Santé : Dr Hugues SANON, entre métier et passion ...

Santé : Dr Hugues SANON, entre métier et passion ...

Le contexte économique actuel avec son corollaire de chômage ne laisse plus le choix  aux jeunes en quête d’emploi de faire véritablement la différence entre le travail et le métier. Rares sont aujourd’hui les fonctionnaires qui embrassent une carrière par passion ou qui viennent dans un métier par amour. On ne se demande plus  ce qu’on l’on va véritablement apporter au pays mais ce qu’on gagnera plutôt dans un métier. Se lancer dans l’emploi avec de telles hypothèses n’est certainement  pas sans conséquences sur le rendement de l’agent.  Et c’est sur le terrain que tout se jouera.

Heureusement encore que nous avons dans le pays des hommes et des femmes qui mettent en avant l’amour pour leur métier qu’ils ont choisi d’exercer. S’il y en a 10 dans ce pays, Hugues SANON fait certainement parti de ces hommes et femmes qui ont choisi leur métier avec désintéressement, amour et dévouement. En tout cas pour l’instant !

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Médecin nucléaire depuis 2009, Hugues SANON n’est pas cependant pas un homme extraordinaire. Il forme avec ses collègues et son cheffe de service Florence OUATTARA une équipe qui se donne à fond pour donner des soins de qualité aux patients malgré les difficultés liées à l’insuffisance du matériel de travail.



En effet, le seul bémol selon notre invité est qu’au Burkina, il n’y a qu’une seule machine pour les 20.000.000  habitants. Mais comme le dit un adage populaire, « A cœurs vaillants, rien d’impossible !  L’espoir est permis nous rassure- t-il « parce que nous avons un grand centre qui va s’ouvrir du côté de l’hôpital de Tengandogo. C’est le centre de cancérologie de Ouagadougou où nous venons d’installer un appareil de nouvelle génération qui permettra d’élargir l’offre en termes de soins ».

Nous vous laissons découvrir le Docteur Hugues SANON,  son histoire avec la médecine nucléaire et sa passion pour l’imagerie.

 

Hugues SANON (H.S) : Je suis médecin nucléaire. Je travaille au service de médecine nucléaire du Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO). Je suis enseignant de biophysique à l’Université Joseph KI ZERBO à l’unité de formation en sciences de la santé.

ArtBF : Peut-on avoir un bref aperçu de votre Cursus Professionnel ?

H.S : Comme beaucoup de médecins burkinabè, j’ai fait mes études à l’Université Joseph KI ZERBO où je suis sortie comme médecin généraliste. En 1999, j’ai été envoyé dans la région du Centre-nord précisément dans le district sanitaire de Barsalogo où j’ai servi de 1999 à 2007 comme médecin généraliste. En 2007, j’ai passé un concours de spécialisation pour aller faire la médecine nucléaire à Bruxelles(Belgique). Je suis rentré en 2009 avec un certificat d’études spécialisées en médecine nucléaire. A mon retour, le service de médecine nucléaire de YALGADO n’était pas encore fonctionnel. Il a fallu attendre deux années plus tard pour que le service se mette en place. Ce n’est que le 4 Janvier 2012 que nous avons commencé à faire nos examens dans ce service.  Voilà donc 11 ans que nous travaillons dans le service de médecine nucléaire du CHU-YO. Ma carrière en tant qu’enseignant a commencé plus tard, c’est à dire en 2017 où j’ai été nommé comme assistant en biophysique et médecine nucléaire à l’Université Joseph KI ZERBO.Et voici 6 années déjà que j’y enseigne.



ArtBF: Pourquoi avez-vous choisi de faire la médecine nucléaire plutôt que la pédiatrie, la cardiologie ou autres … ?

Ma passion vient du fait que j’ai voulu faire de l’imagerie médicale. En réalité, c’est la radiologie que je voulais faire. Mais mon parcours m’a conduit à Barsalogo où j’ai servi pendant 8 ans parce que je n’avais pas de bourse pour aller faire la radiologie et mes parents aussi n’en avaient pas. J’ai dû attendre les différents concours professionnels. Et lorsqu’ils (les concours professionnels) ont été lancés, j’ai découvert une filière que je ne connaissais pas. Et cette filière, c’était la médecine nucléaire. Je suis allé d’abord me documenter pour comprendre. J’ai lu et j’ai vu que c’était de l’imagerie médicale. En lisant toujours entre les lignes, j’ai vu qu’au Burkina Faso, il n’y avait qu’un seul spécialiste dans le domaine en la personne du professeur Théophile TAPSOBA. A cette époque effectivement, il était le seul médecin nucléaire au Burkina Faso. J’ai crié « BRAVO !  » parce que l’occasion m’était donnée d’aller développer une discipline qui n’existait pas au Burkina » et qui cadrait véritablement avec ma passion pour l’imagerie médicale.

ArtBF: Votre choix n’a donc pas été dicté par un quelconque calcul d’intérêt économique ?

Pas du tout ! Parce que si c’était par calcul, je serai allé directement au privé. En me documentant, je me suis rendu compte qu’il n’y en avait ni au public ni au privé. Le service en question n’existait même pas sinon qu’il était juste seulement au stade de projet. Par contre dans les pays développés, il existe des dizaines de services de médecine nucléaire. Sous d’autres cieux, on dénombre environ une gamma caméra pour moins de 200 000 habitants. Au Burkina Faso, vous n’avez qu’une seule machine pour les 20.000.000  habitants. Alors vous comprenez qu’il s’agissait pour moi d’une occasion en or à saisir à tout prix, une opportunité pour moi de développer et d’apporter quelque chose de nouveau pour mon pays où la mortalité par cancer devenait de plus en plus importante.

Abiba Namoano (Stagiaire)

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