférence de formation des enseignants. Malgré notre insistance lors de notre rencontre du 16 septembre, le syndicat a maintenu son refus d’y participer, nous demandant la suppression pure et simple des conférences si nous ne pouvions les organiser pour tous les personnels. Ce qui bien sûr n’était pas acceptable et nous avons dû nous réorganiser pour les faire tenir au profit des enseignants. .

ArtBF : Est-ce que vous garantissez que les prochaines années ces conférences vont se tenir?
J.M.C : Oui elles se tiendront sans aucun doute puisque nous avons prévu un budget conséquent à cet effet pour l’année 2016-2017. Toutefois, avec l’ensemble des partenaires sociaux, je pense qu’il est nécessaire que nous réfléchissions ensemble sur la pertinence de la formule actuelle de ces conférences. Les conférences telles qu’elles sont organisées ne me semblent pas bien s’adresser aux besoins de formation continue du personnel. Par exemple, ce n’est pas évident qu’un enseignant qui aurait des difficultés à enseigner les nombres négatifs dans sa classe trouve une réponse à sa difficulté de sorte à être plus apte à enseigner ces nombres, après avoir participé à la conférence dédiée à son emploi. Il faut donc que nous échangions avec les partenaires sociaux sur le format et la finalité même de ces conférences. Qu’est-ce qu’on cherche en faisant ces conférences ? La réponse ne m’apparaît pas suffisamment claire. Je souhaite qu’on se remette autour de la table et que nous discutions pour y mettre le contenu qui sera au service des acteurs eux-mêmes en termes de professionnalisation dans leur métier.
ArtBF : Monsieur le Ministre, les frais de scolarité grimpent, de nombreux parents sentent le poids depuis quelques années. Qu’est-ce que votre département envisage pour soulager les parents?
J.M.C : Parlant de frais de scolarité, il faut dissocier deux choses. Il est difficile pour l’Etat de vouloir réguler les frais de scolarités demandés par le secteur privé. C’est un domaine qui relève aussi de l’entreprenariat et de l’investissement, même si l’Etat doit veiller à ce qu’il ne devienne pas purement commercial. Lorsqu’un privé investit dans un établissement, il faut bien qu’il puisse récupérer en retour son investissement. Ce n’est pas un investissement à perte que l’on souhaite faire même si l’on souhaite accompagner l’Etat dans son rôle régalien qui est d’offrir l’éducation à tous les Burkinabè. Nous n’en sommes pas encore là (offrir une éducation de qualité à tous les burkinabè) et c’est pour cela que le privé a sa raison d’être. L’Etat doit même encourager ce privé à exister parce que sans lui, on aurait encore beaucoup de burkinabè qui n’accèderaient pas à l’école. Il y a des parents qui pourront aller au privé parce que l’offre qui s’y trouve est spécifique et correspond plus à leur besoin. J’en conviens qu’il faut veiller pour que ce qui est offert soit à la hauteur de ce que l’on demande aux parents. C’est pour cela qu’au niveau du ministère nous édictons des normes, un cahier des charges que nous nous attelons à faire respecter afin que les parents puissent y trouver des cadres conformes d’éducation de leurs enfants en accord avec la loi d’orientation de l’éducation dans notre pays.
Vous avez aussi tout ce qui se fait en dehors des normes et que nous cherchons à contrôler mais qui est très difficile à déceler à partir du moment où les individus choisissent d’être dans l’illégalité. Je rappelle que pour créer un établissement, il faut faire une demande d’autorisation de création de l’établissement. L’autorisation donnée par le ministères assortie d’un cahier de charges qui doit être rempli. Lorsque l’investissement est réalisé en conformité avec le cahier de charges, vous pouvez demander l’ouverture qui ne vous est autorisée que lorsque nos services techniques ont visité votre investissement et l’ont trouvé conforme au cahier des charges sur tous les points. Pour tous les systèmes qui existent et qui n’ont ni autorisation de création encore moins d’ouverture, c’est de l’indiscipline. Lorsque nous en sommes saisis, nous procédons à la fermeture.
Le deuxième volet des frais de scolarité sont les contributions qui sont servies dans les établissements publics. Le gouvernement, tout en essayant de rendre effective la gratuité de l’éducation jusqu’à 16 ans, veille à ce que nous ayons un minimum de qualité. Les budgets de notre Etat ne sont pas encore suffisants pour rendre effective la gratuité en prenant en charge les frais de fonctionnement des structures du primaire jusqu’à la fin du post primaire. Ce qui s’ ajoute parfois comme élément, ce sont les cotisations des APE (Association des Parents d’Elèves) qui sont des associations de droit libre mais accolées à la structure éducative et sur lesquelles pour le moment, nous n’avons pas un réel contrôle. Là où elles fonctionnent bien, elles rendent un service énorme à l’éducation mais là où elles ne fonctionnent pas selon les textes, elles constituent parfois un problème.
mena5.jpgArtBF : Quel va être le combat de votre département pour un retour au civisme à l’école ; le MENA a-t-il un plan B ?
