Sonia Malo Traoré, à l’état civil, et Alias Carré d’AS comme nom d’artiste . Née le 26 Décembre 1972, je totalise à ce jour 20 ans de carrière musicale. Le titre de mon dernier album s’intitule “le DESTIN”. j’ai été désignée ambassadrice de la croix Rouge burkinabé et de la Fédération Universelle de la Paix des Nations Unies. (..)
Artistebf (Art) : Vous avez fait un clip qui a eu un grand succès au Burkina mais qui a aussi susciter de nombreux commentaires. Il s’agit de votre clip “TOURE”. Comment une telle idée vous est venue à l’esprit?
Sonia Carré d’As (SCA) : Oui ! disons que beaucoup de choses ont été dites par rapport à ce morceau “TOURE”. C’est l’occasion d’ailleurs de dire pour la “n ième” fois que cette chanson n’a pas été composée par CARRE d’AS. Elle est l’œuvre de Bibi DENS qui réside à Paris. Au départ, nous avons voulu intitulé la chanson “Alassane, tu as perdu la tête” . Mais nous avons préféré “TOURE” au lieu d’Alassane, pour éviter toute confusion et toute ressemblance avec certaines personnalités politiques. C’est dommage qu’arrivée à Ouaga, je me suis heurté à tout un tapage autour de ce nom “TOURE” et par simple coïncidence, certains ont cru se reconnaître dans la chanson. Dame rumeur a couru toute la ville . On racontait même que c’est parce que je sortais avec un “TOURE” et que c’est parce qu’il m’a laissé tomber que j’ai composé cette chanson. Mais c’est archifaux ! . Le BBDA pourrait même témoigner parce que c’est Bibi DENS qui perçoit les droits d’auteur. Sinon, Je n’ai jamais eu à faire à un “TOURE”. Non, jamais !
Art : Sonia, vous ne faites pas seulement que la musique. Vous êtes passé quelques fois sur des plateaux de tournage des films du dromadaire. Comment êtes-vous en arrivées là ?
(SCA) : J’ai été contactée un peu comme tout le monde. C’est un beau matin que J’ai été contactée par la structure qui m’invitait à passer à la Patte d’Oie. L’objet de cet appel était pour me proposer un rôle de personnage dans le film “CODE PHENIX”. Arrivée sur les lieux, on me dit que j’ai été retenue pour jouer le rôle de la femme du Général KARANGA. Séance tenante, je me suis retranchée dans une salle et en moins de 30 mn j’avais assimilé mon texte avec succès. Il en est de même pour le film “MOGO PUISSANT” où j’ai été encore sollicitée.
Art : Nous avons effectivement suivi ces films dans lesquels vous avez joué. Nous avons été surpris par votre naturel et votre talent dans ce domaine. Alors, s’il vous était demandé de choisir entre le cinéma et la musique, lequel choisirez-vous ?
(SCA) : Mais le cinéma et la musique vont ensemble ! Je pense qu’Il n’y a pas de soucis à pratiquer l’un ou l’autre ou les deux à la fois..
Art : Vous avez été longtemps absente du Burkina, je dirai même absente de la scène musicale car vous ne chantiez plus depuis quelques temps. Où étiez-vous exactement ?
(SCA) : Non, il faut rectifier ! Ce n’est pas parce que je ne chantais plus. J’étais sur d’autres scènes à l’extérieur. D’abord sur invitation de Son excellence Mr l’Ambassadeur Paramanga Erneste YONLY par le biais de DJ KADAFI. Ainsi donc, je me suis retrouvée à Washington puis à New York sous toujours la houlette de DJ KADAFI qui devait produire une émission semblable à “Afrique étoile plus “. Pour une première édition, ça n’a pas été du tout facile . Mais, il a réussi tout de même à s’en tirer . De Philadelphie en passant par Paris et Londres, j’ai toujours eu le privilège de chanter sur invitation des ressortissants burkinabé. Je suis actuellement en vacances au Burkina et j’ai préparer à l’occasion un MAXI pour satisfaire les mélomanes qui ne cessent de m’envoyer des mails d’encouragement.
Art : En tant que femme artiste, vous ne vivez pas les mêmes réalités ou les mêmes difficultés que les autres ?
(SCA) : A première vue quand les gens vous abordent, ils font comme s’ils veulent vous aider. Mais à côté de ce semblant de soutien, ils vous font des avances, ils veulent que l’artiste sorte avec eux. Or moi je ne suis pas une fille facile. Je me bats toute seule et tous les succès que j’ai remportés sont acquis à la sueur de mon front. Quand on a du talent à revendre, on a pas besoin d’être facile ou de se donner à tout le monde pour réussir. La place que j’occupe en ce moment, est bien honorable et j’en suis très fière. J’invite toutes mes sœurs qui désirent embrasser le métier d’artiste d’avoir la tête sur les épaules, de ne pas céder, de ne pas se laisser marcher par les managers et autres producteurs de spectacles. Quand tu es bon, tu es bon…!
