Alex LEGRAND, Professeur artiste – musicien

Alex LEGRAND, Professeur artiste – musicien

GUESBEOGO, c’est le nom d’un artiste Musicien burkinabé. Un nom proverbial tenez-vous bien ! : En langue mooré (langue la plus parlée au Burkina), ce mot veut dire “regarder demain” ou encore “se tourner vers l’avenir”. On ne sait même pas à quoi son père a penser en lui donnant ce “pauvre” nom. Dans tous les cas, qui regardait d’ailleurs dans un rétroviseur pour avancer ?. Chacun a toujours regarder devant soi. En plus de GESBEOGO, ton nom botanique, tu t’ajoutes Alexandre LE GRAND . Il faut laisser la nature te faire “Grand” Mr Zango GUESBEOGO; et puis les gens de votre espèce (les habitants du nord Burkina, LES YADCES, malgré leur franc parlé n’ont toujours été que des “bout d’hommes aux pieds palmés “.


Artistebf (ART. ) :Tu sais, ton histoire nous rappelle celle de KIRIKOU et la Sorcière. Tu es très pressé de grandir et je devine que si tu n’étais pas né à tant, tu risquais de “t’enfanter toi –même”.
Bref… présente toi maintenant aux internautes .

Alex Zango (A. Z) : Merci à Artistebf . Je suis Zango Guesbeogo Alexandre le GRAND connu sous le nom d’artiste ALEX LE GRAND. Je suis professeur d’anglais certifié et titulaire d’un CAPES. Membre du cabinet de Monsieur le Ministre de la Culture, du tourisme et de la Francophonie, je suis chargé des questions évènementielles et d’études au sein de ce cabinet. Je suis par ailleurs artiste musicien, auteur compositeur, chanteur, interprète. Je fais la musique depuis 2007. Le “lounga” et le “bendré” sont mes instruments de musique de prédilection que je manie bien.


Artistebf (ART. ) : Du corps professoral à la musique; Comment votre conversion s’est-elle passée ?

Alex Zango (A. Z) : Je ne sais pas ! Mais j’ai toujours été bercé par la musique. Mon père était un saxophoniste et un guitariste; ma mère quant à elle, aimait toujours chantonner. Véritablement, je ne sais pas comment ma conversion s’est passée. Lorsque je donnais mes cours au lycée, (mes anciens élèves pourront témoigner), j’avais cette façon de transformer les leçons en chanson pour faciliter l’apprentissage puisqu’il faut passer par ce qu’ils aiment pour les intéresser au cours. Mais il faut dire que c’est en 2007 que j’ai produit pour mon premier album avant de le publier et de le dédicacer en 2008.

ART.: Comment arrivez-vous à concilier les 2 : la musique et vos responsabilités au sein du ministère de la culture?
A. Z : Pour le moment, je n’ai pas de problèmes parce que j’ai été compris au sein du cabinet. Il y a quelques années de cela, on n’imaginait pas un cadre de la fonction publique à qui on donne la permission d’exercer son art ou sa passion. En d’autres temps, il fallait faire un choix. Aujourd’hui, la situation a évolué puisque la loi 013 permet désormais aux fonctionnaires d’exercer parallèlement à leur profession, des activités artistiques et littéraires. Cependant, je m’arrange à ce que cela n’empiète pas sur ma première mission qui est de servir l’Etat. Mes prestations se font généralement à mes heures perdues. Donc, ce métier d’artiste ne me dérange absolument pas !

ART.: Vous avez chanté un album sur l’indépendance du Burkina. Les Médias et les bars –dancing l’ont largement diffusé. Aujourd’hui à combien remonte le chiffre d’affaire de cet album ?
A. Z : En fait, il s’agit est d’un « single » qui va figurer dans mon 2ème album prévu s’il plaît à Dieu, au 3è anniversaire de mon premier album ; c’est-à-dire, le 5 ou 6 juin prochain. C’est un « single » que j’ai estimé un devoir en tant qu’en enseignant de produire; c’est pourquoi je l’ai intitulé “COURS d’HISTOIRE”. Dans cet album, j’ai mis l’accent sur les textes, notamment sur la profondeur des textes, sur l’interpellation même de la conscience de la jeunesse car personne ne viendra construire le Burkina à notre place. Il faut que nous ayons d’abord confiance en nous mêmes. Dans cette composition que j’ai faite pour le 11 décembre, j’ai d’abord rappelé l’historique de notre indépendance en évoquant bien sûr les valeurs intègres à partager entre tous les burkinabé. Voilà en résumé la chanson. Je suis heureux que les gens aient aimé la composition; mais je dis que la surprise reste encore à venir.


ART.: Vous êtes chargé des questions événementielles au niveau du ministère de la culture. Quelle appréciation faites-vous sur l’organisation des spectacles au Burkina quant on sait qu’il y a des artistes musiciens qui totalisent dans le mois près de 3 à 5 spectacles pendant que d’autres rasent les murs; à peine s’ils ont pu se trouver un seul spectacle dans l’année.

A. Z : Merci pour cette question assez complexe. En premier lieu, la responsabilité relève de l’artiste. Il faut que l’artiste lui-même fasse quelque chose de potable, de bon à même d’accrocher les fans et les mélomanes. Si vous ne faites pas de la bonne musique, vous ne pourrez pas faire une bonne promotion. Mais si votre produit est bien travaillé, les consommateurs vont en raffoler; ce qui vous fera plus d’audience.
Ensuite, les artistes ne sont pas du tout organisés. J’ai l’habitude de le dire avec le franc parlé du YADGA que je suis, que mêmes les vendeuses de tomates ont compris aujourd’hui, qu’il faut s’organiser en association pour vivre dignement de leur métier. Les Parkers sont organisés et vivent dignement de leur métier. Je refuse de comprendre que les artistes musiciens ne puissent pas se retrouver dans une structure formelle, reconnue et unique. Sans une organisation, ils ne pourront pas trouver un interlocuteur fiable. A supposer aujourd’hui qu’une structure de la place veuille rencontrer les artistes, dites-moi à qui va-t-elle s’adresser ?. Il n’y a en a pas !. C’est une situation, une division qui arrange les autorités parce que les artistes ne constituent pas une force importante et crédible. Il faut nécessairement une structure qui représente les artistes musiciens à l’échelle nationale. Ils peuvent se regrouper soit en fédération ou en conseil national. Peu importe la dénomination ; pourvu qu’elle soit opérationnelle. Quand c’est fait comme ça, les artistes deviennent une force qui aura désormais de la voix.
Troisièmement, c’est le milieu du show biz. Ecoutez ! si les artistes sont grugés, c’est normal!. Observez les managers, ils sont bien organisés. Il n’y a pas un seul manager qui se plaint de pauvreté ou qui ne roule pas dans une “caisse”. Pourtant, ils ne vivent que des 30 ou 40% de ce que gagnent les artistes. L’artiste à près de 60% et son manager 40%. Si malgré tout ça, les managers vivent mieux que les artistes, quelque chose donc ne va pas; la faute proviendrait des artistes.
Quatrièmement, c’est vrai que le milieu est politisé. Pour un évènement par exemple une institution peut, par des intermédiaires, contacter des artistes. Ces intermédiaires vont évidemment s’adresser à leur tour aux artistes de leur écurie. Quand on n’est pas averti, on a l’impression que le Burkina ne regorge que de 2 ou 3 artistes or ce n’est pas du tout cela. C’est une question d’organisation. Il faut réellement une organisation qui puisse permette à l’artiste de s’entourer d’un manager, d’un chargé de communication et d’un promoteur de spectacle.


ART.: Vous parlez de manque d’organisation des artistes, que faites-vous alors de l’Association des Artistes du Burkina dirigée par BAZ BILL ?

A. Z : Non, je respecte BAZ BILL, c’est un ami et un “KORO” mais il ne représente pas tous les artistes

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *