Elle est artiste rappeuse depuis 2015. Elle chante et participe à l’éveil des consciences des jeunes. En plus de la magie des mots, des vers et des rimes croisés elle est une excellente Dj, rompue au maniement de la platine. Reconnaissable par son chapeau melon qu’elle porte allégrement, Cynthia DIAKITÉ puisque c’est d’elle qu’il s’agit est une véritable débile de scène. Ce n’est donc pas un hasard si les membres de son groupe du Renouveau Charismatique l’ont surnommée la “Fire woman” ou Femme de feu. Notre invitée n’a pas seulement que la voix et les mots, elle a aussi la fibre patriotique qui vibre en elle et qui interpelle ses frères et sœurs à la solidarité en ces temps de crises sécuritaires. Lisez plutôt :
Je me nomme Cynthia, la “Fire woman”. A l’état civil, c’est Cynthia DIAKITÉ. Je suis artiste musicienne, je dirai artiste pluridisciplinaire. Entrepreneur dans l’audiovisuel, je fais la musique, je fais du rap, du DJ, la photographie et de l’audio visuel sur commande.
Fire woman est tout le temps coiffé d’un chapeau melon; quel est la plus value avec ce chapeau ?
Je le porte d’abord par amour. J’aime les chapeaux. C’est ma touche. J’aime bien ce style. Je me sens bien en arborant ce chapeau là.
Est-ce pour dire que si vous ne le portez pas, vous n’êtes pas inspirée ?
Non ! c’est juste un complément, c’est tout.
Fire woman, quelle est l’histoire de ce surnom ?
C’est juste partit de mon groupe de prière, le Renouveau Charismatique où on a l’habitude de s’appeler “Femme de feu”, “Homme de feu” et on se dit qu’on a l’onction de l’Esprit Saint sur nous. C’est de là que la “Fire Woman” est partit. Et voilà, j’ai bien aimé, j’ai préféré garder ce nom parce que je me dis qu’à travers le “feu”, j’entends par là tout ce qui est positif. Je précise qu’il ne s’agit pas du feu qui détruit mais le “feu” qui apporte la positivité.
Fire Woman fait la musique depuis combien de temps ?
Ma carrière musicale débute officiellement en 2015 où je lance mon premier single intitulé “Terre des Hommes intègres”. C’est à la faveur du soulèvement populaire de 2014 que j’ai décidé en 2015 de rendre un hommage à mon pays. Et c’est comme ça qu’officiellement les choses ont commencé.
Comment ont été vos débuts avec le voisinage
Je n’ai jamais eu de problème avec mon entourage par rapport à la musique. J’ai plutôt eu des encouragements, des accompagnements jusqu’à présent. Je n’ai jamais eu de soucis non plus avec mon petit ami avec l’art de façon générale. Bien au contraire, j’ai toujours bénéficié de son soutien.
Avec ces locks qui vous colleraient une autre étiquette, ne craignez-vous pas que cela ne redoute ceux qui tentent de trouver en vous une âme sœur. Est-ce que vous le confirmez ?
Non ! je n’ai pas de souci avec ça parce qu’en fait, ce sont mes cheveux naturels, il n’y a pas de mèches. C’est tout comme les autres femmes qui ont décidé de garder leurs cheveux afro. C’est aussi mon style comme ça. Malheureusement, je ne me suis pas mise à l’idée que ça pourrait repousser un homme ou pas. Si ma coiffure repousse effectivement un homme, c’est qu’il n’est pas fait pour moi, c’est tout !
Avec vos titres suffisamment engagés, comment trouvez-vous des scènes ?
Ah oui, c’est vraiment la galère; il faut le dire. Mais je dirai que la plupart du temps, ce sont des sollicitations. Beaucoup de gens m’ont découvert sur les réseaux sociaux parce que je communique beaucoup sur Facebook et Tik-Tok. C’est donc via ma page FACEBOOK que les promoteurs de spectacles m’invitent à leurs activités.
C’est aussi de manière occasionnelle notamment au sortir d’une scène par exemple que des promoteurs de spectacles m’abordent et me passent une invitation. C’était comme ça que j’ai été abordée par OUAGA FESTIVA qui m’a contacté pour prester dans le cadre de “YAAR MUSIC”
Quels sont les messages que vous véhiculez pendant vos spectacles ?
Ce sont des messages de positivité. D’abord ma première chanson parle du Burkina Faso dans laquelle je dis aux gens que c’est mon Eldorado à moi. C’est mon beau pays, c’est l’endroit où je me sens bien et j’invite aussi les uns et les autres à valoriser ce pays. Comme on le dit, on n’est jamais mieux ailleurs que chez soi.
L’autre titre, c’est un petit hommage à ma mère et à travers elle, toutes les femmes. Je parle également de femmes battantes pour donner la force à toutes les femmes qui ne dorment pas dans leur zone de confort mais qui se battent pour nourrir leur famille. Enfin, je m’adresse aux jeunes afin qu’ils ne se laissent attirer par le gain facile mais plutôt qu’ils se mettent au travaille. Donc la plupart des messages que j’envoie sont des messages pour réveiller les consciences. Et pour moi, le rap est bien indiqué pour dénoncer certaines tares de la société et d’appeler à une prise de conscience.
En plus de votre casquette d’artiste rappeuse, vous êtes par ailleurs DJ. Pouvez-vous nous en parler ?
Le rap et le métier de Dj vont ensemble. C’est la même grande famille du hip-hop. Peut-être que vous ne le savez pas, je suis une passionnée des platines. Et c’est pourquoi j’en avais acheté une. Je ne cherchais seulement qu’une occasion pur m’en servir et en apprendre.
Finalement, c’est à la faveur d’un appel à candidature pour former les femmes au métier de DJ que j’ai été retenue. La formation a duré 6 jours avant que je ne fasse mes premières prestations au Goethe institut et au quartier Gounghin sur invitation de l’Institut Français de Ouagadougou.
Combien d’albums disposez-vous à cette date ?
Pour l’instant, on ne peut pas parler d’albums mais plutôt de singles. J’en ai officiellement 5 ou six. Le premier s’intitule “Terre des Hommes intègres”,
1.Terre des hommes intègres, 2. Maman, 3.Joue pas le macho, 4.Mon petit paradis, 5. Fire Woman, 6.Je rap
09 ans en arrière, on pouvait dire que c’était la passion. Aujourd’hui, est-ce encore le cas ?
Je dirai même que cette passion a même grandi parce qu’aujourd’hui, je travaille à mon propre compte; ça me donne largement du temps pour me consacrer à la musique.
Quels sont vos projets?
J’en ai beaucoup ! J’en ai dans le domaine de la musique, de la photographie et de l’entrepreneuriat. Pour ce qui est du domaine de la musique, c’est de pouvoir réaliser un album 100 % rap, 100 % hip-hop et pouvoir continuer de diffuser des messages d’amour, de paix , de joie et de bonne humeur. C’est aussi de pouvoir côtoyer des scènes
Quel message pour terminer cet entretien ?
Le message fort, c’est que par rapport à la crise sécuritaire. Je souhaite que les Burkinabè restent solidaires les uns des autres parce que l’esprit “du diviser” pour mieux régner a longtemps fonctionné dans nos pays, dans nos états dans nos familles. Il est temps pour nous de d’être solidaires les uns des autres parce que c’est en étant solidaire qu’on pourra bouter hors de nos frontières tous ces ennemis qui essaient de s’aimer le chao. C’est de dire également beaucoup de courage à toutes ces personnes qui sont dans ces villes qui vivent des situations difficiles, à nos FDS et à nos VDP qui se battent quotidiennement pour que nous puissions avoir la quiétude. Donc big up à tout le monde !
1 – Cœur à prendre ? : Oui ! Je ne suis pas mariée
2 – Quel genre d’hommes : Passionnée de culture
3 – Quelle pommade utilisez-vous ? : Le beure de Karité
4 – Mets préférés ? : Les mets au quotidiens (Riz-Rô-Riz)
5 – Qu’est-ce qui peut vous fâcher ? : Les coups Bas
6 – Avez-vous déjà eu une déception amoureuse ? : Non, des incompréhensions
7- Quelle est votre Couleur préférée : Rose et noir
Patrick COULIDIATI
Leave a comment