Qui sont les initiateurs de l’exposition collective?

Qui sont les initiateurs de l’exposition collective?

L’idée d’organiser une exposition collective au Burkina Faso est partie d’une belle promenade en taxi entre deux artistes de nationalité différente : Christophe SAWADOGO Burkinabè de nationalité et Claus REICHE de nationalité Danoise. Si des artistes de différentes cultures peuvent regarder vers une même direction, peut-il en être de même dans leur créativité ?

C’est tout le sens et la réponse qu’il convient de donner à la présente exposition qui se tient du 16 au 30 novembre 2019 aux Ateliers Maaneere.

“Il faut continuer de croire, continuer d’agir et d’affirmer son expression culturelle. Il n’y a que par cette voie que nous montrerons aux autres que nous existons”

Les initiateurs de l'exposition collective
De g à d : Abou sidibé, Christophe SAWADOGO et Claus REICHE

L’exposition qui était à son premier jour n’a pas manqué d’inspirer certains visiteurs parmi lesquels Norbert KOMKOLOBO, un enseignant d’un lycée de la place.

“L’exposition que je viens de voir me rappelle beaucoup de choses notamment le cubisme, un courant artistique au début du 20 è siècle qui consiste à analyser les objets, à les décomposer et à les rassembler pour les présenter de façon abstraite. Quand un visiteur les observe, c’est comme si l’artiste multipliait les vues. Alors pour pouvoir décrypter le message véhiculé par ces objets, il faut les voir sur plusieurs angles. C’est du moins ce que j’ai remarqué sur l’un des tableaux en tôles ondulées. Je trouve l’exposition merveilleuse.

Pour Claus REICHE, Commissaire Général de l’Exposition, il y a de quoi  organiser une seconde exposition

“Il y a deux faits qui m’interpellent. Le premier, c’est la réaction du public quand il découvre une seconde image dans une première comme par exemple le cas du tableau ondulé. Le deuxième fait, c’est l’appréciation du public par rapport à la mise en scène des œuvres. Beaucoup de visiteurs m’ont approché et m’ont félicité pour le travail accompli. Ce n’est pas toujours évident qu’on ait un tel regard ou un tel retour du public sur l’exposition. Je suis très satisfait de voir un public aussi ouvert et curieux et ça donne le courage d’organiser une seconde exposition.”

Lire aussi : “L’ambiance à l’ouverture de l’exposition”.

Abou SIDIBE, artiste plasticien : ” C’est véritablement un pan de l’histoire que nous essayons de revisiter à travers cette exposition”.

Dans l’ensemble, l’exposition se déroule bien. Donc, c’est un sentiment de joie qui m’anime présentement. Nous avons travaillé pendant près de deux semaines et les résultats sont là ce soir. C’est un plaisir quand on constate un tel engouement du public.

J’ai essayé de mettre en situation des grands totems des sculpture en bois. J’essaie de rompre depuis un moment avec les expos classiques qui consistent à mettre les œuvres sur des socles. Donc autour des totems, j’ai mis une scénographie. C’est ce qui explique la présence du bois et des plats en émaille qui nous rappellent de lointains souvenirs notamment les mariages dans les années 60. Pendant les mariages, ces plats en émaille avaient une grande signification parce qu’en fonction du volume de plats offerts à la jeune fille, cela traduisait du coup la capacité financière de son fiancé bref… la stature sociale du futur époux. Ces plats malheureusement ont disparu et remplacés par des plats chinois. Donc c’est véritablement, un pan de l’histoire que nous essayons de revisiter à travers cette exposition.

Quant à Christophe SAWADOGO, promoteur des Ateliers Maaneere, “Il n’y a que par cette voie (exposition) que nous montrerons aux autres que nous existons “

“Nous avons accueilli des créations assez variées et riches. Quand on organise un évènement de ce genre et qu’il y a un soutien du public, on ne peut qu’être satisfait. C’est à travers ce brassage culturel que nous arriverons à échanger, à mieux se connaître et à se rendre visible. Je souhaite que d’autres espaces continuent le travail et que les œuvres soient bien montrées même si la situation au niveau sécuritaire fait que nous avons de moins en moins des visiteurs au Burkina.

Et à ce sujet, je voulais inviter le public à ne pas céder. Il faut continuer de croire, continuer d’agir et d’affirmer son expression culturelle. Il n’y a que par cette voie que nous montrerons aux autres que nous existons et que rien n’étouffera nos discours et notre façon d’être car le Burkina Faso a choisi d’être libre, de s’ouvrir au monde avec ses valeurs, ses croyances et son identité.”

Propos recueillis par Patrick COULIDIATY

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