La médiathèque de l’institut français de Ouagadougou refait surface après environ 7 mois de fermeture pour cause de vandalisme. Fermée en effet depuis le 1er octobre 2022 pour saccage de ses locaux, l’Institut Français a réouvert sa médiathèque ce 18 avril 2023. Le constat a été fait ce 18 avril même à la Ruche sise sur l’Avenue de l’Indépendance où la médiathèque a été temporairement délocalisée.
C’est une réouverture en mode « minima » en attendant que toutes les infrastructures de l’institut se mettent en place. A la ruche, des dames et quelques hommes bien connus de l’Institut Français vont et viennent à l’étage de la Ruche. Ils sont prêts pour reprendre leurs activités mais … en mode « minima » précise Madame Madeleine OUEDRADOGO, responsable de la section jeunesse de la médiathèque de l’Institut Français de Ouagadougou.
» On est vraiment heureux de pouvoir reprendre une activité « normale » à la médiathèque, nous dit-elle toute souriante. Dans l’entretien qu’elle nous accordé, notre hôte de la médiathèque poursuit en disant que les 7 derniers mois qui ont suivi le vandalisme n’ont pas été de tout repos. Lisez plutôt !
Tout le personnel est-il resté intact après le vandalisme ?
Contrairement à ce que les gens pourraient penser, nous travaillons. Comme vous le savez bien, la médiathèque a été vandalisée et depuis octobre 2022 à cette date, nous avons essayé de faire sortir tous les livres et les essuyer un par un avant de les reclasser. Donc, le personnel est au complet.
Avez-vous bénéficié d’un soutien externe pour le nettoyage des livres ?
Effectivement, nous avons eu des amis, des artistes, des lecteurs qui nous ont aidés.
Combien de temps a duré ce processus de nettoyage de livres. ?
Depuis pratiquement Octobre 2022 à fin mars 2023.
Combien de livres ont été nettoyés ?
C’est pratiquement tout le fond documentaire adulte. Le problème a été vraiment du côté adulte qui a surtout pris le coup. Nous avons nettoyé et restauré plus de 16 000 documents.
y a –t-il un manque à gagner lorsqu’on fait le point aujourd’hui ?
Nous sommes en cours d’inventaire pour évaluer les pertes. Comme vous le savez, tous nos ordinateurs et autres tablettes ont été emportés. D’autres matériels ont été complètement brulés. Pour l’instant, je ne pourrai vous donner un chiffre précis de toutes ces pertes. Ce que je puis vous dire c’est qu’avant le saccage, nous disposions de près de 24 298 documents (pôle adule et jeunesse compris).
Y a-t-il des conditions d’accès aux livres avec cette réouverture ?
Il y a bien sûr des conditions d’accès au regard de l’espace de travail désormais réduit. Il ne sera pas possible de recevoir un grand nombre de visiteurs comme avant. Nous avons plutôt apporté quelques échantillons de documents sur place. Et avec le catalogue en ligne, nous faisons de sorte à permettre aux lecteurs de se connecter pour voir ce que nous avons de disponible comme livres. Pour les réservations de livres, les lecteurs peuvent faire leur choix par téléphone, par courriel ou en nous envoyant un SMS.
Nous sommes surtout en mode prêt avec la possibilité de rester quelques temps sur place pour lire une bande dessinée ou feuilleter un album.
Avez-vous en projet d’autres activités ?
Pour l’instant nous sommes en mode minima. Cependant, nous avons en projet la reconstruction de l’IF afin de regagner nos anciens locaux. A la ruche, l’espace est restreint et ne permet pas de recevoir plus de 70 personnes à la fois. Je précise que nous recevions à l’IF surtout au pôle jeunesse, près de 100 à 200 personnes tous les samedis, les après –midi des mercredis et jeudis.
Quel genre de livres le lecteur peut-il trouver ?
Il y a les albums pour ce qui est de la section jeunesse, les romans, les bandes dessinées et les documentaires. Et si un lecteur n’a pas obtenu en accès direct ce qu’il recherche, nous allons le rechercher à l’Institut Français.
Avez-vous un message à l’endroit des lecteurs ?
Le message, c’est d’inviter nos lecteurs à venir. Ceux qui sont déjà inscrits, pourront revenir avec leurs cartes d’abonnés. Ceux qui ne sont pas inscrits peuvent le faire également au bureau des inscriptions ouvert à cet effet. Et en termes d’activités, nous reprendrons bientôt les animations culturelles et des ateliers avec les enfants.
Après le monde des enfants, vivement aussi que la grande scène de Institut Français s’ouvre pour les artistes qui payent lourdement depuis cette fereture.
Propos recueillis par Gwladys RoseMonde (GRM)
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