Adama ROAMBA : Réalisateur du film “La forêt du Niolo”

Adama ROAMBA : Réalisateur du film “La forêt du Niolo”

Les professionnels du cinéma au niveau national s’activent pour la 25ème édition du Fespaco. Artistesbf est allé à la rencontre du réalisateur Adama ROAMBA dont le premier long métrage« La forêt de Niolo », a été sélectionné pour la compétition. Conditions de travail, moyens financiers pour la réalisation, différents acteurs intervenant dans le projet, c’est autant de sujets aussi passionnants sur lesquels le réalisateur s’exprime. De prime abord, c’est un sentiment de joie lorsqu’il apprit que son film a été sélectionné

Adama ROUAMBA( A.R) : C’était un sentiment de joie parce que c’est mon premier long métrage de création. Je ne doutais pas trop de la sélection parce que j’ai mis deux ans sur le scénario et nous avons mis tous les moyens de notre côté. J’avais juste quelques doutes au vu d’abord du nombre de films inscrits et au regard des différentes sensibilités des membres du jury.

Artbf : Comment préparez-vous le FESPACO actuellement?
A.R : Ma préoccupation première c’est de terminer le film; il ne reste plus que des travaux de Labo à Paris. Le générique qui devait être élaboré par Wendy a été fait. Ensuite, c’est le côté financier qui nous avait bloqués; ça aussi, c’est résolu. Maintenant, c’est la course contre le temps pour être prêts dans les délais.

Artbf : Vous parliez de moyens financiers pour terminer le film, quel est le manque à gagner ?
A.R : Le Ministère de la Culture des Art et du Tourisme a lancé un appel à projet pour les longs métrages à l’issue duquel deux ont été retenus: le mien et celui de Issa TRAORE. Il y avait d’autres partenaires qui m’ont fait des promesses mais malheureusement, ils nous ont lâchés. Etant donné la bonne volonté du Ministère en charge de la Culture à nous accompagner, je me suis décidé vaille que vaille à être présent au FESPACO. La totalité des 50 millions mis à notre disposition par le dit Ministère a été utilisée entièrement engloutie pour la réalisation du film. Mais il faut retenir que c’est surtout le côté artistique qui m’importe le plus.

Artbf : Quels sont les comédiens qu’on pourra retrouver dans ce film?
A.R : Comme acteurs, on a Gérard ESSOMBA du Cameroun, Rokhaya NIANG du Sénégal, Hamadoun KASSOGUE du Mali, Noël Minoungou, Pagnagdé, Leila TALL et Désiré YAMEOGO du Burkina. Comme vous le voyez, nous avons mis le maximum de ce qu’on pouvait. Je salue le sacrifice des comédiens qui ont travaillé à minimiser le côté cachet.

Artbf : A combien le film vous revient-il?
A.R : Comme ce n’est pas encore fini, je ne puis vous donner une idée exacte. Néanmoins, mon film risque d’être celui qui a été fait avec le plus petit budget parmi les 20 films sélectionnés.

Artbf : A cette date, combien avez-vous mis dans ce film ?
A. R : Tant que je n’ai pas le bilan financier, je risque de vous donner de faux chiffres, cependant à l’heure actuelle, nous avons déjà investi au moins deux ou trois fois les 50 millions que le Ministère de la culture nous a donné. Nous avons encore des ardoises à régler. Nous n’avons pas encore payé tous les techniciens et les comédiens. Déjà, la finition du film remonte à 43 800 euros environ 28 millions de francs CFA ; ça c’est uniquement la finition du film qui n’a rien avoir avec les autres travaux de labo. C’est un film qui nécessitait au moins entre 500 et 600 millions de francs CFA. Quoiqu’il en soit, je me suis fait un pari, celui d’amener le film au FESPACO. C’est également le souhait de tous mes comédiens qui, bien plus que les cachets sont unanimes que le film soit d’abord présenté au FESPACO. Il serait dommage que malgré le sacrifice de ces comédiens et la volonté affichée du Ministère de la culture que nous n’arrivions pas à présenter le film au FESPACO faute d’argent. J’ai vraiment foi en ce projet et même si la production doit s’endetter, on pense quand même pouvoir effacer ces ardoises.

Artbf : Avez-vous fait part de vos préoccupations au Ministère de la culture pour une éventuelle rallonge financière ?
A.R : Nous sommes repartis vers le Ministère et nous avons frappé aussi à plusieurs portes pour pouvoir terminer le film. Il y a un bel espoir parce qu’il y a des portes qui s’ouvrent.


Artbf : De quoi parle finalement votre film?
A.R : Le titre du film, c’est “La forêt de Niolo”. C’est l’histoire d’un ancien ministre des mines qui s’était octroyé un permis d’exploitation de gaz de schistes dans la vallée du “NIOLO” près de son village natal. Pour l’exploitation effective de ce gaz, il fallait que la société chinoise contactée à cet effet détruise toute une forêt et délocalise le village, chose qui n’a pas rencontré le consentement des villageois. Un bras de fer s’engage alors entre les habitants du village et le promoteur de la mine entraînant ainsi la mort d’une fillette empoisonnée et un journaliste qui investiguait sur cette affaire. C’est le début d’une descente aux enfers pour cet ex-ministre… Voir la suite au FESPACO


Artbf : Quel est votre rêve en tant que réalisateur?
A.R : Mon rêve est que le Burkina Faso soit honoré à la hauteur de ses efforts, des énergies consentis par tous les acteurs pour faire renaître ce cinéma.


Artbf : Votre dernier mot.
A.R : Je remercie tous ceux qui ont cru en ce projet, qui nous ont soutenus et qui permettront que ce film soit une réalité à ce FESPACO 2017. Je ferai tout mon possible pour que ce film soit vu dans de meilleures conditions.
Artistesbf

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