Le mercredi 23 mars dernier débutait le temps de carême des fidèles musulmans, encore appelé « Ramadan ». Cette période est un temps de jeûne, de prière, de pénitence, d’aumône et de partage. Un mois durant, les musulmans cherchent également à cultiver leur relation personnelle avec le créateur. Lassané SAKANDE, Imam au Cercle d’études, de recherches et de formation islamiques (CERFI) et à l’Association des Elèves et Etudiants Musulmans du Burkina (AEEMB), et chimiste de profession, nous livre la signification de ce mois.
Artistes.BF (Art.BF) : Qu’est-ce-que le Ramadan ?
Imam : Tout d’abord nous remercions Allah. Nous lui demandons de déverser en abondance sa paix, son salut et sa bénédiction sur le sceau du prophète Mohamed, sur sa famille, ses valeureux compagnons, ainsi que tous ceux et toutes celles qui leur auront emboité le pas jusqu’au jour du jugement dernier.
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Alors Ramadan, c’est le nom du neuvième mois du calendrier musulman. C’est le mois que Allah a choisi pour instaurer un jeûne obligatoire pour le musulman, notamment le jeûne du mois de Ramadan qui est le quatrième pilier de l’Islam. Ramadan est un mois tout au long duquel tout musulman majeur, en bonne santé, qui n’est pas en voyage, doit obligatoirement observer le jeûne. Ramadan vient de la racine ar-ramad en arabe, qui veut dire forte chaleur. Parce qu’en Arabie, ce mois coïncidait chaque fois avec une période de canicule. Et c’est durant ce mois que les musulmans jeûnent.
Art.BF : Que doit faire le fidèle musulman pendant ce mois particulier ?
Imam : Al Hamdoulillah ! Dieu nous dit dans un verset du Coran qu’il nous a institué le jeûne comme il l’a fait aux peuples qui ont vécu avant nous. Donc, le jeûne n’a pas commencé avec les musulmans, mais avec les peuples qui ont vécu avant l’Islam. Les peuples de Moïse, de Jésus, et d’autres bien avant eux, avaient leur jeûne. Et les musulmans aussi ont leur jeûne qui est le jeûne du mois de Ramadan. Durant ce mois béni de Ramadan, le musulman doit savoir ce qu’il recherche en jeûnant, parce que lorsqu’on ne sait pas pourquoi on fait quelque chose, c’est difficile d’atteindre ses objectifs. Dans le même verset, Allah nous informe que le but est que nous puissions nous rapprocher davantage de lui, augmenter en piété et en crainte de lui, le créateur. La crainte de Dieu, c’est la conscience divine que l’être humain a et qui permet que les bonnes œuvres et le délaissement des péchés deviennent faciles. C’est faire de telle sorte que chaque musulman, au sortir du mois de Ramadan, puisse avoir une meilleure version de lui-même en matière de comportement, parce que Ramadan est une école. On y apprend à avoir un bon comportement, une bonne moralité. Donc au-delà de l’abstention de la nourriture, le musulman doit éduquer ses 5 sens : son regard, là où il met le pied, sa parole, etc. Tout doit être contrôlé, afin que tous nos faits et gestes soient en accord avec les principes islamiques. Le musulman doit faire tout cela afin de pouvoir bénéficier des mérites du carême et que le but recherché soit atteint au sortir de ce mois de Ramadan.
Art.BF : Vous avez tantôt évoqué les piliers de l’Islam. Qu’est-ce-que c’est ?
Imam : Les piliers sont les fondements de l’Islam ; ce sur quoi repose le dogme musulman. Il y en a 5.
Le premier c’est d’attester qu’il n’y a d’autre Dieu que Allah, et d’attester que le prophète Mohamed est son messager. C’est le sceau des prophètes ; il y en a eu jusqu’à 124 mille. L’avant dernier c’est Jésus et le dernier c’est Mohamed, et le musulman croit en tous ces prophètes. Celui qui choisit un prophète et dit qu’il n’est pas d’accord avec lui cesse d’être musulman. C’est une attestation par la parole, une acceptation par le cœur et une manifestation à travers les membres.
Le deuxième, ce sont les prières quotidiennes. Il y en a 5 : le matin, entre 13h et 14h, vers 16h ; au coucher du soleil et entre 19h30 et 20h. ce sont les 5 prières canoniques qui forment le deuxième pilier de l’Islam.
Le troisième, c’est la Zakat, c’est-à-dire l’aumône légal. C’est une obligation que Dieu a donné aux plus riches afin qu’ils prélèvent une partie de leurs richesses pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin : les personnes démunies, les pauvres ; afin qu’eux aussi ils puissent sortir de leur situation de précarité. C’est une obligation à respecter une fois par an. Chaque année, on évalue ses richesses et si elles atteignent le minimum imposable, on prélève 2,5% du tout qu’on donne pour la cause de Dieu.
Le quatrième pilier, c’est le jeûne du mois de Ramadan dans lequel nous sommes. C’est un mois par an où on observe le jeûne.
Le dernier pilier c’est le pèlerinage à la Mecque. C’est un pèlerinage que l’on fait au moins une fois dans sa vie, si l’on en a les moyens. On ne force pas pour y aller avec des prêts, ça concerne ceux qui ont les moyens matériels, financiers et physique aussi ; puisque que c’est du travail qu’il y a là-bas, il faut courir et c’est du sport. Si on n’est pas en bonne santé physique, on peut ne pas pouvoir accomplir les rites.
W. Kevine Elodie ZABA.
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