… Et quand tu es belle, tu es belle aussi !
(SCA) : (Rires) Oui ! quand tu es belle, tu es belle !. Mais malheureusement, on ne peut pas sortir avec tout le monde !
Art : Peut-on dire alors que Sonia CARRE D’AS, après toutes ces tournées à l’extérieur est bien “friquée ? “
(SCA) : Ecoutez ! Ce n’est pas ma première fois de voyager. Qui dit voyage, dit forcément dépenses. Moi, Je dis tout simplement merci à Dieu.
Art : 3 Souhaits à proposer au Ministère de la Culture pour décoller la musique burkinabé
(SCA) : Oh ! ! ! C’est une question … Bon je ne suis pas bien préparée pour répondre à cette question mais je vais essayer.
Ma première proposition au Ministère est de répertorier déjà les artistes qui ont véritablement fait leur preuve dans ce métier et les soutenir afin qu’on ait des têtes d’affiches comme c’est le cas au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Il y a des artistes burkinabé qui peuvent aujourd’hui porter haut le flambeau et représenter valablement notre pays lors de certaines rencontres officielles.
Ensuite, que le Ministère veille à ce que les promoteurs de spectacles donnent une égalité de chance à tous les artistes. Je sens comme une discrimination, une inégalité dans la manière dont les spectacles sont attribués aux artistes. C’est vrai que la “MAFIA” existe partout, mais je dis que nous avons encore la chance de n’être pas très nombreux au Burkina. C’est-à-dire que malgré la rareté des spectacles, si l’organisation était faite selon les règles de l’Art, nous viendrons tant soit peu à bout de nos efforts.
Art : Un exemple pour illustrer votre idée ?
(SCA) : Je n’ai pas d’exemple à donner !. Je n’ai pas de nom à dire. Mais ces personnes se reconnaîtront. Je sais qu’il est difficile de faire jouer tous les artistes, mais on pouvait quand même faire passer ceux qui le méritent.
Art : La télé ? vous voulez dire ?
(SCA) : Pas la télé ! Je parle des prestations scéniques comme les grands Galas, les concerts et autres spectacles. J’ai comme l’impression que c’est un cercle fermé. Disposer d’un bon staff n’est pas forcément la solution. Vous pouvez avoir un bon staff et quand vous êtes retenus pour un spectacle, certaines langues sont là pour vous détruire. Je souhaite donc que le Ministère de la Culture veille à la participation équitable des artistes lors des spectacles. Si cela n’est pas du ressort du Ministre, je lance un appel à qui de droit afin que ce souhait soit une réalité. C’était là mon deuxième point !.
Je souhaite par ailleurs que le ministère soit toujours à l’écoute des artistes, qu’il continue de se battre pour nous et qu’il soit toujours vigilant car dans le domaine culturel comme dans tout milieu, existent des langues mielleuses, les ragots de couloir. Dans notre milieu, tous les coups sont permis pour se faire apprécier par le Ministre et avoir comme on le dit des “points”. Voilà ce que je tenais à dénoncer.
Enfin, c’est vrai que j’ai été décorée comme chevalier de l’ordre du mérite avec agrafe “Art et Culture”, mais que ça ne s’arrête pas là. En attendant de recevoir d’autres distinctions honorifiques comme ” officier de l’ordre”, je souhaite que le Ministère de la Culture propose une décoration à Gérard KOALA dit DJ KADAFI. C’est vrai ! Dj KADAFI le mérite bien. Il faut que chaque chose soit à sa place. Je sens que ça ne tourne pas “rond” “. La musique au Burkina, c’est la “MAFIA” . Il faut qu’on ait le courage de dire haut ce que les autres disent tout bas. ! je n’ai pas peur, on ne vit et on ne meurt qu’une fois !. C’est ma vérité et j’espère qu’elle ne blessera personne.
Art : Dernier mot ?
(SCA) : Je salue tous ceux qui me liront et surtout à toute la communauté américaine : le président des Burkinabé de Philadelphie, de Washington, de New York, de Londres, de Paris et particulièrement à Monsieur l’Ambassadeur et à sa famille. Mr Paramanga YONLI et épouse nous ont bien accueillis et je leur exprime ici ma profonde gratitude. Je leur dis merci pour tout ce qu’ils ont fait pour moi durant mon séjour. Je remercie aussi la Fédération Universelle de la Paix des Nations Unies, et la Croix Rouge Burkinabé pour leurs choix portés en ma modeste personne en me désignant comme ambassadrice de la paix et de la Croix Rouge depuis 2002. Je ferai tout ce qui est de mon pouvoir pour être à la hauteur de leur attente. Dans le cadre justement de la Paix des Nations Unies, un concert sera donné par des américains en collaboration avec d’autres artistes le 19 Septembre prochain. Merci à vous et longue vie au site web !
