Je suis Marie louise, actrice comédienne, productrice qui a pris le risque de réaliser deux films en Côte d’ivoire. J’attends des offres de la part des producteurs et des réalisateurs burkinabé.
Artistebf (Art. ) : Quel est le titre de votre deuxième film ?
Marie Louise Asseu (MLA ) :
” L’HISTOIRE DES COPINES ” . Ce film a été diffusé ici au BURKINA mais il n’y a pas eu de grande
publicité autour de ce film. Je pense que Mr Rodrigue Kaboré travaille déjà dans ce sens.
Art.: Dans quel cadre êtes-vous au BURKINA?
M.L.A :
C’est dans le cadre de l’atelier organisé par “IMAGINE ” de KABORE pour partager l’initiative sur le projet succès cinéma burkinabé en partenariat avec la coopération suisse.
Art.: En tant que comédienne ivoirienne, quelles sont les difficultés majeures dans votre métier?
M.L.A : Professionnellement, dans l’exercice du métier, il n ya pas de difficultés en tant que telles. Les difficultés sont plus d’ordre financier et cela concerne toute l’Afrique en général. Les comédiens sont mal payés, on vit mal, il n’y a pas de sécurité sociale, pas de mutuelle. Il n’y a que quelques associations avec lesquelles on se débat comme on peut. En fait, le comédien n’a pas le niveau de vie que t’impose ton métier. Le même rôle que Julia Roberts va jouer pour à cout de milliard, toi tu le joues à 100 000 frs ou 200 000 frs. Mais je dis que tant que les problèmes ne sont pas au même palier, les débats sont difficiles.
Art.: Ça c’est le côté caché; Mais en tant que femme
M.L.A : Aucun métier n’est facile aussi bien pour les hommes que pour les femmes. C’est vrai qu’il y a des moments de harcèlement, de “droit de cuissage ” ou “d’exigence de position canapé ” pour pouvoir jouer dans un grand film avec un grand rôle. Mais souvent, c’est le frottement, la vie en communauté, le fait de passer des heures et des jours ensemble, le fait de partager plus de choses ensemble qui sont les sources de certaines situations. C’est vrai, c’est fréquent que de grands responsables pour de raisons de sentiments viennent à appâter une fille juste l’attirer vers soi. Mais ce n’est pas seulement dan le milieu du cinéma, c’est partout ! Mais je crois que ce n’est pas l’important car dans la vie, le bras de fer ne sert pas. Si vous avez devant vous un interlocuteur de taille et que tu es un mauvais répondant, c’est sûr que tu vas échouer.
En réalité, le cinéma africain manque véritablement de structuration. Les échanges que nous venons de bénéficier à Ouagadougou, sont hyper enrichissants; franchement ! Mais comme l’a dit Gaston KABORE, ce n’est pas de l’invention, ce sont des choses qui existent. Seulement, il faut savoir et pouvoir se mettre ensemble pour les mettre en valeur.
Art.: Alors la série “ma famille” a été très longue et nombreux sont ce qui se demandent si Bohiri , avec tous ces frottements ne vous a pas “attrapée”
M.L.A : Jamais de la vie ! Bohiri, c’est mon grand frère ! C’est vrai que dans les histoires d’amour, il n’ y a pas de grand frère, mais il faut toujours faire la part des choses. La femme de Bohiri est comme une grande sœur et on se connait avant d’être au cinéma.
Art.: Le 25 Février, des gens armés de gourdins et d’objets dangereux vous ont menacés de mort. Qu’en était –il ?
M.L.A : Oh ! Toute la planète est au courant de ça ! C’est désormais du passé ! Mais pour la petite histoire, il s’est avéré que quelqu’un dans son rêve m’a créé une relation avec un ministre de la république de cote d’ivoire. Comme nous étions dans une crise de post-crise électorale. A gauche, on me disait que j’appartiens à la gauche et à droite, on dit que j’appartiens à la droite. Ceux qui pensaient que je les trahissais n’étaient pas contents. Pour moi, c’est une rumeur qui allait passer parce que les gens finiront par se rendre compte que ce n’était pas fondé. Malheureusement le ministre avec qui on me liait vient de la même région que moi. Au lieu donc de penser que c’est mon frère, on dit que c’est mon amant. J’ai continué mes activités malgré les rumeurs persistantes jusqu’à mon retour du FESPACO où la situation devenait de plus en plus intenable.
C’était juste de l’imaginaire. Soyons sérieux, ça m’a fait beaucoup de peine et j’ai failli perdre la vie. Pour des banalités ou des faussetés, on allait me tuer gratuitement.
