Analyse : Alors que les 27 ont synchronisé le top départ de leur campagne de vaccination contre le Covid-19 ce dimanche 27 décembre, certains pays européens (Autriche, Pologne…) se reconfinent déjà pour éviter une troisième vague juste après les fêtes. La France n’exclut pas d’en faire de même.
Jean-Baptiste François,
On retiendra leur prénom pour avoir inauguré la campagne de vaccination anti-Covid dans leur pays, après quoi des millions d’anonymes suivront. En France, c’est Mauricette, 78 ans, résidente d’une maison de retraite à Sevran (Seine-Saint-Denis) qui a lancé le mouvement, dimanche matin.
Elle n’a pas été la toute première Européenne à recevoir le traitement développé par l’Américain Pfizer et l’Allemand BioNTech. Avant elle, Edith, une Allemande de 101 ans, en a bénéficié. La centenaire, qui vit dans un Ephad en Saxe-Anhalt, l’a même reçu dès le 26 décembre au soir, malgré l’instruction de ne pas commencer avant le 27.
Léger faux départ
Les États-membres s’étaient symboliquement mis d’accord sur une date de coup d’envoi, depuis le feu vert au produit donné par l’Agence européenne du médicament le 21 décembre. Le personnel soignant, qui disposait des doses dès la veille du top départ, n’a pas voulu attendre, entraînant le rappel à l’ordre du ministre de la santé Jens Spahn. La Hongrie et la Slovaquie ont, elles aussi, commencé la vaccination dès le 26.
En Espagne, le calendrier a été respecté, mais a commencé dès 8 h 30. Araceli, pensionnaire de 96 ans dans un établissement de Guadalajares, a ouvert le bal. Priorité aux personnes âgées donc, à l’exception de l’Italie qui a donné l’honneur à une soignante Claudia, 29 ans, infirmière de l’hôpital Spallanzani de Rome, spécialisé dans les maladies infectieuses. Un gros travail de pédagogie reste à faire en Italie, très touchée par la pandémie (71 000 morts) mais où l’acceptation du vaccin pose question.
Six mois de retard sur la Chine
Les 27 sont loin d’être les premiers à vacciner en occident. En Europe, le Royaume-Uni, formellement sorti de l’UE le 31 janvier 2020, ont commencé leurs premières piqûres le 8 décembre. La Suisse et la Serbie ont débuté respectivement le 23 et le 24 décembre. De l’autre côté de l’Atlantique, le Canada et les États-Unis ont lancé leur campagne le 14 décembre. Ailleurs dans le monde, c’est de loin la Chine qui a vacciné la première, et cela dès l’été dernier. La Russie a commencé à administrer son « Spoutnik V » le 5 décembre. En Orient, l’Arabie saoudite et le Bahreïn ont entamé leur campagne le 17 décembre, Israël le 19, le Qatar le 23, le Koweït le 24. En Amérique latine, le Mexique, le Chili et le Costa Rica ont entrepris les vaccinations le 24 décembre, avec des doses Pfizer-BioNTech.
Reconfinements en chaîne
La campagne de vaccination durera quoi qu’il en soit des mois avant d’obtenir une couverture satisfaisante, et les niveaux de contamination restent préoccupants. D’autant qu’une nouvelle souche plus contagieuse repérée au Royaume-Uni a fait son apparition dans l’UE, au Danemark, et plus récemment en France.
Dès le lendemain de Noël, certains pays se sont reconfinés. D’autres sont sur le point de le faire. L’Autriche, qui avait relâché ses restrictions début décembre et avait même laissé ses stations de ski ouvertes les 24 et 25 décembre, impose un couvre-feu permanent jusqu’au 24 janvier. Au Royaume-Uni, l’Écosse et l’Irlande du Nord ont également reconfiné, la République tchèque en fait de même ce dimanche 27 décembre.
Lundi 28 décembre, la Pologne entame un reconfinement partiel, avec la fermeture des commerces et l’interdiction des déplacements pour fêter le Nouvel An. La France hésite à prendre le même chemin. Dans une interview parue dans Le Journal du dimanche, le ministre français de la santé, Olivier Véran, ne l’a pas exclu si la situation épidémique « devait s’aggraver ».
Source : Lacroix
Leave a comment