FESPACO 2023 : Voici le budget  de la 28è édition

FESPACO 2023 : Voici le budget  de la 28è édition

Dans le cadre de la 28e édition  de la biennale du cinéma, le Directeur de l’Administration Financière (DAF) du FESPACO, nous a ouvert ses portes ce 02 février 2023. Vincent TOUGOURI, le maître des lieux et son équipe travaillent d’arrache-pied pour être dans les délais de l’évènement.

Coincés entre les contrats, les devis, les factures et autres bons de commandes qui s’amoncèlent sur les bureaux, ces financiers généralement rompus au travail de l’ombre; entendez par là, la discrétion, ont dû transgresser la tradition pour se prêter à nos questions.

Artbf: Comment préparez-vous la 28e édition ?

VT: Comment nous préparons la 28è- édition ?  Je peux dire que ça se prépare en Année  » n-1». Il faut prévoir déjà les recettes, les grandes lignes de dépenses pour pouvoir exécuter. Le draft est soumis à la Direction Générale qui est ensuite transmis au Conseil d’Administration. Comme vous le savez, le Fespaco est dirigé par un conseil d’administration qui valide tous les documents budgétaires et qui donne son quitus pour exécution. Nous recouvrons les recettes et nous faisons face aux grandes charges du festival.



ArtBf: Quelles sont les batteries que vous mettez en branle dès l’annonce de la tenue du FESPACO ?

VT: Lorsque l’annonce est faite et que le thème est connu, il faut déjà essayer d’anticiper  les dépenses fixes en attendant la mise en place des commissions. Les commissions d’une édition à une autre varient autour de la vingtaine avec des besoins spécifiques pour chacune d’elles. Puis, il faut se préparer à la répartition du budget. Il ne s’agit pas de faire des distributions par commission; mais, de faire des dépenses afin de faciliter les règles de la commande publique en mettant tout cela à bonnes dates. Généralement c’est au dernier mois ou pendant les trois dernières semaines que le comité d’organisation est mis en place. Lorsque le budget est approuvé, il faut maintenant  organiser la passation de marché.

Quand on parle de festival, il y a forcément des grosses poches de dépenses. Il y en a qui sont classiques. Même si toutes les recettes ne rentrent pas, vous êtes obligés d’anticiper le processus d’acquisition. Il s’agit en l’occurrence du volet  transport des festivaliers qui doivent participer au festival. Vous avez aussi toutes ces personnes dont  les films ont été sélectionnés. Vous avez les transports, l’hébergement, la restauration et qui parle de festival, parle aussi de prix à remettre aux lauréats. Donc c’est quand même de grandes articulations de dépenses qu’il faut prévoir et anticiper avec toutes les procédures qui sied pour permettre l’exécution des dépenses.  Il y a donc des dispositions que nous prenons au préalable en attendant la mise en place des commissions.

ArtBf : Quelle est véritablement l’urgence à cette période  précise ?

VT: C’est surtout au niveau des transports parce qu’il y a des zones où les avions n’arrivent pas. Il faut faire la combinaison, revoir les feuilles de route et prévenir rapidement les invités des éventuels changements pour éviter les désagréments.

L’un des volets le plus important, c’est la sécurité. Chacun de nous, que l’on soit étranger ou Burkinabè a besoin d’être en sécurité quand nous participons à un  événement.

Mais ce qui est important, c’est de rassurer tous les festivaliers qui viennent à Ouaga que les dispositions sont prises afin que leur voyage se déroule dans de bonnes conditions  et en toute sécurité dès qu’ils seront sur place au Burkina.

ArtBf: Quelles sont les précautions prises pour cette 28ème festival pour éviter  le pied de grue aux prestataires de service ?

VT : Oui ! Tous les contrats signés avec l’Etat ne sont payés qu’après service fait; c’est ce que disent les textes. Les 2/3 ou les ¾  de nos dépenses sont effectuées après le FESPACO.

Mais généralement le problème ne réside pas au niveau du payement. Il faut surtout s’assurer d’avoir de la disponibilité et qu’un certain nombre d’éléments respectent les procédures. Parmi ces éléments, figurent entre autres, l’effectivité des signatures des contrats, le suivi de l’exécution, l’attestation de service fait ainsi que l’existence des PV de réception. C’est après ces formalités remplies que vient le paiement.

ArtBf : Généralement à quel niveau se situe le goulot d’étranglement ?

VT : C’est au niveau de la commission finances; pourquoi ? Quand vous avez par exemple des commissions qui ne travaillent que pour leur propre commission, là est le problème !  A supposer que tous les 20 chefs de commissions du FESPACO viennent d’un même coup exposer chacun leurs besoins spécifiques.

Il arrive donc que nous soyons parfois incompris et toute de suite, on vous colle toutes les étiquettes comme si c’était un blocage. Voilà pourquoi nous avons  souhaité que le comité  d’organisation soit mis en place un mois ou deux avant l’organisation. Ainsi, on a le temps de cerner tous les besoins, de pouvoir les analyser et apporter des réponses adéquates. C’est vraiment une planification. Mais avec les explications, nous arrivons toujours à nous comprendre.

ArtBf: A combien s’élève le budget prévisionnel du FESPACO 2023 ?

VT : Le Budget est toujours au stade des intentions parce que nous n’avons pas le  droit de dépenser plus que ce que l’on a reçu. Ce qu’il faut savoir c’est que les budgets d’une année à une autre ne sont pas les mêmes.

Pour cette 28 e édition, nous avons un budget prévisionnel d’un milliard neuf cent quatre-vingt-cinq millions de francs (1.985.000.000 CFA). Certains diront   que c’est gros pour un événement.  Mais le tout budget n’est pas encore bouclé et en recouvrement, nous sommes autour de 1.250.000.000 F avec un GAP de 700.000.000 F. Nous avons des partenaires qui n’ont pas encore fini d’examiner leur budget dans leurs institutions.  Il y a des appuis  parfois sous forme de matériels ou pécuniaires. Mais ce qui est certain, l’Etat Burkinabè fait déjà un gros effort en restant toujours à nos côtés pour les cas les plus sensibles.



ArtBf : votre mot de fin à l’endroit des partenaires et des prestataires 

VT : Nous sommes une institution publique avec des règles à observer dans le domaine de la gestion. Mais un budget, reste des prévisions et dès que la convention est signée, nous sommes sûrs de respecter les engagements pris avec les partenaires.  Cependant, nous évitons de faire des engagements de complaisance qui vont au-delà  de la limite de nos disponibilités.

Ce que nous demandons aux prestataires, c’est de parfois faire diligence et de patienter parce que dès qu’un contrat est approuvé, enregistré, l’Etat a l’obligation  de faire le payement. C’est vraiment un cri de cœur que nous lançons !

Philomène TUINA ( Stagiaire)

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