FIRHO 2023 : Quand la promotrice fait le point de15 ans d'édition

FIRHO 2023 : Quand la promotrice fait le point de15 ans d'édition

Créée en 2007, le Festival International du Rire et de l’Humour de Ouagadougou (FIRHO) souffle ses 16 bougies en cette année 2023. Plus d’une décennie dans la vie d’un festival et dans un contexte aussi difficile en termes d’organisation, de finances et d’inspiration, que peut-on tirer comme bilan ? La promotrice  Augusta PALENFO  remue du doigt dans la plaie.

Augusta PALENFO (A.P) : Je peux dire que le bilan est positif parce qu’au moment où on a pris l’initiative d’organiser le FIRHO, il n’y avait aucune activité humoristique au Burkina Faso pour ne pas dire dans la sous-région francophone. A la limite, il n’y avait que le festival «Doromikan» de Adama DAIKO de Cote D’Ivoire. Mais sans fausse modestie, je peux dire que je suis la première femme promotrice en Afrique de l’Ouest à organiser un festival d’humour.

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Aujourd’hui, le FIRHO a suscité des vocations et grâce à ce festival, nous avons plus de 5 festivals d’humour, plus de 60 à 100 activités humoristiques dans l’année et plus de 80 humoristes au Burkina Faso. Toute chose qui a contribué à asseoir  l’Association des humoristes du Burkina il y a 5 ans déjà.



ArtBF : Et en termes de difficultés, que peut-on retenir ?

A.P : Les difficultés existent  et existeront toujours. Ce sont les difficultés qui nous permettent d’aller de l’avant. Les difficultés ne manquent pas !

La première difficulté est d’abord liée à mon statut de femme.

Ensuite, on est dans un monde où le « copier-coller » est la règle  à cause du manque d’imagination. Mais qu’à cela ne tienne. L’essentiel est que chaque festival, chaque évènement ait sa particularité.

Enfin, les difficultés ce sont aussi les finances. Nous sommes dans un pays où la culture est toujours reléguée au dernier plan. Comme on le dit, la culture c’est le parent pauvre tant en termes de volonté que de moyens. La culture, c’est le dernier souci de mon pays si je peux le dire ainsi. Malgré son  ancrage dans le paysage culturel depuis 16 ans, le FIRHO éprouve des difficultés financières et n’a jamais pu boucler son budget même à 50% avant l’organisation. Il y a quand même problème.

Les gens préfèrent aller boire, causer entre eux et s’égosiller dans les maquis après six bouteilles de bière que de soutenir des promoteurs.



Je crois qu’à cette étape du FIRHO, nous ne devrions plus souffrir pour être accompagné parce que le FIRHO a fait ses preuves à travers des innovations et de nouveaux talents hors paire.  La situation est telle qu’à un moment donné, tu as envie même de raccrocher et de mettre les clés sous le paillasson.

Propos recueillis par Ramata CISSE, Abiba NAMOANO (Stagiaires).

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