Mgr Anselme Titianma SANON : Un homme de Dieu, de culture et de traditions.

Mgr Anselme Titianma SANON : Un homme de Dieu, de culture et de traditions.

Lorsque nous parlons d’éthique citoyenne et de bonne gouvernance dans une société ou dans un pays épris de paix et de justice comme le  Burkina, des noms et des visages nous assaillent l’esprit. Chacun y voit autour de soi, qui de ses connaissances, de ses relations, de ses amis d’enfance ou promotionnaire d’école pourrait incarner de telles vertus citoyennes. Certes que les voix de ces personnalités dignes de modèle commencent à s’éteindre ou à ne plus être écoutées depuis le printemps arabe  et avec d’autres mouvements de jeunesse en Afrique telle l’insurrections populaire  des 30 et 31 octobre 2014 au Burkina. Et pourtant… bien que ces dénonciations populaires soient souvent justes, certaines voix méritent d’être écoutées parce qu’empruntes encore de sagesse et pleines d’enseignements pour la jeune génération. L’une des personnalités à laquelle nous faisons allusion est un octogénaire qui jouit actuellement de sa retraite dans sa ville natale à  SYA (BOBO-DIOULASSO).  Très discret et bibliophile, Mgr Anselme Titianma SANON, Archevêque émérite de Bobo Dioulasso puisque c’est de lui qu’il s’agit est un homme Dieu, de culture et de traditions. Il est l’auteur du livre « Présence au Présent » et certainement d’autres œuvres en cours d’édition.

Mgr Titianma SANON: église et jeunes en Europe

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Pour son engagement en faveur de la paix (membre du collège des sages et président de la Journée nationale du pardon), la maison de la culture de Bobo Dioulasso porte son nom.

Dans l’entretien qu’il nous a accordé le 31 octobre 2023 à sa résidence à SYA (Bobo Dioulasso), Mgr Anselme Titianma SANON se montre très préoccupé des problèmes de la jeunesse, des frustrations et des inégalités sociales qui sont autant d’éléments qui doivent être pris en compte dans la recherche de la paix et de la cohésion sociale au Burkina. Plusieurs questions y ont été abordées dont notamment,  l’église et la jeune génération et  celle de l’éthique citoyenne. Mais avant, voici le portrait de notre invité.



Mgr Anselme TITIANMA SANON (A.T.S) : Si vous le permettez, je vais vous souhaiter la bienvenue dans ce centre qui est le Centre Culturel Saint Jean Paul-II qui est en voie de réalisation et appelé sur nous tous, sur notre pays, sur ce monde environnant la bénédiction de Dieu  pour la paix et surtout le bon voisinage des personnes et des populations.

Je suis Anselme Zezouma TITIANMA SANON, né un vendredi de Septembre 1936 dans ce gros village, qu’est Bobo Dioulasso  au moment où  elle avait 30 000 habitants à peu près. Je suis de ce centre près de la région de la mairie,  de la grande mosquée. Nous sommes des indigènes de Kérédoué, Trysso, Sya …

Ma famille  est chargée dans la communauté villageoise de l’initiation des masques et de la jeunesse.  Mon  grand père qui était fonctionnaire à l’époque, sur conseil de son fils m’a mis à l’école de la mission catholique de Tounouma.  De fil en aiguille,  je me suis retrouvé « petit séminariste » puis « grand séminariste » et prêtre en 1962. Mais comme je le dis souvent, on m’a conseillé d’essayer ; car,  né  d’une famille païenne bien trempée dans les traditions,  devenir prêtre n’était pas évident à l’époque. Cela fait donc 62 ans bientôt que je suis prêtre.  12 ans après mon ordination, le Pape Jean Paul-VI  m’a nommé évêque de Bobo-Dioulasso  en remplacement de Monseigneur André DUPONT qui avait atteint les 75 ans et plus. J’ai exercé une trentaine d’années tumultueuses avant d’aller à la retraite depuis 2010.



Comment se passe donc ce temps de retraite ?

J’essaie d’être à la retraite (rires). Il y a bien sûr le repos, dormir, prier, être à l’écoute des autres et de ce qui se passe, recevoir ceux qui viennent vers moi, répondre à ceux qui sont à distance. Alors c’est un service qui va dans le sens de ma  devise «venu pour servir et donner sa vie ». Ici, je suis au service de la population environnante. Il se trouve que je ne suis pas sur le terrain de l’église ; c’est un terrain paternel.

« Soyez vert et les chèvres vous mangeront !», une manière de vous dire que je continue de cultiver l’esprit d’être à tout le monde et les enfants viennent pour voir Papy avec des cheveux blancs.

ArtistesBF

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