Les Journées artistiques de Ouagadougou : un pont entre les arts plastiques et la Mode

Les Journées artistiques de Ouagadougou : un pont entre les arts plastiques et la Mode

Instituées depuis 2020, les journées artistiques de Ouagadougou (JAO) dont l’objectif  est de construire un pont entre les arts plastiques et la mode s’enracinent au pays des hommes intègres. Portée par l’association « TEEL Y’ART » ou encore « Aider l’Art » en langue locale mooré,  la 3è édition des journées artistiques de Ouagadougou s’ouvrent dans la capitale burkinabè du 22 au 28 Octobre 2023. Cette rencontre qui apparait comme une seconde chance pour les créateurs, devrait pouvoir mieux booster les deux secteurs (arts plastiques et mode) à l’international ; tant il est vrai que « seul, on va vite ; mais ensemble, on va plus loin … »

« ARTS PLASTIQUES ET MODE » tel est le thème de cette 3ème édition qui se tiendra au Goethe Institut de Ouagadougou.  Nous en savons davantage avec le président de l’Association, Ousmane ILBOUDO.



Ousmane ILBOUDO (O.I ) « TEEL Y’ART » est un mixage de mooré et de français. Il est composé de « TEELY » qui veut dire « Aider » et de « Art » en français ; ce qui revient à dire en gros « Aider l’Art ».

Quel a été le déclic qui vous a amenés à créer ces journées artistiques ?

O.I  : Il faut dire que pour la petite histoire que tout est parti d’une rencontre avec un artiste peintre Ivoirien du nom de Alain Zirignond. C’était en 2018 que je l’ai connu sur internet et  il avait en projet de venir faire une exposition au Burkina .Et c’est suite à un échange avec ce dernier qu’est née l’idée des journées artistiques au BURKINA.

Pouvez-vous brièvement expliquer au citoyen lambda en quoi consiste votre projet?

O.I : Il faut dire simplement qu’il s’agit d’amener les stylistes et les peintres à travailler ensemble de manière à améliorer leur créativité.

Au début, nous avons voulu créer un évènement qui pourrait avoir lieu au Burkina Faso et en Côte d’ivoire. En ce temps, il ne s’agissait d’abord que des arts plastiques. La première édition s’est déroulée au Burkina Faso et la seconde en Côte d’ivoire. Et pour cette 3ème édition, nous comptons y ajouter un défilé de mode; car pour nous,  la mode vestimentaire fait partie  des arts appliqués. Il existe donc bel et bien un lien entre les deux arts. L’objectif est d’amener les deux mondes a repousser les limites et de les amener à collaborer afin de tirer une certaine touche d’originalité et de permettre aux stylistes et peintres d’améliorer leur créativité.



Quel est véritablement le lien entre l’art et la Mode ?

O.I : Il n’y a que ceux qui veulent aller au-delà de leur limite qui peuvent voir ce lien-là . Un styliste qui voudrait faire quelque chose d’extraordinaire pourrait faire appel à un peintre pour s’inspirer de ses idées. Si cette collaboration est effective, les créations de ce dernier  (le styliste) deviennent elles-mêmes des œuvres d’arts.

En regardant de près votre programmation, on ne voit pas de place accordée aux arts plastiques. Tout semble centré sur la mode et le défilé. Pourquoi ?

O.I : Nous avons prévu une tenue inspirée d’un tableau et qui sera présentée au public pour mettre en lumière ce qu’on a voulu montrer comme projet. En réalité, ça devrait être tout une collection. Mais il y a la question de temps et de moyens financiers qui ne nous permettent pas de réaliser le projet comme il se doit. Cependant, nous permettrons aux autres stylistes de présenter leurs créativités avec leurs visions respectives.



A quel moment, une  tenue ou un quelconque produit de mode peut être considéré une œuvre d’art ?

O.I : je ne suis pas d’abord moi-même spécialiste de la chose. Mais je sais que si l’on part à partir d’une toile qui est déjà une œuvre d’art unique, souvent difficile voire impossible à reproduire parce qu’elle est unique, si l’on arrive à créer quelque chose à partir d’une pièce unique, celle-ci devient une tenue unique en son genre.

Combien de pays sont attendus à l’occasion donc de cette 3ème édition ?

O.I : A la base, on avait l’HAITI qui est le pays invité d’honneur. La Côte d’Ivoire avec qui nous sommes partenaires et le Congo étaient aussi attendus. Malheureusement,  Haïti ne sera pas là pour des raisons de formalités et la Côte d’Ivoire non plus !. Il faut donc faire preuve de résilience pour tenir l’édition.

Combien de festivaliers seront à Ouaga ?

O.I : Il y a 12 participants au niveau des arts plastiques, nous avons des sculpteurs, des artistes peintres, des stylistes, des photographes et des designers…



Vous êtes déjà à la 3ème édition.  Y a-t-il d’autres difficultés ?

O.I : D’abord à la première édition nous n’avons reçu que l’accompagnement de SUNU Assurance Vie et du BBDA. Tout le reste était sur fonds propres, excepté l’appui de  quelques aînés comme KY Sidiki et Christophe SAWADOGO. Je signale que c’est Christophe SAWADOGO qui nous a offerts gracieusement  son centre et qui nous accompagne avec des conseils dans l’organisation des journées. Ce sont des doyens que je salue vraiment au passage pour le soutien qu’ils apportent constamment aux jeunes dans la recherche de leur autonomie financière.

Pour la deuxième édition, nous n’avons reçu aucun financement ni d’accompagnement. C’était sur fonds propres. Heureusement qu’à cette 3ème édition, nous bénéficions de l’accompagnement financier de Sunu Assurance Vie, de SMART SYSTEMS, du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) et celui du Goethe Institut qui lui,  nous offre son cadre en mettant à notre disposition la lumière, la sonorisation et la prise en charge des techniciens.

Enfin, il faut noter que  le défilé de Mode est organisé par la Fédération de la Filière des Arts Plastiques et Appliqués (FEFAPA). Nous n’oublions pas Georges DUA et son équipe pour leur grande contribution à cette 3ème édition.

Et qu’en est-il de l’Institut Français ?

O.I : Bon… au regard de la situation actuelle, nous n’avons pas vraiment entrepris des démarches à ce niveau étant donné que la structure était même fermée.



Avant que vous ne livrez votre message de fin, avons-nous omis un aspect sur lequel vous souhaiteriez réagir ?

O.I : Oui ! Notre souhait serait vraiment que la population puisse sortir massivement pour soutenir ce projet, qu’elle s’y intéresse vraiment. Nous constatons un manque d’engouement et d’intérêt pour ce genre d’activités sous le prétexte qu’elles sont réservées aux blancs. Je crois que ce n’est pas la bonne compréhension. C’est pourquoi, j’insiste pour que le public vienne aux vernissages, aux défilés de mode aux Ateliers Maanéré pour voir comment les plasticiens s’y prennent dans leur travail.

ArtistesBF

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