Fespaco 2017: Comme s’ils n’ont pas existé ….

Fespaco 2017: Comme s’ils n’ont pas existé ….

Le FESPACO est bien terminé même si le mini festival se poursuit encore dans la capitale économique du Burkina. Le palmarès est connu. Alain GOMIS s’en est tiré avec l’Etalon d’or et bien d’autres prix spéciaux ont été attribués aux réalisateurs ayant présenté des œuvres dignes d’intérêt. Malheureusement comme dans toute compétition, tout n’est rose. Certains réalisateurs n’ont pas reçu la moindre félicitation du Jury, comme si leurs films n’avaient pas du tout existé. Tentative d’explication avec deux cinéastes de renom.


CHEICK OMAR SISSOKO: Cinéaste
Je ne sais pas comment l’expliquer. Il y a 20 films qui étaient en compétition. J’ai emmené par exemple un film en 1999 “LA GENESE” qui a remporté les plus grand prix dans le monde mais qui n’a pas eu un seul prix au FESPACO. Quand on venait à Ouaga, tout le monde croyait que c’est ce film qui remportera l’étalon. Pour moi c’est la décision du Jury; ça peut arriver ! A mon avis, le film “WULU” devrait avoir un prix autre que le prix de la meilleure interprétation masculine parce que “WULU” est un très beau film qui parle de la jeunesse africaine, le problème de l’emploi, le désastre de la drogue et des conflits terroristes; c’est très bien construit.

GASTON KABORE : «Cinéaste»
Mais c’est tout naturel, ça arrive à tous les festivals du monde. Les prix ne sont pas catégorisés pour que chacun vienne avoir ca petite chose et s’en aller; non! c’est une compétition qui est ouverte où on parle de cinéma, où on essaie de parler réellement de l’objet cinématographique qui est comme, on le sait très complexe mais qui commence d’abord par l’écriture d’un sujet pour passer toutes les étapes et finir par être une œuvre d’art. Or dans l’art, il y’a de la politique au sens le plus noble du terme. On raconte des histoires d’hommes, de femmes, de destins et c’est ça qui touche le public.
Ceux qui sélectionnent les films, le font en fonction aussi de perception, de l’état du cinéma, de sujet qui mérite de figurer dans la liste des films et non nécessairement pour recevoir un prix. La sélection pour un festival, c’est aussi un acte très essentiel. Normalement, on devrait voir à travers la sélection, une sorte de direction artistique du festival mais aussi un positionnement vis à vis du cinéma. C’est à tout cela que notre festival doit continuer à se consolider afin que les films aient toute leur qualité, leur singularité, leur réelle valeur cinématographique. Mais ce serait dommage de penser que le fait d’être sélectionné donne droit automatiquement à une mention; ça serait dénaturer l’objet même de cette compétition et donner à penser que finalement, c’est une distribution de petits bons points à tout le monde. Moi je suis d’avis que même dans une année l’étalon ne soit pas attribué si le jury estime qu’aucun film ne le mérite.
La Côte d’Ivoire, le pays invité d’honneur a beaucoup investi dans ce festival avec une forte représentation. Malheureusement, elle est repartie avec un ou deux prix. Qu’est-ce que ça fait ?
Mais croyez-vous qu’ils auraient pensé qu’on les respecte d’avantage si on les avait donné des prix par complaisance? Non. Ce sont des professionnels. Donc, je pense que tous ceux qui étaient là pour voir les films peuvent essayer de les mettre en balance les uns après les autres et en faisant un travail d’analyse, vous verrez une certaine cohérence dans ce palmarès.
Glawdys RoseMode (GRM)

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