Abibou SAWADOGO, artiste musicienne traditionnelle

Abibou SAWADOGO, artiste musicienne traditionnelle

Elle s’appelle Abibou SAWADOGO; elle est originaire de la province du SALMENTINGA. Sa carrière musicale remonte depuis 2001 et c’est lors de la Semaine Nationale de la Culture(SNC) en 2002 qu’elle s’est révélée au grand public. Dans ses chansons, elle sensibilise l’opinion sur les inconvénients de l’excision; elle interpelle le pouvoir public sur le respect des droits des enfants, sur la souffrance de la femme, le mariage forcé, elle en appelle à la solidarité et à la paix.

Abibou SAWADOGO (A.B ) : Je suis Abibou SAWADOGO, originaire de la province du SALMENTINGA;je fais la musique traditionnelle.

Artistebf (ART). : Depuis combien de temps faites-vous la musique?
J’ai commencé la musique en 2001 mais c’est lors de la Semaine nationale de la culture (SNC) en 2002 que je me suis révélée au grand public.

ART. : Quelles sont les thèmes que vous abordez dans vos chansons?
A.B : Dans mes chansons, je sensibilise l’opinion sur les inconvénients de l’excision; j’interpelle aussi le public sur le respect des droits des enfants, sur la souffrance de la femme, le mariage forcé et j’en appelle à la solidarité et à la paix.

ART. : Qu’est-ce qui vous a poussé à chanter le morceau “Niibouida Dawelguiyé”( ne détruisez pas !)

A.B : C’est parti d’un constat !Il y a des comportements qui tendent à dresser des barrières entre burkinabé. Nous sommes des fils et des filles d’un même pays le Burkina faso qui est un et indivisible. Partant donc de cette réalité, il faut que nous restions toujours unis et le socle de cette unicité, c’est notre culture dans toute sa diversité. Il faut que nous restions soudés, que nous nous tenions main dans la main, que nous travaillions et que nous restions solidaires pour construire le Burkina. Lorsqu’on se met dans l’esprit que tel ou tel est de telle ethnie ou de telle région, il est difficile de s’épanouir, encore moins construire un pays. C’est pourquoi j’appelle à l’unité de tous les burkinabé pour bâtir notre patrie.

ART. : Combien d’albums avez-vous sur le marché?
A.B : J’ai trois albums sur le marché. Le premier est relatif à la guerre en Côte D’ivoire; le deuxième traite de la souffrance des femmes et le troisième, c’est “Niibouida Dawelguiyé” dont nous venons de parler tantôt. Bientôt, je mettrai sur le marché, le quatrième album.

ART. : Belle comme vous êtes, comment vous vous en sortez avec les hommes ?
A.B : (rires) ça ne manque pas!. Mais il faut savoir se faire respecter. Si des hommes te font la cour et que ça rencontre ton agrément, c’est à toi d’en juger. Dans mon cas précis, étant donné que je suis mariée, il est exclu pour moi d’accepter de telles propositions. Je sais que personne ne peut vivre sans qu’on lui fasse la cour; mais ce n’est pas pour autant qu’il faut accepter tout le monde; il faut savoir dire non quand il le faut !
ART. : Mais lorsque vous refusez, n’avez-vous pas peur qu’on refuse de vous accompagner ou de produire par exemple ?
A.B : Je n’accepte pas ce genre d’échanges. Je suis une femme mariée et je chante pour gagner mon pain. Maintenant, si quelqu’un veut m’aider qu’il le fasse pour l’amour de Dieu et pour mon progrès.Si c’est m’aider en échange ou pour autre chose, je ne suis pas partante.

ART. : Il n’est pas facile pour une femme mariée comme vous de chanter et de gérer en même temps une famille. Or, ce ne sont pas tous les hommes qui acceptent que leurs épouses se lancent dans ce genre de métier. Qu’en est-il à votre niveau ?
A.B : Non, à ce niveau je n’ai pas de problèmes avec mon mari. Quel que soit l’heure qu’on me sollicite pour prester, mon mari ne s’oppose pas. Bien au contraire, il me bénit et me souhaite bonne route !

ART. : Quel mot avez-vous à l’endroit des autorités afin qu’ils se penchent sur la culture pour meilleur un rayonnement de la musique burkinabé ?
A.B : Sincèrement, ce n’est pas le fait de travailler qui pose problème; le travail ne nous effraie pas. Mais ce dont nous avons peur, c’est le fait de se donner à fond pour ne rien avoir en retour. Nous souffrons beaucoup, la musique ne nourrit pas son homme. De jour comme de nuit, nous nous efforçons pour trouver l’inspiration, pour chanter et égayer le public, sensibiliser l’opinion. Mais hélas, nous n’avons rien en retour. Je voudrais donc que les autorités comprennent que ce n’est pas facile pour les artistes. Je souhaite que le gouvernement à travers le Ministère en charge de la Culture nous aide parce que nous souffrons énormément. Pour être plus précise, c’est de demander au Ministère de la Culture d’intensifier la lutte engagée contre la piraterie.

ART. : Qu’avez-vous à dire pour finir?
A.B :Je n’ai plus rien à dire; sinon que d’interpeler nos autorités sur notre situation.

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