Fille d’un artiste musicien, Mariah BISSONGO chante depuis quelques années. On pourrait dire sans se tromper que la relève est assurée du côté des “BISSONGO”. Son entrée dans le paysage musical tombe à point nommé puisque “Père BISSONGO”, pour de raison d’âge ou de manque d’inspiration est de moins en moins présent sur la scène musicale. Fille BISSONGO, d’une voix rare et captivante (en tout cas, mieux que son père), a repris et adaptée de la belle manière certaines chansons de “Papa BISSONGO. Pour un premier coup d’essai, c’est une parfaite réussite du point de vue du “son”, de l’image et des rythmes. C’est vrai que l’œuvre souffre de promotion, mais c’est tout de même un produit de bonne facture puisqu’il fait parti aujourd’hui des albums les plus appréciés au Burkina et cela pour bien de raisons:
En plus de sa belle voix, il y a aussi le message qu’elle apporte à travers par exemple son titre M’Bibé” (Qu’ai-je fait de mal ? littéralement traduit en langue.
GULMACEMAN). Dans ce titre, Mariah s’attaque à tous ceux qui ne cessent de diffamer ou de critiquer négativement les autres. Elle invite ses frères et ses sœurs à ne point envier le bien ou le bonheur d’autrui. Le plus important pour Mariah, c’est que chacun puisse bien terminer sa mission sur cette terre.
Enfin, c’est une artiste assez modeste, humble et connue certanement pour son franc parler. Sur cette dernière qualité; Fille BISSONGO nous a surpris en accusant son manager droit dans les yeux d’avoir été à l’origine du manque de promotion de son album. Elle n’est vraiment pas contente de cette situation et elle ne l’a pas caché à son manager:
Maria Bissongo : (M.B. )
Je ne suis pas assez connue parce que mon premier album n’a pas eu assez de promo. J’espérais Pourtant beaucoup de ce premier album qui, à mon avis a été bien travaillé et donc, pouvait bien me lancer. Je suis vraiment désolée que ce soit ainsi.
Artiste bf : (Art) : Pourquoi il n’y a pas eu de promotion?
M.B. : Il n’y a pas eu de commutations autour de l’album. Or elle est très capitale dans la promotion d’un album. Lorsque ce n’est fait, il est difficile qu’un album ait du succès.
Art : Avez-vous quand même fait des concerts ne serait-ce qu’à travers le Burkina?
M.B. : Non !. Il est difficile de donner des concerts lorsqu’on est peu connu.
Art : A qui la faute dans cette absence de promotion ou de communication ?
M.B. : Je dirai que la faute incombe à tous mon staff. D’abord à moi puis à mon staff ! Je ne m’exclue pas; si le staff ne peut pas, il me revenait de relever la pente. Mais fondamentalement, il m’a manqué du soutien. Pour tout vous dire, je n’ai pas eu d’argent. Vous savez bien que tout commence pas l’argent, le nerf de la guerre. De nos jours, vous ne pouvez pas réaliser grand-chose si les moyens financiers vous font défaut.
Art : Avez-vous eu recours à des institutions pour demander du soutien?
M.B. : Nous l’avons fait quelques fois mais nous n’avons jamais eu gain de cause.
Art : Et auprès du Ministère de la Culture et du Tourisme?
M.B. : J’ai eu un apport du Ministère. Mais c’était juste avant la sortie de l’album. C’est un montant qui est juste pour encourager l’artiste; sinon il ne peut pas couvrir les frais d’enregistrement en studio.
Art : Alors quelle est votre stratégie pour promouvoir et rentabiliser cet album ?
M.B. : Cet album est déjà consommé; je me dis que c’est fini pour cet album. Il nous reste à tirer des leçons de cette première expérience afin de mieux lancer le deuxième album.
Art : Vous chantez en Gulmancema, mais vous ne faites pas ressortir les instruments traditionnels du terroir comme le violon traditionnel, pourquoi?
M.B. : Le violon traditionnel est un instrument que l’on retrouve un peu partout au Burkina. J’ai plutôt utilisé le tam-tam gourmantché dans le but de valoriser cet instrument. Je l’ai fait en suivant les conseils de mon directeur artistique qui est l’Empereur BISSONGO.
Avril 2013