Pourtant, j’ai essayé de me justifier car je ne pouvais pas être l’amante de ce Monsieur. Je le considère comme un grand frère et on n’a jamais eu l’occasion de s’asseoir comme vous et moi pour échanger. Pour être précise, j’ai rencontré ce monsieur en 2005; c’était d’ailleurs la seule fois qu’il me recevait à son bureau. Je me rappelle que c’était dans le cadre d’un festival de théâtre que je lui avais sollicité de l’aide. Il m’a effectivement appuyé avec une enveloppe de 200 000 frs.
Mais je ne peux pas croire que ce soit à base de cela que les gens m’ont créé cette liaison. Seulement, je me rappelle que je me suis rendu dans une agence de banque située au GOLFE HOTEL pour y retirer de l’argent. Certainement que c’est à partir de là que les gens ont commencé à extrapoler; chacun allant de son commentaire. Moi, je remercie Dieu car ce que j’ai vécu s’appelle “partager un instant avec la mort”. Je dois ma vie sauve à un Monsieur, j’allais dire, à un ange de Dieu. S’il n’était pas arrivé à tant, je ne serai pas devant vous aujourd’hui.
Art.: Qu’est-ce qu’il y a de mauvais ou de mortel à flirter avec un ministre ?
M.L.A : En plus qu’il n’y a rien de mauvais ! C’était maintenant politisé. C’était devenu marie Louise a trahi tel côté pour aller à tel autre. Pourtant, je n’ai jamais battu une campagne pour Pierre ou pour Paul. Mais je ne nie pas qu’à une période donnée (en 2002) , j’ai participé aux côtés de nombreux citoyens ivoiriens pour ramener la paix en Côte d’Ivoire. C’est ce que j’ai fais, mais je ne fais pas de politique et je n’ai jamais fais de politique. Mais pourquoi, diantre en Afrique, on n’a pas le droit de dire ce que l’on pense ? Pourquoi ?
Art.: Pour quel cachet seriez-vous prête à jouer dans un film burkinabé ?
M.L.A :
Mais je n’attends que ça ! Les cachets se discutent à l’avance. On m’a fait des propositions et j’attends que ça se confirme; ce sera avec plaisir. Je plaisante souvent en disant que “Ouaga, c’est une des grandes villes de Côte d’Ivoire. C’est vraiment pour dire que les gens sont très proches, qu’ils se fréquentent et se côtoient. Aussi, par notre métier, nous avons l’obligation de développer cette culture d’intégration artistique.
Art.: Marie Louise Euseu est-elle mariée ?
M.L.A : Je ne suis pas encore allée à la mairie. Ne pas être mariée ne veux pas dire qu’on a un cœur baladeur. Il y a beaucoup d’artistes ivoiriens qui sont mariés. En fait, ce n’est pas la femme qui amène l’homme à la mairie. La femme contribue à l’organisation quand on demande sa main. Je ne peux venir prendre Patrick et lui dire “tiens, demain je t’amène à la mairie, tu m’épouses”. Je suis désolée !
Art.: Sans doute que vous serrez trop aussi la ceinture
M.L.A :
(Elle rit aux éclats) Non, non ! Ce que je veux dire, il ne sert à rien de courir, il faut arriver à temps. Si je me marrie aujourd’hui et que demain, je divorce. A quoi cela aurait servi ?
Ce que je souhaite, ce qu’entre africains, on puisse développer plus d’amitié et de fraternité. Je souhaite qu’on puisse se pardonner et savoir pardonner. J’interpelle aussi nos dirigeants, nos populations et nos frères africains à plus de solidarité.
Complément d’Information
Art: Marie Louise est-elle mariée ?
M.L.A: Je ne suis pas encore allée à la mairie.
Jalouse ?
C’est vrai mais celui qui ne sent pas de pincement lorsqu’il est trahi, n’a pas un cœur, c’est une pierre !
Art: Vous avez peur des échecs des mariages ?
M.L.A:
Absolument !
Art: C’est une auto censure ?
M.L.A: Non ! Je prends mes précautions ! Je ne veux pas qu’on me fasse mal au cœur.
Art: Nombre d’enfants : 1
Art: Vous êtes consciente que vous êtes belle ?
M.L.A: Oh là là là ! J’suis flattée. Je ne sais pas trop ! (rires) Merci vraiment !
Nourriture préférée ? : J’adore le riz !
Couleur préférée : Bleu; je suis plus bleue parce que le bleu est très apaisant. Regardez le ciel bleu, la mer bleue, les habits de la vierge marie sont aussi bleus
Votre poids actuel ? :
Entretien réalisé par P.K
