Théâtre : "Trois prétendants, un mari"

Théâtre : "Trois prétendants, un mari"

“Trois prétendants, un mari” c’est cette pièce que le Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou a proposé au public du 29 mai au 28 juin 2014. Tel un vin qui se bonifie au fil du temps, la pièce de jour en jour enregistre de l’affluence. Ce vendredi 27 Juin 2014, la demande était toujours forte avec cette fois, les étudiants en Lettres Modernes.


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S’il faut se réjouir de cet engouement des burkinabé pour le théâtre, il faut cependant déplorer l’exiguïté de la salle de spectacle du CITO. En effet, beaucoup de gens malgré les dessous de coulisses, n’arrivent toujours pas à accéder à la salle faute de place. Ceux qui tiennent à voir un spectacle majeur au CITO sont parfois obligés de faire des réservations parce que selon le producteur du CITO Adama KABORE, il est difficile de reprogrammer une pièce pour plusieurs raisons:

Adama KABORE, Producteur du CITO
adama.jpgC’est vrai, nous sommes à la veille de la toute dernière représentation de la pièce, “Trois prétendants, un mari” lancé depuis bientôt un mois. Depuis la première présentation, la salle du CITO refuse effectivement du monde. La salle, pour ceux qui connaissent le CITO est modelable à souhait pour contenir 125 à 250 places. Pour le spectacle qui se déroule présentement, la scénographie nous a permis d’atteindre 125 places assises. Nous sommes très satisfaits de la mobilisation et c’est parfois avec un pincement au cœur que nous voyons repartir des dizaines de personnes faute de places. Devant un tel constat, notre souhait serait réellement de pouvoir revendre le spectacle pour tout le public, ceux qui l’ont vu ou qui veulent le revoir. Malheureusement, nous sommes à la dernière présentation et il est difficile de refaire une autre programmation.
La première difficulté c’est que beaucoup de nos comédiens ne sont toujours pas disponibles. Pour reprendre la pièce, il faut de nouveau revoir les comédiens qui sont de plus en plus très sollicités. La deuxième difficulté, c’est l’aspect financier parce que pour reprendre un spectacle majeur au niveau du CITO, nécessite beaucoup de moyens. Pour reprendre par exemple la pièce “Trois prétendants, un mari” qui ne comporte que 12 comédiens, pour un mois de diffusion nécessiterait un peu plus de 3 000 000 de frs CFA, (électricité et techniciens) non compris. Or, les recettes des spectacles sont si faibles qu’il nous est difficile de les reprogrammer.

Face à cette situation à la fois frustrante et révoltante, que faire ? Taper aux portes des bonnes volontés n’a pas toujours été facile comme nous l’explique l’Administrateur du CITO, Martin ZONGO:
zongo-2.jpgPour les portes, nous avons même commencé à les défoncer maintenant; ce n’est pas taper seulement ! Nous avons même mal aux doigts à force de taper. C’est une activité quotidienne que de soumettre des sollicitations aux bailleurs de fonds et aux partenaires financiers pour mener l’ensemble de nos activités. Mais nous comprenons que c’est l’environnement économique et financier qui est difficile pour tout le monde. Généralement, nous fournissons des efforts dans ce sens mais les réponses ne sont pas toujours satisfaisantes.
La solution, c’est la quadrature du cercle; nous la cherchons sans pouvoir la trouver. Ça nous fend le cœur de voir les gens trimés pour obtenir les tickets et repartir avec amertume sans avoir vu le spectacle. C’est vraiment dommage parce que la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Le CITO ne peut offrir que ce qu’il doit organiser à l’intention du public, c’est-à-dire de beaux spectacles. Notre salle est un peu exiguë, ce n’est pas notre faute. Nous aurions voulu avoir une salle plus grande et plus confortable, mais nous n’avons pas les moyens. Néanmoins, nous continuons de garder espoir en attendant des lendemains meilleurs.
biocura.swfVoilà qui est bien dit. Garder espoir… c’est tout ce qui reste aux cinéphiles et aux acteurs culturels burkinabé. Après les salles de cinéma qui se ferment en cascades, on comprend aisément pourquoi une salle de spectacle tarde à se construire au Burkina. Mais puisqu’il faut garder espoir, nous espérons donc, que le Ministre de la Culture et du Tourisme Baba HAMA qui, en quelques années seulement à la tête de ce département fait d’énormes efforts, pour ne pas dire, des exploits au regard de la ligne budgétaire qui lui est affectée.
Mais le plus gros effort attendu par les hommes de théâtre, c’est entre autre la construction d’une grande salle de spectacle avec toutes les normes internationales requises. C’est coûteux ! Mais si ce n’est que ça… le Ministre Baba HAMA en est capable. Pour le sérieux et l’estime dont il jouit du milieu politique et auprès des partenaires techniques et financiers intervenant dans le secteur culturel, nous disons qu’il peut. Enfin, puisqu’on dit que “vouloir c’est pouvoir”, le Ministre HAMA peut … il peut même créer la surprise.

Ecrit par Glawdis Rose Monde

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