Kandy GUIRA dévoile son nouvel EP, Tek la Runda

Kandy GUIRA dévoile son nouvel EP, Tek la Runda

Après M’Ba (« maman » en dioula), un premier single paru uniquement sur le territoire burkinabè en 2009, Kandy Guira conquiert l’international avec un EP nommé Tek la Runda. Mannequin, comédienne, danseuse mais avant tout chanteuse, elle s’ouvre sur un nouveau répertoire afro pop teinté d’électro. Artiste solaire, l’Amazone du Faso prône l’émancipation de la femme dans ses chansons.

RFI Musique: vous signez un nouvel EP intitulé Tek la Runda qui signifie «je prends les rênes». Est-ce que cela veut dire que vous incitez les femmes à (re)prendre le pouvoir ?
Kandy Guira :
j’encourage les femmes à prendre les rênes parce que le temps d’attendre que tout nous tombe du ciel est révolu à mon sens. Aujourd’hui, nous les femmes, nous ne devons plus souhaiter que l’on nous dicte ce que l’on a à dire! Je ne suis pas pour autant une féministe pure et dure. Je défends le droit de chaque humain que ce soit un homme ou une femme. Cependant mon cheval de bataille reste la protection de la gente féminine car elle a été trop mise de côté durant des années.

Kandy Guira à l’Institut Français de Ouagadougou

Vous chantez en mooré et en dioula, les deux principales langues parlées au Burkina Faso. Quels sont les autres thèmes que vous abordez dans vos chansons ?
Tout ce qui est en connexion avec le bien, le bon et le juste m’interpelle. J’aime défendre des valeurs humanistes et surtout faire passer des messages engagés sans me censurer. Ma mère, croyante et traditionnaliste ne voyait guère d’un bon œil que j’embrasse une vie d’artiste. Je suis un peu la fille spirituelle de Thomas Sankara* qui prônait l’abandon de certaines coutumes et dénonçait l’exploitation des femmes. C’est pourquoi mes textes traduisent ce besoin d’émancipation.

Musicalement vous vous inscrivez dans une pop africaine teintée de touches électro. Pourquoi cette orientation ?
À mon arrivée en France, j’ai a eu la chance de collaborer avec les grands noms de la scène afro, de Manu Dibango à Cheick Tidiane Seck, en passant par Oumou Sangaré que j’accompagne toujours en ce moment. Ses expériences en qualité de choriste m’ont permis de savoir dans quelle direction artistique je voulais aller. Avant à Ouagadougou, j’ai fait mes classes dans les cabarets de la place avec le groupe Kalianga, puis aux côtés d’Abdoulaye Cissé, l’un des grands noms de la musique burkinabè. Aujourd’hui, je cherche à refléter l’urbanité dans ma musique parce qu’elle restait très traditionnelle. Pour moi, la musique évolue, c’est une matière vivante ! Avec Tek la Runda, j’ai vraiment voulu donner une autre fraicheur à mon style d’où la collaboration avec Clément. Il s’agit du Dj parisien et producteur de Pouvoir magique. Ce remixeur fait partie du label Mawimbi records qui signifie ondes en swahili (NDLR: langue vernaculaire parlée en Afrique de l’Est). Il cherche à rétablir les ponts existants entre musiques électroniques actuelles et les musiques du continent africain. C’est un véritable plus pour mon esthétique musicale.

Kandy Guira : Portrait

Outre la musique, vous avez créé une association pour aider les enfants sourds et muets. D’où vient cet engagement ?
C’est parti d’une histoire familiale et personnelle puisque mon petit frère est malentendant. Afin de l’aider j’ai créé une structure qui s’appelle « Que du bonheur en sons ». Le but est d’équiper en prothèses auditives des enfants atteints de surdité. Pour l’instant je travaille avec l’école des jeunes sourds du Burkina Faso qui se trouve dans le quartier de Pissy à Ouagadougou. A ce jour près d’une centaine d’enfants a été appareillé et ce n’est pas fini ! C’est ma grande fierté.

*Chef de l’État de la République de Haute-Volta (anciennement le Burkina Faso) en 1983, cet anti-impérialiste, panafricaniste et tiers-mondiste fut assassiné en 1987.

Source : Rfi

Leave a comment

Send a Comment

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *