WEKRE 2023 : Les femmes de Tiébélé sous les projecteurs

WEKRE 2023 : Les femmes de Tiébélé sous les projecteurs

Après 3 éditions à succès, le collectif WEKRE se prépare pour sa 4ème édition consécutive. Malgré le contexte économique, les organisateurs s’attèlent à la rendre plus belle et plus attractive avec des idées novatrices.  En effet, la 4è édition qui se tiendra du 06 au 12 novembre 2023 sur le thème « l’invention de la femme en art », mettra un point d’honneur à la femme avec comme invitées d’honneur, les femmes de Tiébélé.  Suivons Aboubacar SANGA, Secrétaire exécutif du Collectif WEKRE nous entretenir sur  l’évènement.



Aboubacar SANGA rappelons-le, est membre également des promoteurs du marché d’arts contemporains de « Ouaga WEKRE », de la Biennale des Arts visuels de Bobo YIRIWA,  du projet d’incubateur et de formation « INCUBART » dont l’objectif est la professionnalisation et la structuration du secteur des arts plastiques au Burkina.

Comment donc se prépare la 4ème édition des WEKRE qui se veut raisonnable ? Pour emprunter les termes de notre invité, lisez plutôt !

Aboubacar SANGA (A.S) : Cette année, nous avons choisi de faire une édition spéciale quand bien même, je ne trouve pas nécessaire d’utiliser le terme spécial. Nous avons décidé d’avoir comme spécificité une programmation plus orientée vers la gente féminine. Elle sera l’édition par excellence où nous avons choisi de faire la promotion des femmes dans le domaine des arts visuels. Il s’agit des femmes artistes plasticiennes, des femmes des critiques d’art, des femmes commissaires d’exposition, des femmes galeristes et toute autre professionnelle qui intervient dans le domaine des arts visuels. Et tous les indicateurs sont là pour vous le témoigner. Vous n’avez seulement qu’à jeter un coup d’œil dans la programmation de la 4ème édition pour vous en rendre compte. C’est pratiquement 75 % de femmes retenues cette année pour les expositions. Nous avons comme commissaire d’exposition,  Mathilde Moreau, directrice de l’académie des Beaux Arts d’Abidjan. Et comme d’habitude, nous avons notre marraine Olga YAMEOGO. Pour donner davantage de force à cette programmation féminine, nous avons comme invitées d’honneur, les femmes de la cour royale de Tiébélé dont le travail mérite d’être salué. C’est donc une édition qui fait une part belle aux femmes et qui constitue la spécificité de l’édition.



 

Nous entendons cette année rester très professionnels. Et pour ce faire,  nous avons décidé de collaborer avec un scénographe qui travaillera sur toute la scénographie de l’évènement dans le but de mieux présenter de manière professionnelle les œuvres.

WEKRE Acte-4 a choisi comme thème « l’invention de la femme en art ». Quelle relation existe-t-il entre l’Art et la femme. Et quelle pourrait être l’apport de la créativité féminine en termes de plus-value ?

A.S : A travers ce thème qui sera développé par notre commissaire d’exposition, nous voulons aborder véritablement les actions que les femmes ont apporté en termes d’innovation dans le domaine de l’art. Il s’agit bien évidemment des femmes précurseurs qui ont tracé les sillons aux jeunes filles et qui ont beaucoup révolutionné l’art. Ce sont autant de sujet et d’aspects qui seront développés pas notre commissaire d’exposition. Quand on parle d’art, on parle aussi de beauté ; encore que le mot beauté même est au  féminin. C’est pour vous dire combien la femme et l’art sont fusionnels et intimement liés.

Au fil du temps, WEKRE connait un accroissement du nombre de ses festivaliers qui pourrait éventuellement poser un problème d’ajustement de budget. Quelle est votre stratégie ?

