Pierre DOUMONT, un «Vagabond» de la culture burkinabè

Pierre DOUMONT, un «Vagabond» de la culture burkinabè

Cette semaine, nous avons rendez-vous avec Pierre DOUMONT, un homme passionné des cultures africaines et particulièrement de la culture burkinabè. Depuis 2005, il fréquente le Burkina tant la culture du pays des hommes intègres lui fourmille à la plante des pieds. Dans le cadre de la 17è édition du festival Ciné Droit Libre, Pierre DOUMONT, celui que nous surnommons affectueusement le «Vagabond» de la culture burkinabè était encore à Ouagadougou pour soutenir dit-il, la résilience des promoteurs culturels. C’est avec plaisir, qu’il s’est prêté à nos questions :

Bonjour Mr DOUMONT, comment vous présenter à nos lecteurs ?

Pierre DOUMONT (P.D) : Je m’appelle Pierre DOUMONT. Je suis journaliste belge, je travaille depuis 35 ans, voire 36 ans pour une télévision régionale qui s’appelle «Bouquè TV Media» à Namur.  Namur est une ville qui est jumelée avec le FESPACO parce qu’il y a un festival international de la Francophonie qui est jumelé avec le FESPACO depuis au moins 37 ans . Et donc, je travaille là-bas comme journaliste présentateur JT depuis une trentaine d’années. J’ai participé à des émissions de débats, économiques, culturels et inter- culturels. Je suis actuellement responsable d’un journal d’actualité spécifique qui est diffusé tous les samedis.

C’est un journal dédié à l’actualité positive, à des initiatives inspirantes. Il est assez original parce qu’il n’y en a pas ailleurs. Nous recevons des invités chaque semaine venant un peu de toutes parts de la région pour nous parler soit d’une association ou d’une démarche qu’ils proposent aux citoyens. L’émission s’appelle « L’info en + ».

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ArtBF : Dans quel cadre êtes-vous au Burkina ?

P.DOUMONT : Alors je reviens chaque année au Burkina Faso et ce, depuis 2005 pour des raisons à la fois professionnelles et personnelles. En mars 2023, j’étais là pour le FESPACO. Ça m’intéresse toujours de voir toute la production cinématographique africaine qui est présentée durant le FESPACO. Mais cette fois,  je suis revenu dans le cadre du Festival Ciné droit libre ; car c’est un festival de films documentaires que j’apprécie beaucoup parce qu’il y a des thématiques qui sont vraiment hyper intéressantes qui sont proposées à cette 17è édition sur le terrorisme. J’ai envie de voir et de rencontrer des gens qui, à leur niveau sont également inspirants dans leur domaine.



 ArtBF : Quelle appréciation faites vous de ce festival qui dure déjà 17 ans ?

P.DOUMONT : En tant que journaliste et intéressé par toutes les questions africaines depuis mon jeune âge, évidemment ce festival m’intéresse parce qu’on peut découvrir des films qui sont totalement inconnus en Europe. Et donc, c’est l’occasion de pouvoir les voir, les découvrir et de discuter surtout avec les acteurs, les actrices qui présentent ces films sur des thématiques complètement différentes et très diverses.

C’est aussi l’occasion d’enrichir le carnet d’adresse qui est important pour un journaliste. Et donc, c’est pour moi un grand moment et j’ai déjà eu l’occasion de présenter deux documentaires  que j’avais réalisés au festival par le passé.

ArtBF : Vous qui avez bravé donc les fausses alertes pour venir au Burkina, comment appréciez vous la vie culturelle ?

P.DOUMONT : Alors moi, c’est un enchantement de vivre au Burkina et de voir avec quelle résilience, le monde culturel est en train de réagir. On est en période d’insécurité et on sait très bien que lorsqu’on est dans une période d’insécurité et de guerre,  la culture est souvent délaissée. On l’a vécu en Belgique pendant la crise du covid.



Quand il y a eu la crise de covid, toutes les aides ont été diminuées, voire anéanties à tel point que le monde culturel s’est posé un certain nombre de questionnements. Au contraire, c’est justement parce qu’on est en période de crise sanitaire qu’il faut soutenir la culture et ça n’a pas été compris tout de suite de sorte  qu’il y a eu des manifestations pour dire que la culture est essentielle dans une société.  C’est exactement le même message que je vois au Burkina.

On est en période de guerre et la culture continue.  Alors elle continue parce qu’il y a des gens qui se démènent, qui veulent mener des projets même s’il y a 10 personnes dans un centre culturel comme le CITO, il y a un spectacle qui se tient.  Et moi, je suis en admiration pour tout cela.

L’Institut Français malgré qu’il soit fermé continue d’exister d’une autre manière et de donner des spectacles, de soutenir la culture avec peut-être moins de moyens.  Encore une fois,  ne pas venir au Burkina sous prétexte qu’il y a l’insécurité,  Je trouve qu’on fait une erreur.



ArtBF : Regardez notre caméra et dites un mot à tous ceux qui continuent de croire que le Burkina est invivable

P.DOUMONT : Alors à tous les Belges qui sont amoureux de l’Afrique et qui sont venus au Burkina, je leur dis revenez ! Il y a des projets qui se mènent, des festivals qui se développent et on a besoin aussi de notre encouragement, de notre présence en tant que occidentaux pour  participer à ce dynamisme culturel qui se vit tous les jours. On rencontre ici des gens passionnés et qui, malgré l’adversité, continuent à mener des projets. Et notre présence, c’est un soutien, c’est bien plus que tout !

ArtistesBF

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