Education : Contribution des éditeurs/imprimeurs privés dans la production des manuels

Education : Contribution des éditeurs/imprimeurs privés dans la production des manuels

Comment accroître les capacités des entreprises locales pour qu’elles puissent répondre aux besoins et aux prévisions du ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) en matière d’édition et d’impression de matériels didactiques ? Cette question qui interpelle plus d’un acteur de l’éducation a été l’objet de réflexion qui a réuni en atelier imprimeurs/éditeurs et acteurs de l’éducation.


Réfléchir sur la contribution des éditeurs et imprimeurs privés dans la production des manuels didactiques du MENA, tel est l’objectif de cet atelier qui se tient du 30 novembre au 12 décembre 2015 à Ouagadougou.
Réunis dans les locaux de la Direction Générale de la Recherche en Education de Base (GREB) et sous la présidence de Salfo TAPSOBA, représentant le Secrétaire Général du MENA, les participants (une trentaine environ) ont passé au peigne fin :

 l’état des lieux des capacités des éditeurs et imprimeurs privés dans la production des manuels,

 les stratégies de mise en œuvre de la contribution des éditeurs/imprimeurs privés dans la production des manuels.
Enfin, les participants ont fait des recommandations pour servir de feuille de route aux autorités en vue de leur opérationnalité.
Le Directeur de la Production des Moyens Didactiques et des Technologies, Adama BOLOGO revient sur le contexte de l’atelier:
at11.jpg” A l’analyse des différents plans de développement au niveau de l’éducation de base, il ressort que les manuels scolaires ne sont pas de bonne qualité. En matière de contenu, il y a des erreurs, des coquilles et souvent même des problèmes d’illustration et de couleurs. Aussi, ces manuels n’arrivent toujours pas à temps et ne sont pas en quantité suffisante. Les manuels doivent servir pour les enseignement-apprentissages et quand la rentrée arrive et que ces manuels ne sont pas disponibles, cela peut constituer un frein à la bonne qualité de ces enseignement-apprentissages. C’est pourquoi, l’un des défis majeurs au niveau du ministère de l’éducation nationale et de l’Alphabétisation, est la production de manuels scolaires en qualité et leur mise à disposition à temps. Dans le cas de la stratégie nationale de production et de distribution de matériel didactique, nous avons demandé à ce qu’il y ait un renforcement du partenariat secteur-privé et secteur public. (…) C’est pourquoi dans le cadre de la mise en œuvre de notre stratégie, nous avons voulu réfléchir ensemble avec ces entreprises privées, sur leurs capacités à satisfaire les besoins en manuels scolaires. (…) C’est l’objet de cette réflexion parce que nous pensons que nous devons aller vers ce rapprochement de partenariat public-privé.”
C’est véritablement un atelier qui tombe à point et qui vient ainsi désamorcer le mécontentement des éditeurs nationaux, longtemps laissés pour compte dans la passation des marchés du livre. Voici à ce sujet les impressions de quelques participants :
at10.jpgAnsowin Ignace HIEN, éditeur : ” Il faut dire que du point de vue de l’édition, aucun éditeur national n’avait jusque là obtenu un marché du livre scolaire. Seuls quelques imprimeurs ont pu bénéficier du marché d’impression du livre scolaire. Cet atelier permettra donc aux éditeurs d’avoir désormais le marché des manuels scolaires.”

Madame Yaméogo née Nana. Je suis à la Direction de la Production des Moyens madame_yameogo.jpgDidactiques et des Technologies.
L’atelier s’est bien déroulé et nous sommes satisfaits de la participation des partenaires privés que sont les imprimeurs et les éditeurs. A travers leur assiduité, leur participation et leur contribution, nous mesurons l’intérêt qu’ils portent au thème de la réflexion. Les recommandations faites pendant cet atelier seront soumises à l’autorité pour appréciation. Mais en même temps, les imprimeurs et éditeurs privés sont aussi interpellés parce que les actions futures ne dépendront pas seulement de l’administration publique mais aussi de ces partenaires privés en termes d’implication et d’organisation afin que les choses bougent.
Je souhaite vivement qu’ils renforcent leur cadre de concertation et dynamisent leur association pour une meilleure synergie dans l’intérêt des enfants burkinabé.

Jean Baptiste SEDOGO, éditeur : Je suis le président de l’association des at9.jpgéditeurs du Burkina Faso, et c’est à ce titre que je participe à l’atelier. Le thème est venu pour résoudre une de nos préoccupations majeures.il s’agit d’avoir accès au marché des livres scolaires du MENA et au MESS qui restait jusqu’à présent un marché fermé. Au niveau du MENA, les choses évoluent.
Après cet atelier, on attend que le marché soit ouvert aux éditeurs nationaux pour la conception des nouveaux livres. C’est vrai qu’il y a déjà une ouverture au niveau des imprimeurs; mais étant donné qu’il y a de nouveaux manuels qui seront conçus, nous pensons que si nous sommes pris en compte dans la réécriture de ces manuels, ça donnera un coup de pouce à l’édition nationale”.

Tenkodogo Germaine KABORE, Inspectrice de l’Enseignement primaire, chargée d’études au MENA
kabore.jpgCet atelier est la suite d’un processus qui a été entamé depuis un certain temps au niveau de l’enseignement de Base à savoir résoudre la problématique des manuels scolaires. C’est un atelier qui est à saluer parce qu’il fallait que les acteurs de l’éducation et les intervenants de ce secteur puissent s’asseoir et identifier les difficultés afin de poser les bases d’une nouvelle collaboration à même de résoudre définitivement les difficultés liées aux manuels scolaires et autres matériels didactiques. A travers donc cet atelier, les imprimeurs et les éditeurs privés savent désormais ce que le MENA attend d’eux et à l’inverse, les autorités du MENA comprennent mieux les contraintes des partenaires privés que sont les imprimeurs et les éditeurs.

Tiassay ZIBA, Inspecteur d’Enseignement à la retraite.
at8.jpgL’atelier méritait d’être programmé. L’atelier réuni à la fois les agents du privé et du public autour de la participation du marché des manuels scolaires.
Nous avons reconnu l’importance de la collaboration et on a maintenant une vision plus claire quant à la réalisation effective de ce que nous projetons au niveau du ministère. La qualité des manuels dépend de l’implication du privé dans la production des manuels scolaires.

La fin de l’atelier a été marquée par un bel exemple de partenariat entre MENA, éditeurs et imprimeurs privés. Les participants ont en effet bénéficié d’une visite guidée des locaux de la maison d’édition ‘Imprim’Color”, histoire de leur montrer tout le processus de fabrication du livre. Pour un début de partenariat, on peut dire que le pari est gagné !
Glawdys RoseMonde (GRM)

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