JCFA 2018 : une belle leçon de courage

Les Journées cinématographiques  de la femme africaine de l’image (JCFA), malgré l’attaque djihadiste perpétrée contre  le Burkina Faso se déroulent dans la sérénité, une manière forte pour les autorités burkinabè et les organisateurs du JCFA,  de montrer la foi inébranlable des burkinabè et  leur  capacité à surmonter les épreuves.  Quel est aujourd’hui le moral des festivaliers des JCFA ? C’est la question que nous avons posée à Ardiouma SOMA, le Délégué Général du FESPACO. La réponse qu’il nous a donnée n’est ni plus ni moins, une très belle leçon de courage.

Ardiouma SOMA : Les festivaliers qui étaient déjà à Ouagadougou avaient la possibilité de repartir immédiatement s’ils le voulaient. Avec le partenariat que nous avons avec Royal Air Maroc, si les festivaliers désiraient repartir, c’était faisable; mais ils ont tenu à rester avec nous. Il y avait même des participants que nous sommes allés chercher à l’aéroport dans la nuit hier 2 mars à 2h du matin.

Le seul changement dans l’organisation,  c’est que la cérémonie d’ouverture a été annulée. Non ce n’était plus possible de la faire hier dans la situation où on se trouvait. Il fallait d’abord préserver la sécurité des gens, penser aux morts et aux blessés. Cependant, il fallait aussi réagir vite pour montrer que le Burkina Faso continuera à vivre, que nous résistons et qu’on ne va pas nous laisser abattre.  C’est aussi cela la contribution des artistes.

ArtBF : Quelle est la particularité des  JCFA 2018 ?

Ardiouma SOMA : La particularité est l’ouverture des JCFA aux professionnels à travers les deux ateliers qui sont organisés parce qu’il faut mettre l’accent sur la question des métiers. Aujourd’hui  le numérique est sur toutes les lèvres mais est-ce que véritablement on s’est approprié du Numérique ?

La question de la formation, de l’initiation et du renforcement de capacités dans les différents métiers qui sont aujourd’hui des métiers multiples  à cause du numérique est une question d’actualité. Les JCFA cette année visent à renforcer cet aspect à travers ces deux ateliers. Le premier vise d’abord la prise de vue et le montage numérique qui permet donc à la fois d’initier les jeunes filles et les femmes qui s’intéressent aux métiers du cinéma. Le deuxième atelier  est relatif au jeu d’acteur. Par le biais de nos partenaires nous avons pu avoir l’appui de Fabienne BUCHET qui est une directrice de casting renommée qui a accepté d’être là pour la formation.

Sur le plan de la structuration, nous avons commencé avec l’Union Nationale des Femmes de l’Image du Burkina (L’UNAFIB).  Cependant, nous pensons qu’il faut s’ouvrir aussi aux secteurs privés et aux acteurs qui s’intéressent à la question du cinéma et de l’audiovisuel. Nous avons donc élargi le partenariat en faisant appel à deux jeunes structures dirigées aussi par des femmes. Il s’agit de SOUDOU CONNECTION qui est managée et dirigée par Claire DIAO, une jeune cinéaste burkinabé qui réside en France qui s’intéresse à la diffusion et à la  distribution des films d’Afrique et de la diaspora.

Donc, c’est elle qui a reçu notre carte blanche.

La seconde  structure, c’est l’Association “AFRICA  DOC BURKINA FASO”  une structure dirigée par des jeunes femmes burkinabé.  L’association s’intéresse particulièrement au développement du film documentaire qui, aujourd’hui  est de plus en plus  prisé.  C’est donc une ouverture que le FESPACO fait à l’endroit du privé, des  structures associatives, du cinéma et de l’audiovisuel.

ArtBF : Qui sont les deux dames à qui le FESPACO rend hommage.

Ardiouma SOMA : Les JCFA rendent hommage à chaque édition  à des  femmes professionnelles africaines du cinéma et de l’audiovisuel. Cette année, nous avons décidé de rendre hommage  à deux dames. Il s’agit de NAKY  SY  SAVANE, actrice comédienne ivoirienne voire,  actrice panafricaine. Au regard de son parcours professionnel, elle draine une expérience  qui mérite d’être saluée.

L’autre dame, c’est Aminata OUEDRAOGO du Burkina Faso. Elle est membre fondateur et coordonnatrice de l’Union panafricaine des femmes professionnelles de l’Image (UPAFI).

Les JCFA ont cet avantage de mettre en lumière le travail abattu par les femmes cinéastes.

P.K

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