A.S : En réalité, la seule stratégie c’est notre passion. Nous arrivons à faire le WEKRE grâce à la passion que nous avons pour cet évènement ; c’est cela qui nous fait tenir l’évènement.  Disons aussi que nous sommes inscrits dans une vision. Nous marchons sur les traces de certains évènements comme ceux de la Biennale de Dakar et de Ségou’Art qui sont aujourd’hui les événements phares dans le domaine des arts visuels en Afrique de l’Ouest et même au-delà. Notre combat à WEKRE est de travailler de sorte à avoir au Burkina Faso, la plus grande foire d’art du Burkina à l’instar du SIAO ou du FESPACO.



C’est fort donc de cette ambition, que nous essayons chaque année d’élargir l’éventail de nos invités. Et si vous suivez la progression, nous étions 50 artistes à la 1ère édition,  55 artistes à la 2ème édition et  le chiffre exact à la 3ème éditon était de 70 artistes. C’est vrai que c’était 68 programmés mais on s’est retrouvé avec deux artistes en plus qui ont porté le nombre à 70 artistes. Cette année, nous sommes revenus à 60 artistes. Nous gardons donc la progression dans l’optique de mettre en place un jour, le plus grand marché d’art au Burkina. Maintenant en termes de budget, je dirai que celui de cette 4ème édition est des plus petits budget que nous avons connu depuis le début des WEKRE.

Mais s’il y a un aspect sur lequel je vais m’appesantir, c’est de faire  comprendre aux gens, que nous organisons les WEKRE non pas forcement avec des moyens mais avec des idées.  Ce sont nos idées qui font la particularité de WEKRE mais pas forcément l’argent. Autrement dit,  si nous avions les moyens, nous n’aurions pas exposer la première édition en plein air devant l’Assemblée Nationale ou au Parc BANGREWEOGO. Je crois que c’est la réflexion qui est beaucoup mise en avant dans l’organisation de l’évènement plutôt que les ressources financières.

Les activités au programme, ce sont  évidemment les expositions, les panels, les masters class, les ateliers de peinture pour les enfants et les scolaires et des visites guidées avec les artistes.



Qu’avez-vous à dire pour rassurer vos festivaliers du bon déroulement de l’évènement ?

A.S : D’abord, je dirai que c’est un évènement bien référencé et connu des autorités publiques. Nous travaillons en étroite collaboration avec le ministère de la Communication, de la Culture et du Tourisme qui est notre autorité de tutelle et qui est avertie de toutes ces questions sécuritaires dont vous parlez. Tenir un tel évènement traduit tout simplement que le Burkina Faso reste un pays débout où il fait bon vivre, un pays de destination. Refuser d’organiser des évènements artistiques, serait une manière de dire au monde entier qu’il n’y’a plus de vie. Or, des évènements culturels se tiennent régulièrement au Burkina dans tous les quatre coins du pays. Et nous avons besoin de cette résilience et de cet élan pour accompagner nos autorités dans la communication pour promouvoir la destination du Burkina Faso. Donc, nous rassurons tous les festivaliers que l’évènement se tiendra au parc, un espace  géré par des forestiers ;ce qui va sans dire que la question sécuritaire ne se pose plus afin de permettre au public et aux festivaliers de passer d’agréables moments de détentes !

Les pays invités

A.S : Pour des raisons de contraintes budgétaires, nous avons cette année 09 pays. Il s’agit de la RDC, du Cameroun, du Togo, du Bénin, du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Niger, du Sénégal et du Burkina.



En termes de budget, nous avons voulu être raisonnables. L’année dernière, nous n’avons pas eu de budget conséquent ; c’est-à-dire, à hauteur du nombre de personnes invitées. Partant donc de ce constat, il fallait suffisamment être objectif et inviter les festivaliers en fonction de notre budget. C’est pourquoi nous nous sommes limités cette année à 60 artistes invités. Sinon, l’objectif était véritablement d’aller à 75 artistes invités pour respecter notre progression annuelle.

L’appel des organisateurs

A.S : Inviter le public à sortir massivement vers le parc pour acquérir des œuvres d’art. En organisant expressément l’événement en novembre, c’est l’occasion rêvée pour chacun de pouvoir trouver des œuvres à offrir comme cadeau de fin d’année aux amis ou à d’autres personnes chères.

 Aussi, les parents pourront venir avec leurs enfants pour des ateliers de peinture durant la semaine des WEKRE.

ArtistesBF

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