Au Burkina, l’utilisation des langues nationale s’accélère. La médiathèque abrite en effet depuis le 29 juillet 2024 une formation sur les techniques d’écriture des contes en langues nationales. Organisée par la Direction du livre du Ministère en charge de la culture, cette formation a pour but d’outiller les écrivains, les étudiants et les conteurs en technique d’écriture en langue mooré.
Au total, 28 inscrits de profils divers prennent part à cette formation en langue Mooré. Dr Awa TIENDREBEOGO Secrétaire Permanente de la promotion des langues nationales par ailleurs formatrice, revient en détail sur l’importance des différents modules dispensés que sont entre autres, le schéma narratif et le schéma actanciel.

« Le schéma narratif est la structure du conte. On y distingue de façon chronologique la situation initiale, l’élément déclencheur, les péripéties, le dénouement et la situation finale
Le schéma actanciel est la composition et le rôle des actants. Il s’agit du héros ou de l’héroïne, investi (e) d’une mission appelée quête ou sujet par un destinateur. Le héros doit braver des épreuves (péripéties) pour réussir sa quête. Il va donc rencontrer des adjuvants mais aussi des opposants. Il parvient à un dénouement et intervient la situation finale », explique-t-elle.
Au troisième jour de la formation, les apprenants étaient déjà capables de réaliser des productions de contes en langue nationale mooré. “Nous avons essayé de réviser un peu les principes orthographiques du Mooré et maintenant, nous sommes à la production des contes”, a précisé la secrétaire permanente de la promotion des langues nationales.
L’objectif de la formation étant de produire à terme un recueil de contes en langue mooré suppose que les participants aient déjà été alphabétisés en langue mooré. “Oui ! Les critères étaient déjà de savoir lire et écrire en mooré. Donc pour faire simple, il fallait être alphabétisé en langue mooré”, nous dit Julien OLLE, chef de service du livre et du développement éditorial à la direction du livre et de la lecture publique.
Pour le représentant de la direction du livre, il faut se positionner dans une nouvelle dynamique. “ Nous comptons nous inscrire dans la dynamique de développement et de promotion de nos langues nationales. A travers cette formation, nous allons outiller les participants en technique d’écriture de contes en langue nationale mooré pour qu’à l’issue de la formation, ils puissent par eux-mêmes produire des contes”, a déclaré Julien OLLE.
Après quelques jours de formation, quelques participants apprécient :
Toudéba BOBElE, artiste conteur
La difficulté majeure, c’est qu’on se rend compte qu’on est formaté. On ne peut pas parler longtemps en langue maternelle sans placer un mot français. C’est déjà une difficulté. Et j’espère qu’après la formation, je pourrai écrire et transcrire plus aisément mes contes en langue Mooré.
Irène KAORE : Étudiante en 3ème année de linguistique
C’est très important pour la langue moaga de se développer aussi comme le français parce qu’on a remarqué que tout ce que nous voyons en français peut être aussi utilisé en mooré et arriver à comprendre les choses aisément.
La formation qui prendra fin le 2 août 2024 à la médiathèque de Ouagadougou se poursuivra dans les prochains mois en langue Dioula à Bobo Dioulasso.
Gwladys RoseMonde (GRM)
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