Dans le but de renforcer sa contribution à la cohésion sociale et à l’autonomisation socio-économique des femmes, l’association Initiative Communautaire Changer la vie, Nazemsé (ICCV/NAZEMSE) a initié sa première journée communautaire combinée à la célébration de la journée internationale de la femme sous le thème ” Femme, culture et paix”. La cérémonie d’ouverture s’est déroulée ce samedi 07 mars 2020 au siège de ICCV/N.
“Nous avons décidé de mettre en place cette première journée intercommunautaire en lien avec la journée internationale de la femme pour célébrer ce vivre ensemble au Burkina afin que la femme qui est la mère de l’humanité puisse retrouver son sourire d’antan. Même si le terrorisme nous impose des larmes, des déplacements et la mort, ce n’est pas une raison de ne pas célébrer la femme. Pour nous, c’est encore un prétexte pour rester debout et mener des actions afin de venir à bout de ce terrorisme mais surtout comprendre que nous avons le devoir de cultiver la paix. Et la paix, c’est aussi cette parenté à plaisanterie qui existe entre nos 66 ethnies du Burkina Faso” a déclaré le coordonnateur de l’association Simon NACOULMA.
C’est dans cette optique, que cette 1ère édition des journées communautaires sous le thème “Femme, culture et paix” qui est en étroit lien avec le thème de la 163ème journée de la femme « Crise sécuritaire au Burkina : quelles stratégies pour une meilleure résilience des femmes », que l’association ICCV/N a choisi de mettre à l’honneur des groupes de femmes d’ethnies du Centre-Est à savoir les Yanna et leur parenté à plaisanterie les Zaossé victimes de terrorisme dans la région du Centre-Est. L’objectif visé, est de permettre à ces femmes de s’amuser, d’échanger sur la place et le rôle de la femme dans la cohésion sociale mais également partager leurs expériences en matière de culture surtout que leurs espaces de vie sont la proie des terroristes.
Simon Nacoulma, coordonateur de ICCV/N expliquant le travail des femmes à travers des photos
Dans sa déclaration, le Coordonateur de ICCV/N a expliqué que ces femmes Yanna et Zaossé célébrées en ce jour, sont de Ouargaye, une zone dite rouge qui fait face au fléau du terrorisme. Et pour les aider à être autonomes au vue du contexte sécuritaire, l’association Initiative Communautaire Changer la vie, Nazemsé qui se développe sur quatre axes d’interventions principaux dont l’agriculture, a mis en place un site maraichère de 2 ha au profit de ces 226 femmes créé en lien avec SOCOMA et la mairie de Ouargaye.
En effet, grâce au jardinage, ICCV/ N souhaite donner plus d’un sourire à ces femmes et également en faire son cheval de bataille. Pour elle, “dans les zones dites rouges, le jardinage est un puissant moyen de recréer la dignité des déplacés internes, de leur procurer de la nourriture saine et bio à travers leur propre production. Aussi, le jardinage peut également devenir pour eux un espace de dialogue, de thérapie de reconstruction et de partage. C’est le lieu de semer la graine de l’espoir, de l’espérance et de la paix. Et nous sommes convaincus que le gouverneur et les ONG doivent rapidement faire des forages et permettre à ces déplacés de faire de la culture car le jardin bio et pour nous la recette magique pour faciliter la réinsertion socio-économique de ces réfugiés.”
Au cours de cette journée communautaire, le public pourra découvrir une diversité de mets culinaires, participer à des discussions avec les enfants sur la notion de paix et de culture et également à une table ronde afin de réfléchir sur la problématique de la culture et de la paix en faveur de la cohésion sociale et dans le développement de la femme.
En rappel, l’association Initiative Communautaire Changer la vie, Nazemsé est une association d’entraide communautaires sans but lucratif qui a pour objectif d’améliorer les conditions de vie des enfants, adolescents et des femmes à travers un développement socio-économique local participatif, en renforçant les capacités de la communauté pour se prendre en charge et entreprendre des actions de protections et de promotions des groupes vulnérables.
Fatim BARRO
Leave a comment