Institut Français de Ouagadougou : La ré-ouverture pas avant Juin 2023

Institut Français de Ouagadougou  :  La ré-ouverture  pas avant Juin 2023

La réouverture de l’Institut Français de Ouagadougou ne sera pas de si tôt. C’est du moins ce que nous apprenons du Directeur Délégué de l’institut lors d’un entretien accordé au Média Artistes.BF.

Pour l’instant, Le directeur Délégué Pierre MULLER et son équipe joueront la carte des programmations hors murs  jusqu’en fin juin 2023. Outre l’ouverture prochaine de cet Institut fermé depuis le 5 octobre 2022, le Directeur Délégué  a aussi abordé la question de l’effervescence culturelle et artistique vécue en fin octobre dernier. Mais avant, il note les conséquentes engendrées par la fermeture de l’Institut Français de Ouaga et de Bobo Dioulasso.

Pierre MULLER lors de l’entretien avec Cynthia HILAIRE

Pierre MULLER (P.M) : La programmation de la saison 2022-2023 est quasiment annulée. Tout ce qui pouvait se passer à la médiathèque, sur la scène du grand et du petit Méliès sont reportées. On  ouvrira en 2023, je l’espère et on verra effectivement comment reprogrammer l’ensemble des activités que nous avions en fait imaginées pour la saison 2022-2023. Oui, c’est un coup difficile pour les artistes parce que dans l’immédiat, je ne peux pas assurer présentement une scène à l’Institut.

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Ce qu’on va faire à partir de ce weekend, c’est de passer un accord avec des centres culturels  pour donner la possibilité à l’Institut Français d’exister et de faire exister le partenariat. C’est vraiment cela qui est important. Je veux dire qu’avec toutes les institutions culturelles avec lesquels on a l’habitude de travailler, d’essayer de programmer des artistes dans ces centres. C’est vrai que ça n’aura pas la même régularité et la même intensité que si nous étions dans nos murs. Mais c’est mon engagement, vis-à-vis à la fois de ces centres et de ces artistes.

On aura donc une programmation hors murs tout au long de la saison donc jusqu’à la fin de jusqu’à la fin du mois de juin.



ArtBF : Vous parliez tantôt d’une probable ouverture de l’Institut Français en 2023, pouvez-vous être plus précis ?

P.M : Je ne peux pas vous donner de dates parce que je n’ai pas de calendrier pour l’instant. On ne m’a pas proposé de calendrier pour l’instant. A priori, je ne vois pas comment aujourd’hui, on pourrait rouvrir l’Institut Français avant la fin du mois de juin 2023. Je n’ai pas de date et je ne peux pas m’engager non plus sur une date donnée.

ArtBF : C’est vrai que vous êtes actuellement fermé, comment appréciez-vous malgré le contexte sécuritaire,  l’effervescence culturelle et artistique surtout en fin octobre dernier (le 29). Plus de 10 spectacles ont été programmés à la même date, récréatrales, folie de mode, Dez altino, Le couple ATT au restaurant Yennenga, Ella NIKIEMA …. 

P.M : L’effervescence dont vous parliez n’est pas à mon avis lié au contexte.

Le Burkina est un pays de culture. C’est un pays dans lequel il y a effectivement la création artistique en matière de théâtre, de danse, de musique et j’oubliais également l’art plastique une vraie culture de la création artistique au Burkina Faso.  Donc on n’est pas surpris qu’au mois d’octobre qu’il y ait eu cette intensité en termes de création et de proposition culturelle. Moi je dirai que ça fait partie de l’ADN du pays ! C’est quelque chose qu’il faut cultiver et entretenir.

Et le partenariat de l’Institut français avant les évènements et les partenariats à venir que l’on pourra avoir avec l’ensemble des  institutions et les artistes, c’est précisément de renforcer le lien, de faire en sorte que l’on puisse soutenir au mieux le plus grand nombre d’artistes possible. Donc, je ne suis pas surpris de cette effervescence. Je crois que c’est vraiment quelque chose qui fait partie d’une volonté de la part des artistes d’exister et d’affirmer leur art quel que ce soit le climat social et politique.

ArtBF : On a souvent cette image du Burkina qu’on peint très sombre à l’international c’est  dire ceux qui ne connaissent le Burkina que par la presse comme si il ne fait plus bon vivre au Burkina. Au regard aujourd’hui de tout ce qui se passe au plan culturel, spectacles et évènements qui se succèdent, est-ce que vous serez d’avis de dire que malgré tout, il fait bon vivre au Burkina Faso ?

P.M : Oui ! bien sûr ! Effectivement, il y a en fait ici une volonté d’à la fois de résilience, une volonté d’être dans la liberté créatrice qui est chevillée aux cordes de nombreux artistes. C’est quelque chose à quoi je suis très attaché et que j’espère pouvoir conforter au travers des actions qui sont celles de l’Institut Français. Donc, cette situation-là, ne me surprend pas. Au contraire,  la proposition de l’ensemble des centres culturels de Ouaga, et de  Bobo-Dioulasso permet justement un peu de s’abstraire de certaines difficultés sociales et politiques.

 ArtBF : Dans la perspective de la prochaine ouverture de l’Institut Français, est-ce que les artistes qui ont été déprogrammés suite à la fermeture de l’Institut seraient tout de suite prioritaires à l’ouverture ?



P.M : J’ai pris des engagements avec certains. Donc c’est oui ! Mais il est évident effectivement que les artistes programmés au mois d’octobre qui n’ont malheureusement pas pu être présents sur la scène de l’Institut Français  qui avaient déjà engagé aussi des frais en termes de répétition et de création de spectacle, bien évidemment, on va revenir vers eux pour les programmer aussitôt que possible.

 ArtBF : Un sujet que nous avons oublié et que vous souhaitiez l’aborder ?

P.M : Ce qui est vraiment important aujourd’hui, c’est effectivement d’’affirmer haut et fort  le poids de la culture au Burkina Faso.  J’ai toujours l’habitude de dire que les artistes burkinabè sont les meilleurs ambassadeurs du Burkina Faso dans le monde.  On connaît effectivement le Burkina à travers ces chanteurs, ces comédiens et ces plasticiens. Et je crois qu’il faut continuer de soutenir la culture.

Dans cette période, il est important effectivement que les artistes continuent de créer, de rêver, d’imaginer le monde de demain. Et c’est notre rôle de travailler avec les artistes, de les accompagner pour leur assurer de meilleures dispositions à la fois techniques, matérielles, financières et leur permettre justement d’aller au bout de cette démarche artistique.

Entretien réalisé par Cynthia HILAIRE

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