J.M.C : Le Ministère a toujours eu un plan, un plan “A” même ! (Rires). Il y a dans les curricula “l’éducation à la citoyenneté” qui marche très bien au niveau du primaire et qui marche moins bien au post-primaire et au secondaire. Tirant leçons des événements que nous avons vécus l’année 2015-2016, nous avons prévu de faire en sorte que dès cette rentrée au niveau du post-primaire et du secondaire, on réactive cette instruction. D’ailleurs depuis le 24 octobre dernier, nous avons lancé la semaine scolaire d’éducation au civisme dans toutes les régions du Burkina Faso et dont la célébration à Ouagadougou a été placée sous le parrainage de sa Majesté le Mogho Naaba Baongho.
La question de l’incivisme n’est pas du seul ressort de l’école. Si nous le prenons ainsi, nous nous trompons lourdement. Nous sommes dans un monde moderne où tout évolue très vite. L’enfant ne voit ses parents que deux fois dans la journée ; Le matin au réveil et le soir quand ces derniers reviennent du travail. Pendant ce temps, qui s’occupe de l’éducation des enfants? Souvent, c’est une cousine ou une nièce du village qui n’est pas aussi mûre que cela (peut-être 08, 10 ou 12 ans). Nos enfants sont donc avec des personnes de cette maturité (08, 10 ou 12 ans). Dans un tel contexte, quelles que soient les instructions que vous donnez avant de sortir, il n’en demeure pas moins que ce sont ces personnes-là qui éduquent vos enfants, selon leurs valeurs. C’est autant d’éléments qu’il faut prendre en compte. Deuxièmement, l’éducation qui commence en famille et se prolonge donc dans la communauté. L’éducation informelle se fait dans la rue. Un enfant qui circule dans la rue et voit des gens brûler le feu tricolore va être porté à croire qu’on peut effectivement le brûler. S’il voit des gens se battre et qu’il n’est pas sensibilisé sur ce qu’il voit, il sera tenté de croire qu’on peut se battre dans la rue entre adultes. Ces exemples, pour dire que nous devons être des modèles du civisme. Chacun doit se demander si la façon dont il se comporte à un moment donné est une façon civique ou incivique de se comporter.
Sur cette question du civisme donc, c’est vraiment collectivement et de façon individuelle en changeant nos comportements que nous pouvons apprendre à nos enfants ce qu’est le civisme. Si nous pensons que c’est quelque chose de théorique que l’on peut apprendre à l’école ça ne sera jamais suffisant. Il faudra aussi à l’école que le maître en donne l’exemple. Sinon, le jour où l’élève voit son maître sifflet à la bouche et tam-tam sous l’aisselle contester, protester dans la rue, il va se dire qu’il pourra aussi faire de même en cas d’insatisfaction ou de mécontentement. Il faut alors de l’exemplarité à tous les niveaux.
Cette année, j’invite simplement les enseignants et les élèves à trouver un cadre d’expression de leurs préoccupations qui respecte nos valeurs et nos textes en la matière, et qui préserve l’intérêt supérieur de l’éducation et de sa qualité. Nous pouvons, lorsque nous sommes insatisfaits ou en colère, ouvrir le dialogue, marcher pacifiquement, sans insultes désobligeantes. Si nous ne nous astreignons pas à cela, nous sommes en train de faire le lit de cet incivisme que nous souhaitons combattre. Il est extrêmement important pour moi de le redire, nos frustrations, insatisfactions, voire colères, même justifiées, doivent trouver un cadre d’expression conforme aux textes, respectueux de nos valeurs et qui préserve l’intérêt supérieur de l’éducation et de sa qualité.
ArtBF : Votre dernier mot?
J.M.C : Ce qui me tient à cœur, c’est souligner à l’attention de la communauté éducative et de la population toute entière que l’éducation est le fondement de toute société. Aucune personne ne peut la réussir seule. C’est ensemble dans une compréhension adéquate et mutuelle des rôles et des responsabilités des uns et des autres que nous pouvons la réussir pour le bonheur de nos enfants. C’est la dynamique d’ensemble qui produira en termes d’éducation, le burkinabè de demain, responsable, conforme au projet de société que nous avons adopté et capable de s’intégrer socialement et économiquement dans notre pays.
Patrick COULIDIATY et Etienne KANFANDO

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