Patrimoine culturel burkinabè : un défi pour la transmission des traditions vivantes

Patrimoine culturel burkinabè : un défi pour la transmission des traditions vivantes

Le patrimoine burkinabè recèle une richesse culturelle et historique. Cependant, il est évident que bon nombre de ces trésors restent méconnus du grand public. Nous avons rencontré le Directeur général du patrimoine culturel Moctar SANFO, à l’occasion de la formation des acteurs des médias culturels qui à bien voulu répondre à nos questions à ce sujet. Lisez plutôt..

Comment peut – on définir de façon simple le patrimoine culturel ?

Lorsqu’on évoque le patrimoine culturel, on touche aux racines profondes de notre identité. Dans la langue morée, par exemple, « Rood Mii kiiree Bassa » signifie « né trouver mourir laissé, mais cette expression va au-delà. Le patrimoine englobe le quotidien de l’homme et caractérise sa singularité par rapport aux autres. Il se compose de monuments, sites et ensembles architecturaux, mais il englobe également les traditions vivantes, éléments essentiels de notre héritage culturel. Ainsi, il est important de noter que le patrimoine se décline à la fois en aspects matériels et immatériels.

En raison du contexte actuel au Burkina Faso, les lieux où beaucoup d’hommes sont enterrés ne pourraient -ils pas être considéré comme des lieux de mémoire ?

 Cette  question est pertinente pour comprendre le processus de préservation et de transmission de notre héritage. Certains lieux de mémoire, tels que les nécropoles de Bourzanga, ont été identifiés comme des biens patrimoniaux nationaux et ont même été proposés sur la liste indicative de l’UNESCO, afin de les positionner comme des patrimoines mondiaux. La protection du patrimoine prend en compte ces lieux de mémoire, qui abritent les tombes et sépultures de personnalités historiques. Le sanctuaire des Rois-Gangs est un exemple de même que les sites funéraires de Fada et Komiaga, où repose le chef de Ouahigouya. Ces lieux et bien d’autres possèdent une valeur patrimoniale et doivent être préservés pour les générations futures.

Que pouvez dire par rapport à ceux qui sont des détenteurs de savoir et qui hésitent à transmettre leurs connaissances et ceux qui veulent apprendre mais qui n’ont pas l’opportunité ?

La transmission des traditions vivantes est également un défi majeur. En effet, de nombreuses pratiques culturelles sont confrontées à des interdits et à une déperdition progressive. Il y a tellement d’interdictions qu’on  a érigé dans la chose culturelle  si bien qu’à un certain moment Ceux qui  doivent les porter aux générations futures éprouvent une certaine réticence. On va dire ici défense de…, interdit de…, condamné de.., si tu fais si tu deviens ça..  il y a tellement d’interdits, il y a tellement de mythes qu’on a érigé fait au point même que ceux qui doivent assurer la vitalité de ce patrimoine sont très retissant à pouvoir donc assumer la responsabilité. Maintenant la réticence dans la transmission ça  toujours existé depuis toujours. C’est ça qui a conduit dans la déperdition de certaines valeurs. De par le passé et même actuellement, il n’ est pas rare d’entendre que t’elle ou telle personne avait un bon remède contre la morsure de serpent, ou il avait un bon remède contre tel anomalie ou autre, et finalement il s’en va et ne partage son savoir avec personne. c’est vraiment un manque à gagner pour le patrimoine culturel. C’est ce qui fait que le patron en charge de la culture travaille à travers la promotion du système des trésors humains vivants et bien d’autres mécanismes pour donner la possibilité d’une mise en contact entre ces deux mondes, la jeune génération qui a besoin de comprendre et les anciens ou les détenteurs qui ont besoin aussi de partager.

Quelle peut être là contribution de la femme pour la promotion du patrimoine culturel?

Les femmes sont déjà au cœur de ses valeurs. Ces valeurs incombent bien la femme que aussi l’homme. Aujourd’hui parmi ceux qui ont été élu au titre de patrimoine vivant il y a des hommes il y a des femmes. La femme au sein de la cellule familiale joue un rôle primordial et c’est ce qui fait que dans l’éducation des enfants elle peut fortement contribué à l’enracinement des valeurs en montrant aux enfants les bonne pratiques. Elles sont plus en contact avec les enfants qu’avec les autres.

En conclusion, la préservation du patrimoine culturel burkinabè représente un défi majeur pour la transmission des traditions vivantes. Entre lieux de mémoire et rites sacrés, il est crucial de préserver l’essence même de l’identité burkinabè. Les sites historiques et les traditions vivantes sont des éléments clés de notre patrimoine communautaire, et il est essentiel de veiller à leur protection et à leur transmission aux générations futures.

Pauline DABIRE

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