Africalia : Dorine Rurashitse à propos de la coopération culturelle en Afrique

Africalia : Dorine Rurashitse à propos de la coopération culturelle en Afrique

Africalia en partenariat avec B-FASO CREATIVE, l’Ambassade Royale du Danemark au Burkina Faso, la maison de l’entreprise, le fond de développement culturelle et touristique et le BBDA ont organisé une session de formation résidentielle qui s’est tenue du 02 au 07 octobre 2017 à Ouagadougou. C’était à l’hôtel des conférences où 16 entrepreneurs culturels burkinabé dont Artistes.bf y étaient. En marge de cet atelier de formation, nous nous sommes entretenus avec Dorine Rurashitse Coordinatrice et gestionnaire des programmes à Africalia sur les volets Arts et Culture, deux secteurs “chouchou” de l’institution.


Je suis Dorine Rurashitse Gestionnaire au programme à Africalia basé à Brussel.
Africalia est une association qui fait de la coopération culturelle avec 8 pays en Afrique. Il s’agit de l’Afrique du Sud, du Burkina Faso, du Burundi, du Kenya, la République démocratique du Congo, du Rwanda, du Sénégal et du Zimbabwé. Dans ces pays, Africalia développe des programmes de soutien en direction des opérateurs et associations culturelles qui seront accompagnés pendant 5 ans.

LA POLITIQUE D’ACCOMPAGNEMENT D’AFRICALIA
Ces opérateurs et associations culturelles seront renforcés sur plusieurs axes d’où le renforcement structurel et la gouvernance associative comme premier axe.

– Le deuxième axe est la formation et le renforcement des capacités. Chacun des opérateurs a plus au moins un plan de formation qu’il développe à destination des comédiens, des auteurs, ingénieurs du son etc.… Africalia va les soutenir financièrement à pouvoir mettre en place ce plan de formation mais également de manière technique puisqu’on essaie dans la mesure du possible de faire jouer notre réseau et de faire en sorte qu’il y ait une expertise qui vient d’ailleurs pour pouvoir animer ces formations.

– Le troisième axe se fonde sur la question de l’économie culturelle, comment arriver à créer des circuits de diffusion de distribution? Comment aider ces opérateurs culturels à accompagner les artistes pour mieux se marqueter sur le marché ? C’est un peu l’accompagnement que l’on fait par rapport à ces questions.

– Le quatrième axe est en autres, le nerf de la guerre qui est le plaidoyer. On ne va pas en faire nous-mêmes et ce n’est pas à nous de le faire. Mais on va équiper, outiller les opérateurs culturels à faire des argumentaires, des politiques culturelles pour réclamer l’attention des pouvoirs publics sur certains points qui sont importants pour que le secteur culturel se développe et se renforce. Ces points peuvent porter sur des questions de droits d’auteurs, des taxations des intrants culturels. C’est dans cette logique qu’Africalia va les accompagner pour qu’ils arrivent à se fédérer ensemble, à pouvoir produire des argumentaires et à pouvoir dire au politique on est là, on compte et on peut aider au développement du pays mais on a besoin de ceux-ci et de ceux-là.

– Le cinquième axe est la décentralisation culturelle, tout à tendance à se regrouper dans les capitales et donc, comment faire pour que la culture arrive ou atteigne le plus grand nombre de personnes ? C’est-à-dire, aller trouver les gens là où ils se trouvent. Évidemment, il y a le centre des capitales mais il y a également les périphéries ou généralement, il n’y a jamais rien. Donc, pour les opérateurs qui le veulent et qui en font un de leur fer de lance d’actions, on va les accompagner pour pouvoir atteindre ce public mais également en dehors des capitales; c’est-à-dire, les villes secondaires et les villages. Il ne suffit pas simplement de venir planter sa tente, faire son concert, sa projection et repartir… C’est comment arriver quelque part à mobiliser un certain nombre d’opérateurs et d’artistes locaux de manière à ce que cela puisse perdurer dès lors que vous aurez tourné le dos. Cela sous-tend donc notre programme pluri-annuel de 5 ans de 2017 – 2021 avec certains opérateurs déjà identifiés avec lesquelles, nous avons écrit le programme et que nous allons accompagner.

Que conseillerez-vous à un jeune qui veut entreprendre?
Je pense que la curiosité et la persévérance sont les deux mot-clés de ce processus. J’entends par curiosité en ce sens qu’il faut chaque fois anticiper, innover, avoir chaque fois une longueur d’avance sur les concurrents, se remettre constamment en question et accepter apprendre chaque fois de ses erreurs; c’est très important !
Fatim BARRO

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