Burkina 2023 : L’engagement des acteurs culturels dans le contexte de crise sécuritaire.

Burkina 2023 : L’engagement des acteurs culturels dans le contexte de crise sécuritaire.

Une nouvelle année s’annonce avec certainement de nombreux défis à relever. Connaissant tous les soubresauts qui ont secoué notre pays depuis sept (7) ans sur tous les plans, quel pourrait être l’engagement des acteurs culturels en  2023 dans le contexte de crise sécuritaire que traverse le Burkina ? C’est l’objet de notre entretien avec Martin ZONGO, Administrateur du Carrefour International de théâtre de Ouagadougou (CITO). Il est interrogé par Désirée Aimée Ki-ZERBO, l’une des petites filles du célèbre historien Joseph KI-ZERBO.

ArtistesBF : Bonjour Monsieur ZONGO. Comment se porte le maillon fort du théâtre de Ouagadougou en gros comment vas le CITO le Carrefour International du Théâtre de Ouagadougou ?

Depuis que la situation est difficile, nous avons apporté notre modeste contribution dans ce que nous savons faire le plus; c’est-à-dire, créer des spectacles qui peuvent toucher le cœur, l’esprit et  l’intelligence du public qui vient nous voir.

C’est ainsi que nous avons créé par exemple, un spectacle qui s’intitulait  « Mirage et perdition »   qui a été diffusé dans les chaines de télévision, à Dori et à Dédougou.



C’est ce que nous savons faire le mieux et la plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a. Mais que chacun joue bien son rôle en prenant en compte la situation et le contexte actuel.  Donc en 2023, les acteurs culturels doivent rester dans leur registre en produisant des spectacles  en rapport avec la situation réelle que traverse le pays.

En 2023, nous attendons donc du milieu culturel,  une réaction plus affinée,  une production plus raffinée et ciblée.  Ceux qui veulent encore apporter autre chose comme l’engagement dans les rangs des VDP, peuvent toutefois s’engager comme tout le monde.

ArtBF : Comment avez-vous apprécié  l’appel pour le  recrutement des Volontaires pour la défenses de la Patrie (VDP) ?

Par principe, tout ce qui peut apporter un petit plus à l’effort de guerre, c’est bon à prendre. Quand vous êtes dans une situation difficile, il faut éviter de chercher l’idéal.  Peut-être qu’en démarrant avec le recrutement des VDP comme c’est le cas actuellement,  on pourra améliorer et aboutir à une autre forme de recrutement ou d’engagement des citoyens qui soit meilleur que ce que nous avons comme proposition actuellement.

Mais  pour l’instant,  il vaut mieux comme le dit un adage, « quand vous avez une vilaine femme qui peut vous donner des enfants, ne la laissez pas pour une belle femme ; parce que la belle femme peut venir et rester stérile ».

Donc, il vaut mieux se contenter de ce que nous avons parce que la situation est urgente. Et comme l’a dit le président du Faso, tout est urgent !

ArtBF : Monsieur ZONGO, parlons du Président Ibrahim TRAORE. Il a l’air très serein et on pourrait penser à un SANKARA. Qu’en pensez-vous ?

Ce que je vais dire sera certainement partagé par bon nombre de concitoyens burkinabè. Il faut que nous clarifiions certaines choses dès le départ.  Il n’y aura plus jamais de Sankara au Burkina Faso. Ça au moins c’est clair ! Maintenant, il y aura des gens qui vont s’inspirer de l’idéal de Thomas SANKARA pour tendre vers la direction empruntée par le capitaine Thomas Sankara. Et ça, nous pouvons dire que le capitaine Ibrahim TRAORE est déjà dans ce sillage là.   Je crois qu’on n’a pas besoin  d’illustrer cela. Le fait même qu’il ait accepté de mettre fin au parcours de 8 mois d’errance de l’ancien Régime dirigé par Paul Henri Sandaogo DAMIBA est déjà en soi un acte héroïque.  Il sentait que les espoirs qui ont motivé l’arrêt de la gouvernance de Roch Marc Christian KABORE le 24 janvier 2022 n’ont pas été satisfaits. C’est pourquoi, ils  se  sont sentis obligés de prendre leur responsabilité pour ramener le train sur les rails.

Et depuis lors, il y a des indices qui montrent  quand même que nous semblons aller dans la bonne direction.  Ces indices,  c’est d’abord la franchise dans tes interventions du capitaine Ibrahim TRAORE.

Contrairement à son prédécesseur qui est venu embourgeoiser  l’élite dirigeante en doublant presque tous les salaires et autres émoluments, le capitaine TRAORE lui, a renoncé à tout ce qui était comme avantages financiers attachés à sa fonction de président.



Le président Thomas Sankara à l’époque l’avait également fait. Il (le capitaine TRAORE ) a fait abroger le décret  qui conférait ce double salaire à l’équipe dirigeante ; ça aussi, c’est un acte très fort.

Aujourd’hui, tout le monde est d’accord que sur le plan sécuritaire, les lignes ont bougé et elles continuent de bouger. Pour le moment, l’amorce  est vraiment intéressante. Et comme le dit un adage burkinabè « C’est vrai que la femme n’a pas encore terrassé sa rivale, mais sa façon de s’y prendre, laisse espérer qu’elle va y arriver ». Donc actuellement,  la façon de bouger du capitaine Ibrahim Traoré  nous laisse espérer. Conscient du fait qu’il représente un horizon d’espoir pour les populations et pour notre pays,  notre devoir est maintenant  de se mobiliser pour le soutenir. Il faut qu’on laisse tomber nos mesquineries qui consistent à tout contester, à tout remettre en cause et à tout rejeter parce que nous jouons notre vie !  Nous avons la chance qu’une nouvelle équipe est là et semble incarner l’espoir que nous attendons depuis 7 ans d’attaques terroristes. Il faut donc la soutenir parce que l’existence même de notre pays en dépend. Je ne vois plus quelle caricature présenter aux gens pour qu’ils comprennent la nécessité d’accompagner la nouvelle équipe.

Mais là où j’admire le peuple burkinabè, quand vous le trompez, il sait réagir. Si à un certain moment, on sent que le capitaine Ibrahim Traoré dévie, le peuple réagira pour le ramener à l’ordre.

Mais pour l’instant, je répète qu’il y a de l’espoir et il faut soutenir cet espoir là !

ArtBF : Quels conseils avez-vous à donner au Président Ibrahim TRAORE  afin qu’il tienne à tous les coups ?

Ce serait prétentieux de ma part que de vouloir lui donner des conseils. Ce que je peux dire, c’est de prier, se tenir à ses côté, l’accompagner à mener le combat parce que c’est à ce prix que nous pourrons libérer notre pays de l’esclavagisme dans lequel les forces ténébreuses veulent le plonger.

C’est d’assurer au Président Ibrahim TRAORE  que nous sommes derrière lui jusqu’à ce qu’il nous prouve qu’il nous a trahis.   Et je sais qu’il ne trahira pas !

Il ne nous trahira pas !

ArtistesBF

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