Dans le cadre de la Nuit de l’Ethique Citoyenne (NEC) annoncée lors de la conférence de presse animée par le média ArtstesBf, Mgr Anselme TITIANMA SANON s’est exprimé sur le sujet. Comment a-t-il accueilli cette initiative dédiée à l’éthique citoyenne ? Voici la réponse de celui qu’il convient d’appeler désormais l’héritier de Mgr André DUPONT.
Mgr Anselme TITIANMA SANON (A.T.S) : Je risque d’être long ! C’est l’histoire d’un de nos professeurs de français. Il était à l’école normale de ma région. A la fête du village, il y avait une course cycliste. Et lui n’étant pas du village, il a néanmoins insisté à prendre part à la course. Il a réussi à s’inscrire et le « Jour-J », il se présente en tenue de cycliste ainsi que les autres. Mais il était le seul à posséder une bicyclette hors normes ; c’est-à-dire, qui ne répondait pas aux critères des vélos professionnels de cyclisme. Etant donné qu’il s’agit d’un normalien qui veut participer, ils l’ont admis quand même et c’est lui-même qui racontait la scène. Il dit que la course a commencé par un vacarme, certains le dépassaient et il en faisait autant aussi au point qu’il oubliait où il en était avec le nombre de tours.
Lire aussi : Mgr Anselme Titianma SANON : Un homme de Dieu, de culture et de traditions.
A un moment donné, il débouche et voit la foule devant lui. Il s’écrit «Je suis le bon dernier alors ! ». Il a voulu s’arrêter ; mais pour une question d’honneur, il décide de poursuivre jusqu’au bout. Alors il arrive, tout étonné de constater qu’il est le premier. Avec sa bicyclette et sa vigueur, il savait pertinemment qu’il ne le méritait pas. Mais il sait que s’il y est arrivé, c’est bien à force de persévérance. Alors c’est un peu ça ma situation …
Alors pour revenir à votre question portant sur le projet de la « Nuit de l’Ethique Citoyenne (NEC) », je dirai que par nature, j’aime tout ce qui nait, ce qui commence, ce qui montre une initiative. Il y a des situations souvent embarrassantes, on se plaint et on se demande par où commencer ? C’est là qu’on entend des propos du genre « comment on va faire ? », « On n’y peut rien ! ». Certains diront qu’il faut juste prier et ça va aller ! Et en même temps, on ne fait rien.
Pour moi et bien que religieux, je dis que prier ne suffit pas ! On ne prie pas en donnant l’impression que Dieu doit faire le reste. Si Dieu agit, c’est par nous qu’il agit. Dieu transforme ce monde, il lui donne la paix pour nous, si nous sommes des hommes de paix.
Alors, l’initiative de créer la (NEC) me plait beaucoup et comme toujours, je fais un peu comme la maman de Napoléon, « Pourvu que ça dure ! ».
C’est un des problèmes associatifs de ce pays. Je le vis avec les jeunes. On commence une première édition et à la deuxième, ils trouvent de bons prétextes pour justifier la discontinuité. Et donc, je mets le projet en prière ….
Je ne sais pas si vous aviez déjà lu mon livre, un de mes derniers écrits « Présence au présent ». A la page 9, vous trouverez la prière que j’ai faite qui dit : «un homme qui pense et qui agit, être un homme qui prie. Alors penser, agir, prier, agenda pour penser, agenda pour agir, agenda pour prier ».
Alors, je ferai cette prière-là pour cette initiative nouvelle dont vous faites cas parce que ça demande ce qu’on ignore aujourd’hui : le dévouement. Cela suppose qu’on se met au service de telle cause ou pour telle population. Ce qui n’a rien à avoir avec ceux qui y voient des postes à occuper et qui se disputent déjà du partage en fonction des intérêts liés à chaque poste. Et c’est ainsi que certaines associations ou entreprises arrivent à s’enrichir de nos jours.
A l’image donc de l’histoire de ce cycliste, j’ai été premier sans le savoir, sans le mériter. Et c’est pourquoi, je voudrai que vous ajoutiez à mes remerciements ma prière pour le choix fait à ma personne.
ArtistesBF
Leave a comment
