L’Art dans l’espace public- Ouagadougou, Novembre 2015

L’Art dans l’espace public- Ouagadougou, Novembre 2015

Bissighin, une trou de boue d’où naît une banlieue ouagalaise de maisons en banco…
Un trou gigantesque qui donne la mesure de l’étendue du chantier de construction des logements informels du quartier….Plus les femmes l’approfondissent, plus la ville de demain étend son territoire… Quelques arbres maigres encore juchés dans un coin sur d’étroits piliers de terre….


L’idée géniale de localiser le chantier du projet d’arts Plastiques dans l’espace public « Réinventer la Ville » dans ce trou…..
Dix artistes (huit burkinabé, une allemande et un français) se sont côtoyés dans la fosse pendant deux-trois semaines devant les passants.
Attitudes de respect mutuel, sur fond de convivialité hospitalière.
Les installations artistiques ont re-architecturé l’espace, recréé là une passerelle, là un lieu de repos, le sens d’une promenade en pays imaginaire…..
Le 6 novembre, une foule se pressait sur le lieu, beaucoup venant voir ce que tous les gens pouvaient bien chercher à voir…. « une affaire de blancs », là où, à part la fabrication de briques d’argile, rien ne semblait être donné à voir auparavant.

Et le trou « s’est dressé » de toute son imposante présence.
Sahab Koanda s’était promis de profiter de l’opportunité pour refaire vivre l’élan de l’insurrection populaire d’octobre 2014. Devant le public (nous, habitants de la zone, visiteurs, et celui d’un peuple de mannequins) une carcasse de voiture a pris feu. Un appel a initié un premier mouvement timide vers les bidons offerts…Instantanément la bousculade populaire a envahi le lieu…avant d’étendre l’assaut aux autres installations artistiques.
La bancottière a été « réinvestie ».
Il reste à relire l’histoire au travers des mémoires du lieu.
Lucien HUMBERT – Villa Yiri Suma

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