Littérature : La Croix de Christine ZOARMA, «Miss Littérature» 

Littérature : La Croix de Christine ZOARMA, «Miss Littérature» 

 Christine ZOARMA  est celle qui porte depuis le 28 Décembre 2022 la couronne «Miss littérature 2022».  C’est en sa deuxième année de License de Lettres Modernes à l’Université Joseph KI-ZERBO que notre invitée a gouté au sésame précieux. Désormais, elle est une icône investie de nouvelles missions pour la gent féminine en matière de littérature. 

Porter la couronne et une bannière pour tenir haut le flambeau de la littérature en tant que «Miss littérature» est certes réconfortant voire, une fierté pour un pays. Mais trouver des maisons d’édition, des mécènes ou des oreilles attentives pour promouvoir la littérature pourrait être un autre combat de titans et pas des moindres. Et pourtant, les missions d’une Miss littérature vont au delà du simple fait de porter une couronne ou de se barder une écharpe à la poitrine pour montrer aux yeux d’autres aspirantes qu’on est «Miss !». 



Comment donc honorer ses engagements en tant que Miss devant promouvoir la littérature dans un environnement en crise de lectorat, de ressources financières et d’absence de politiques à même de soutenir le livre ?

Voilà camper entre autres le malaise qui déchire Christine  ZOARMA, la «Miss littérature 2022». A travers cet entretien, la lauréate dévoile la face cachée de l’Iceberg. Lisez plutôt :

ArtistesBF : Pourquoi le choix de la littérature au lieu de la mode ou du cinéma ?

Christine ZOARMA  (C.Z) : Disons que la littérature, c’est un domaine qui m’a toujours passionnée. J’ai toujours aimé la littérature et donc, je me suis dit pourquoi ne pas m’engager dans ce domaine pour le faire valoir.

ArtBF : Quel est l’œuvre qui vous a révélée au public et qui vous a conféré le titre de «Miss littérature» ?

C.Z : C’est l’œuvre intitulée «Le fils de l’autre» de WOBA Jérôme

ArtBF : Y a-t-il des missions spécifiques qui sont assignées  à la Miss Littérature ?

C.Z: Le fait de porter la couronne de «Miss littérature BURKINA FASO » est déjà une mission pour moi, et cette mission là est de faire valoir la littérature, la promouvoir partout où je serai.



ArtBF : A ce jour, quel sont les actions menées dans le cadre de votre mandat ?

C.Z : J’ai un club de lecture où nous partagions aisément notre amour pour la lecture. Chaque deux (2) semaines, je donne une œuvre à lire et par la suite, nous nous retrouvons dans un lieu donné, dans une bibliothèque ou à BANGREWEOGO pour échanger autour de ces œuvres-là. J’ai même déjà tenu un café-débat autour de quelques œuvres. L’initiative même était de rencontrer des écrivains burkinabè pour échanger autour de leurs écrits. Ceci aura l’avantage de connaître l’écrivain en question et pouvoir nouer des contacts.

J’ai également créé un club d’écriture dont l’objectif est de promouvoir les jeunes talents. Je l’ai fait pour aider de nombreux jeunes qui, faute de moyens rangent leurs écrits dans les tiroirs . Enfin, j’anime des séances de lecture dans mon quartier à  RIMKIETA où il n’existe pas de bibliothèque.



ArtBF : Quels sont vos difficultés ?

Les difficultés font partie intégrante de la vie. On vit avec les difficultés et  à mon niveau, c’est le côté financier. Pour mener à bien mes activités, je le fais à compte personnel; ce qui n’est pas aisé.  Actuellement,  je souhaite  intégrer des enfants dans mes clubs de lecture. Malheureusement,  je ne dispose d’aucun livre pour enfant. Voilà un défi que je dois forcement relever parce que je suis convaincue que c’est dès le bas âge qu’il faut intéresser les enfants à la lecture.

ArtBF : Avez-vous d’autres projets ?

Christine ZOARMA : Miss Littérature 2022

C.Z : En dehors du club d’écriture et de lecture pour enfants qui me tiennent à cœur, c’est de créer un atelier de formation au profit des jeunes talents.  C’est un projet que je suis en train de monter et j’espère bientôt le mettre en place. J’insiste sur le fait d’avoir des livres pour enfants. Ce n’est pas simple; j’en suis consciente ! C’est pourquoi je lance un appel à toutes les bonnes volontés physiques ou morales, institutions ou autres pour nous soutenir dans ce projet.

En termes de perspectives, je suis en train de préparer la finale africaine de «Miss Littérature» pour la fin d’année 2023.

ArtBF : Que dites-vous à ceux ou à celles qui souhaitent un jour porter l’écharpe comme vous ?

 C.Z : Alors je leur dirai : croyez en vous, croyez en Dieu, croyez en vos rêves et donnez-vous les moyens de les réaliser. Certes la vie est faite d’obstacles, mais il faut savoir transcender les obstacles. A chaque chute, il faut savoir se relever, s’armer de courage et poursuivre… Le but que vous vous êtes fixé, vous devez forcement l’atteindre. La satisfaction qui s’y trouve est vraiment incommensurable et quand vous serez à ce niveau, vous comprendrez que c’était nécessaire de passer par là.



 A ceux également qui me lisent actuellement, je leur demande de  croire vraiment en eux. Aimez la lecture. A l’endroit de tous ceux ou celles qui font la série «A» à tenir le coup car le bout du tunnel n’est plus loin.

Ce que je souhaite également ajouter, c’est d’inviter les uns à partager avec les autres l’amour de la lecture. Beaucoup ignorent les livres. Faites-les découvrir ce plaisir de savourer un livre. Cela passe aussi par leur participation aux activités littéraires telles que la Foire du Livre (FILO) ou à l’exposition qui organisée au Goethe Institut par  l’association « Mots d’Elles » qui est une association de vaillantes écrivaines du Burkina Faso et qui œuvrent vraiment pour la promotion littéraire. Donc je vous invite vraiment à prendre au sérieux la littérature, à la faire valoir pour qu’ensemble dans une synergie d’action, on puisse porter haut le flambeau de la littérature, question de lui donner toutes ces lettres de noblesse.

Propos recueillis par Nadège KINI

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