L’adressage au Burkina: 5.678 rues réalisées entre 1985 et 2008 à Ouagadougou

L’adressage au Burkina: 5.678 rues réalisées entre 1985 et 2008 à Ouagadougou

L’adressage de la ville de Ouagadougou a démarré en 1985 sous le Conseil National de la Révolution (CNR) et s’est poursuivi jusqu’en 2008. Entre donc 1985 et 2008, des résultats énormes ont été enregistrés. Yacouba TRAORE, urbaniste chargé d’études au Secrétariat Général de la mairie de Ouagadougou nous dresse les statistiques :

Le tout premier plan d’adressage du Centre-ville de Ouagadougou, grâce à l’appui des l’AIMF©ArtistesBF2019

En termes de statistiques, c’est très simple puisqu’on a suspendu le programme autour de l’année 2008. A cette date donc (2008), le nouveau découpage de la ville de Ouagadougou qui est passé de 5 à 12 Arrondissements et de 30 à 55 secteurs géographiques n’était pas encore d’actualité. Nous étions donc toujours avec les cinq anciens arrondissements que sont Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongremasson et Signonghin. Ainsi, on a adressé 904 voies dans l’arrondissement de Baskuy (toutes les rues y compris les impasses et les voies sans issues). A Bogodogo, il y a eu an total 2434 rues adressées, à Boulmiougou, 1358 rues, Nongremasson 902 rues et à Signoghin 80 rues. L’ensemble de l’opération nous donne un total général de 5678 rues avec 6730 plaques qui ont été mises en place. Toute la zone qui est à l’intérieur de la ceinture verte que je qualifie de « petite couronne » a été entièrement adressée. Maintenant, il ne reste que les quartiers périphériques situés à l’extérieur des limites de la ceinture verte à adresser.

Mais étant donné que bon nombre de ces quartiers périphériques sont en voie de densification, il serait souhaitable si l’opération d’adressage devait se poursuivre qu’on reparte vers ces périphéries.

L’adressage dans son essence est une activité très dynamique. Si à l’année zéro (0) vous passez, à l’année zéro +1 (0+1), il faut repasser pour prendre en compte les nouvelles concessions ou les nouveaux commerces (boutiques, pressing, quincailleries,…). Là où il y avait un salon de coiffure par exemple, une boulangerie pourrait demain occuper le même espace. C’est la raison pour laquelle il faut une mise à jour régulière des fichiers de base de l’adressage.

Avec l’adoption en 2009 de la loi n°066-2009/AN du 22 décembre 2009 portant découpage des villes à statuts particuliers de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso, un travail de base s’impose pour l’actualisation de l’adressage.

L’ensemble de l’opération nous donne un total général de 5678 rues avec 6730 plaques©ArtistesBF2019

Ce programme d’adressage n’a pas connu de début d’application

Le projet relatif à l’adressage est toute une histoire qui remonte à l’année 1985 sous le Conseil National de la Révolution. C’est de là qu’est partie l’idée de faire bénéficier aux deux grandes villes que sont Ouagadougou et Bobo-Dioulasso un système d’adressage. Avec la fin brutale de la Révolution, l’adressage sera finalement poursuivi dans le cadre du deuxième projet de développement urbain (2ème PDU) puisqu’il fallait d’ores et déjà commencer à poser les jalons de notre processus de décentralisation qui donne aux collectivités le pouvoir de prendre en charge leur développement. En tenant compte du tout premier adressage réalisé sous l’égide du Conseil National de la Révolution, il convient de dire que dans la sous-région Ouest africaine, Ouagadougou a été l’une des toutes premières villes à avoir expérimenté l’adressage.

Aujourd’hui en termes d’application pratique de l’adressage, nous accusons énormément de retard et ce pour plusieurs raisons.

 

Un modèle de plaques pour les portes d’entrée de domiciles ou d’immeubles

Reculer pour mieux sauter

Vous savez que l’adressage en tant que tel est assez lourd pour le budget d’une commune. Il y a toute une dynamique, toute une organisation qui est derrière. Donc, les différentes phases que nous avons eues à réaliser jusqu’à présent ont bénéficié de nombreux appuis.

Aujourd’hui, Ouagadougou la ville Capitale dans sa dynamique de développement et de modernisation doit se baser sur un outil de gestion de l’information urbaine qu’est l’adressage. Aussi, nous estimons que la pause actuelle que connait le processus d’adressage n’est qu’un simple recul pour mieux sauter.

Quoi qu’il en soit, les numéros qui ont été apposés aux entrées de concessions et d’immeubles sont encore et toujours d’actualité. Les 3 000 rues baptisées (qui ont des noms) que compte la ville de Ouagadougou n’ont pas changé ; donc, il n’y a pas de problème à ce niveau-là.

Propos recueillis par Patrick COULIDIATY

Lire aussi :

-Les premiers sont devenus les “Bons derniers”

– Les rues réalisées entre 1985 et 2008

– Ce qui n’a pas marché … !

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *