Biennale Internationale des Arts Naïfs : Léopold Segueda nous en parle

Biennale Internationale des Arts Naïfs : Léopold Segueda nous en parle

Nous recevons cette semaine un artiste plasticien et pas des moindres. Léopold Segueda Alias SEGSON puisque c’est de lui qu’il s’agit a débuté sa passion pour la peinture au village et ce, dès son enfance en dessinant des silhouettes animées sur les murs de sa grand-mère. Son chemin l’a mené à Ouagadougou où sa vocation artistique s’est révélée pleinement. Formé par le maître des arts naïfs burkinabè, Zaré Faiçal et à travers des ateliers, des expositions et des rencontres, Segson s’est établi dans le monde de l’art grâce à un travail acharné et une détermination sans faille.

Le 16 octobre 2020 il exposait déjà à la rotonde de l’Institut Français de Ouagadougou au cours de laquelle, l’artiste a dévoilé sa passion particulièrement pour les arts naïfs. Depuis quelques années, SEGSON est le président du collectif des Arts Naïfs. Son ambition, créer dès le 23 mars prochain la 1ère Biennale des Arts Naïfs au Burkina.



Malgré les difficultés rencontrées au début de sa carrière, notamment le soutien mitigé de son père, SEGSON a persévéré et a su se frayer un chemin à Ouagadougou et à l’international. Son art, mêlant habilement, message social, couleurs, lui a valu une reconnaissance nationale et internationale.

Pour SEGSON, l’art naïf n’est pas simplement un style figuratif, mais une forme d’expression profonde avec des messages à transmettre, des sensibilités à éveiller et des revendications à faire entendre.

“Ce qu’on fait, ce n’est pas de l’art naïf, ce n’est pas si naïf que ça. On vit le quotidien que vous connaissez. On a des messages à véhiculer, on a des choses à dire, on sensibilise, on revendique”, nous dévoile SEGSON,



En plus des thèmes sur la corruption et sur les conflits sociaux, SEGSON peint des sujets sensibles aborde des thèmes très osés, engagés et risqués, abordant parfois même la prostitution. “Mes thèmes favoris sont assez larges parce que je crains de vous dire quelque chose ici et  que ça ne devienne compliqué pour repartir,”, explique-t-il.

Son inspiration provient de son environnement, des actualités et de sa propre sensibilité.

“Mon inspiration vient de tout ce qui m’entoure, les informations sur les médias et sur le net aussi. Je travaille aussi sur la nouvelle démarche qui est le motif de pagne”, déclare l’artiste



Malgré les défis financiers à relever, il parvient à vivre de son art même si beaucoup d’artistes chantant en refrain que l’art ne nourrit pas son homme. “ L’art ne nourrit pas son homme, ça dépend de l’homme lui-même. Sinon tout travail nourrit son homme”, a laissé entendre SEGSON.

Ce n’est donc pas étonnant que ce mordu de l’art naïf  veuille organiser un événementiel dédié à ce domaine spécifique. C’est du moins ce qu’il nous a laissé entendre lors de l’entretien qu’il nous a accordé.  Tout est parti de rien de manière banale.

“L’idée est venue comme ça autour d’un thé aux Ateliers Manneeré.  Avec Christophe SAWADOGO, on a eu l’idée de la mettre en place et je crois que l’idée de la biennale va renforcer encore la culture burkinabè”, se réjouit Léopold SEGUEDA

Ouagadougou abritera donc du 23 au 29 mars 2024 un événement exceptionnel pour les amateurs d’art et les artistes burkinabè. Sous le thème « Peindre pour résister », cette initiative vise à promouvoir l’art naïf, sensibiliser les jeunes à la pratique artistique et offrir une plateforme d’échange et de découverte pour les artistes locaux et internationaux.



SEGSON, engagé dans la lutte contre la corruption et les injustices entend  collaborer avec les artistes locaux pour cette première biennale. Son style percutant et son message fort promettent de marquer les esprits et de susciter la réflexion.

Nous invitons donc le public à visiter  l’événement aux A »teliers Maaneere » où la créativité et la diversité artistique seront mises à l’honneur. Ne manquez pas cette occasion unique de découvrir et d’apprécier le talent de SEGSON et de nombreux autres artistes naïfs talentueux.

Pauline DABIRE

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