Le Ministre de la culture du Burkina, Tahirou BARRY a reçu dans l’après-midi du 2 novembre 2016 à son cabinet, une délégation d’Africalia conduite par son Directeur Général Frédéric Gaspard JACQUEMIN. Le Directeur Général d’Africalia est venu présenter au Ministre de la Culture son institution et le nouveau programme de ladite institution pour le Burkina Faso.
Il était accompagné de Dorine RURASHISTETSE, la chargée de programme à Africalia, de Souleymane OUEDRAOGO Directeur de l’ISIS, de Désiré OUEDRAOGO, inspecteur technique des services du Ministère de la culture et d’Adama KABORE Assistant du programme d’Africalia pour le Burkina Faso.
Africalia fait partie du paysage de la coopération culturelle entre la Belgique et le Burkina, c’est un acteur institutionnel de la coopération Belge dont l’un des objectifs est de mettre en œuvre un programme d’activités cohérents du développement culturel de plusieurs pays du Sud; particulièrement en Afrique et en Afrique Sub-saharienne. Il s’agit particulièrement du Burkina, du Sénégal, de la république démocratique du Congo, du Rwanda, du Burundi, du Zimbaoué, du Kenya, de l’Afrique du Sud et de l’Ouganda. Dans deux ou trois ans, nous espérons étendre notre programme sur le Bénin. Nous travaillons avec une vingtaine de structures culturelles dont cinq au Burkina.
Le premier responsable d’Africalia s’est beaucoup appesanti sur la dimension de la coopération sud-sud. ” S’il y a un secteur où l’Europe n’a aucun avantage compétitif ni aucune leçon à donner, c’est bien celui de la créativité” a souligné JACQUEMIN. “Nous pensons que la créativité est quelque chose qui est également partagée entre tous les pays du monde” a-t-il poursuivi.
Aussi, le programme d’Africalia des cinq prochaines années a été dévoilé au Ministre de la culture. L’accent sera mis sur l’égalité de la créativité (la créativité) en tant que vecteur extrêmement puissant pour le développement économique durable et donc facteur de paix. Dans ce programme, seront privilégiés l’expression culturelle à travers notamment la bonne gouvernance culturelle, l’économie de la culture, la création de marché en passant par un véritable plaidoyer du Ministère de la culture auprès des sociétés civiles.
Enfin, Jacquemin a fait au ministre de la culture d’importantes suggestions et de fortes recommandations pour impliquer la Commission Européenne dans le cadre de ce programme de développement sur la dynamique culturelle.
En retour, le Ministre BARRY a remercié AFRICALIA pour ses services rendus depuis bientôt 15 ans au pays des hommes intègres. Tahirou BARRY s’est réjoui d’une telle collaboration et a traduit sa volonté de continuer ce travail qui est de faire en sorte que ” la culture soit un facteur de paix et de développement”. Le premier responsable de la culture a en outre affirmé sa disponibilité d’accompagner Africalia dans l’atteinte de ses objectifs. Enfin, tout le souhait du ministre BARRY est d’explorer toutes les voies possibles pour combler le manque à gagner de 200 millions occasionnés par la fin de la convention entre la Commission de l’Union Européenne et le FESPACO. “Perdre deux cent millions dans l’enveloppe ordinaire du FESPACO, c’est un manque à gagner très important” a dit Tahirou BARRY.
A cette rencontre, la délégation d’Africalia comme dans ses bonnes habitudes n’est pas venue les mains vides. Elle a en effet offert au Ministre de la culture des livres photo Africalia répertoriant quelques photographes africains.
A la fin de l’audience, Frédéric Gaspard JACQUEMIN est revenu sur le retrait de la Commission de l’Union Européenne.
“C’est une erreur stratégique majeure de la part de la Commission Européenne de se retirer du soutien au FESPACO”
A mon avis, c’est une erreur stratégique majeure de la part de la Commission Européenne de se retirer du soutien qu’elle devrait apporter à un des secteurs les plus florissants en Afrique, un des secteurs les plus promoteurs en termes de développement économique durable. Je trouve cela un peu hypocrite de la part de la commission de dégager des milliards d’Euros pour favoriser les entreprises culturelles et créatives au nord en pensant à juste titre qu’elles sont des vecteurs d’emplois durables pour demain et ne pas faire la même démarche vers les pays partenaires du développement. Je ne comprends pas ce double langage. Je trouve que pour des raisons techniques ou technocratiques, la commission européenne politiquement ne voit pas un signal fort au Burkina. Mais il n’y a pas que le FESPACO ! C’est aussi tous ces marchés culturels et créatifs qui existent en Afrique (de Dakar, à Mogadiscio, en passant par Harare et Abidjan avec le Festival des MASA. Ce sont à mon avis des plateformes extraordinaires de créativités d’échanges de marchés. Ce n’est pas de la culture pour la culture, mais elles créent des centaines de milliers d’emplois sur le continent et là, l’Union Européenne fait une erreur majeure en ne soutenant pas ça !
Que peut-on donc attendre d’Africalia en termes d’appuis financiers au FESPACO 2017 ?
Alors Africalia n’a absolument pas les moyens de la commission européenne. Même si j’avais le budget pour le faire, je ne le ferai pas parce que je pense qu’à l’échelle du FESPACO, ce sont des organisations régionales telles l’UEMOA et l’Union Européenne qui devraient se sentir impliquées et non un tout petit opérateur comme Africalia. Non ! nous n’avons ni les moyens ni le mandat pour intervenir financièrement au FESPACO. Vous savez, notre partenariat au niveau du FESPACO se fait avec 0 centime en échange de bons procédés ou si vous voulez, c’est un échange d’expertises. Nous nous appuyons sur l’expertise du FESPACO pour relayer un certain nombre de messages. En retour, nous mettrons aussi à la disposition du FESPACO, notre expertise à Bruxelles pour faciliter des contacts, organiser les conférences de presse et mettre le FESPACO en relation avec les différents opérateurs de formation, de diffusion cinématographique sur le continent européen. Il n’y a donc pas de transactions financières; en tout cas, il n’y aura pas de transactions financières à la hauteur de ce que l’U.E devrait apporter pour la tenue du prochain FESPACO.
Le programme d’Africalia dévoilé en 5 grands axes:
Sur le plan culturel, la coopération d’Africalia selon son Directeur Général, s’articulera en 5 grands axes. Il s’agit notamment de :
la gouvernance culturelle,
l’économie de la culture; c’est-à-dire, le rôle de la culture en tant que vecteur de développement économique durable,
la formation technique, managériale ou journalistique,
la décentralisation culturelle du fait de son enjeu important pour la culture
les opérations spéciales c’est-à-dire, le partenariat avec le FESPACO en tant que carrefour et élément de création cinématographique
Africalia qui est toujours présente au Burkina et au côté du FESPACO depuis une quinzaine d’années, a d’autres rendez-vous non moins importants dans l’agenda culturel continental tels les récréatrales, jazz à Ouaga et Ouaga HI-POP
P.K
