Le Prince ZOETAABA, artiste musicen

Le Prince ZOETAABA, artiste musicen

Prince ZOETAABA ( P.Z.) :: Je m’appelle Prince Zoetaaba, artiste musicien burkinabè. j’ai commencé la musique dans les années 1990. Déjà en classe de CP2, je composais mes premières chansons. Ma toute première composition était tirée d’un conte . Elle était intitulée “j’ai attaché le lion”. A l’époque, j’essayais également d’interpréter des musiques de certains artistes de renom comme Ernesto DJEDJE, TABOULEY. Je le faisais tellement bien que ça plaisait aux gens qui ne manquaient pas de me donner 5f par ci et 10f par là. Plus tard, j’ai pu composer “WAGDA-WAGDA” grâce à un monsieur qui revenait fraîchement de la France avec du matériel de musique et avec qui d’ailleurs, j’avais tout de suite lié amitié.

Artistebf (ART.:) Pourquoi Prince Zoétaaba comme nom d’artiste ?
P.Z. : Parce que mon papa est un chef coutumier et naturellement, l’enfant d’un chef coutumier est un Prince et mon nom de famille est ZOETAABA qui veut dire respectez-vous de façon mutuelle. C’est bien dit; parce que si tu ne crains pas quelqu’un, tu peux lui dire tout ce que tu penses, et même des horreurs.

ART.: Combien d’albums comptez-vous à ce jour ?
P.Z. : J’ai fais 4 albums :

le 1er, c’est “NAABSAMANDIN ” en 1999, avec pour titre phare “WAGDA-WAGDA ”
le 2ème a été produit en 2001 et s’intitulait “WAÏ”, avec pour titre phare “FILIGMAN”
le 3ème, c’est “DJEDGO” sorti en 2007. Le titre phare de cet album était “FATIMATA”. Aujourd’hui, je suis sur le 4 ème Album ” TIING-TANG”

prince_zoetaaba.jpgART.: Quel genre de musique faites-vous ?
P.Z. :Comme je vous l’ai diT tantôt, je fais une fusion. En faite, j’ai eu un souci patriotique. J’ai constaté qu’au BURKINA FASO, nous n’avons pas d’identité musicale comme dans certains pays de la sous régions. En Côte d’Ivoire par exemple, nous avons le ZOUGLOU ou LE KOUPE-DECALE; au Mali, c’est la musique Manding; au Sénégal, c’est le MBALAC. Mon souci était de faire en sorte qu’on est une identité musicale avec un rythme assez particulier, propre au Burkinabé. C’est cet esprit de fierté d’appartenir à une identité musicale propre au Burkina que j’ai créé “DJEDGO”. Certains me diront qu’il y a déjà la danse WADBA. C’est vrai ; mais le WADBA typique, est spécifique à une région bien donnée alors qu’au BURKINA, nous n’avons pas seulement qu’une ethnie; il y a près de la soixantaine. Ce qui m’a paru intéressant, c’était que je fusionne des rythmes de 3 à 4 régions du Burkina. J’ai même été plus loin en intégrant le tam-tam YOROUBA dans ma musique pour avoir des rythmes Nigérians.

ART.: Avec tout ce parcours, Prince ZOETAABA est absent des spectacles !
P.Z. : Non, je ne me suis pas retiré. J’étais simplement dans les recherches afin de parfaire mes créations. Depuis 2007, je travaille à me faire connaître au public. C’est dommage que le burkinabé ne sache pas encourager les efforts de création. Je le dis en tant que créateur parce qu’ailleurs, le ministère de la culture des autres pays se bat pour valoriser le travaille des artistes créateurs. Il faut que le nôtre aussi puisse en faire autant. Il y a par exemple les cérémonies officielles pendant lesquelles le Ministère pourrait inviter les artistes chercheurs afin de leur donner l’occasion de présenter au public leurs créations. Mais au Burkina, à ce que je sache ce n’est pas le cas. Depuis que j’ai fait sortir mon album, je suis laissé à moi-même. J’ai été maintes fois oublié dans toutes les manifestations culturelles. Même à la dernière Semaine Nationale de la Culture (SNC), j’avais également été oublié. C’est à la dernière minute que le Secrétaire Général du Ministère de la Culture m’a fait appeler. Je me rappelle: c’était à deux jours de la fin de la SNC.

ART.: Voulez-vous dire que les spectacles sont mal repartis au Burkina ?
P.Z. :Oui , c’est mal fait ! Quand c’est le privé qui organise, ce sont les artistes en vogue qui sont choisis. Mais dans le cas du Ministère, il faut qu’il y ait une politique pour promouvoir la créativité et donner la chance à chaque artiste . A l’exception de Bill AKAKORA qui gagne de temps à autre des faveurs, les autres créateurs tels TIMOINSSE, KANZAIL , sont dans l’ombre. Pourtant ce sont des artistes qui font du beau travail parce qu’ils sont différents de ceux qui font du ” COPIER- COLLER” comme on le dit.

ART.: Est-ce que vous allez vers le ministère? parce qu’il n’est pas prouvé que les autres artistes soient restés les doigts croisés ?
P.Z. : Je ne pense pas que les autres aussi vont vers le ministère; bon ! mais je ne sais pas. Sincèrement, j’ignore pourquoi nous sommes délaissés.

Patrick COULIDIATI

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