Le Conseil d’information et de suivi des actions du gouvernement (CISAG) fidèle à son engagement de veille citoyenne a animé une conférence ce 3 décembre 2020 afin de partager avec la presse quelques éléments d’observation, d’appréciation, d’analyse et de réflexion liés suite à l’organisation des élections couplées, présidentielle et législative 2020 par la CENI.
En tant que structure de veille, les responsables du CISAG n’y sont pas allés par quatre chemins pour indexer la CENI pour sa mauvaise organisation des élections couplées, présidentielle et législative de 2020.Le Conseil d’information reproche en effet à la CENI, un manque de professionnalisme, d’inefficacité, de défaillance et d’impartialité dans l’organisation de ces élections et demande une réforme du comité.
« Cette demande nous l’avons faite au vu d’un certain nombre de remarques et d’interprétations liés à l’organisation des élections couplées. Nous avons constaté qu’il y a eu trop d’imperfections. C’est comme si c’était la première fois que la CENI organisait des élections. Nous avons aussi constaté un manque de professionnalisme de la part de la CENI à travers une non maitrise de tout le processus électoral », a déclaré le président du CISAG, Issiaka OUEDRAOGO.
Ayant participé à l’observation du scrutin sur le terrain, le CISAG dit avoir fait le triste constat de la réalité et de la pertinence de récurrentes interpellations publiques. Selon eux, les résultats sont en deçà des attentes. Car, en proportion inverse des moyens matériels et financiers soit 90 milliards de FCFA environ investis, le retour sur investissements n’a pas été à la hauteur des attentes.
Le président du CISAG explique que sur un potentiel électoral de plus de 10 millions de personnes pour une population de plus de 21 millions d’habitants, un peu plus de la moitié a pu être enrôlée sur les listes puis apurées et avalisées par un audit international dont les résultats nous ont tous été communiqués . Enfin, ce chiffre s’est progressivement réduit autour de 5 millions pour enfin constater que seule une petite moitié des électeurs a pu effectivement voter à en croire la CENI elle-même».
Aussi, d’autres situations désagréables ont-elles été constatées par les responsables du CISAG. Au titre de celles-ci, les ruptures d’encre ou de bulletins, l’ouverture tardive de certains bureaux de vote (16h au lieu de 6h), soit plus de 10 heures après l’heure d’ouverture normale, des urnes déposées aux mauvais endroits … etc.
Demande d’une réforme
Au vu de toutes ces imperfections, le CISAG appel à une réforme urgente et impérieuse du modèle actuel qui semble visiblement dépassé. Le CISAG milite instantanément pour que la CENI fonctionne désormais sous le modèle bicaméralisme avec d’une part, la CENI et d’autre part, le comité de suivi instauré depuis le dialogue politique pour traiter des questions urgentes ..
Pour terminer, les responsables du CISAG ont fait quelques recommandations. Ils souhaitent que le comité de suivi soit plus technique que politique afin de se pencher sur tous ces aspects organisationnels, logistiques et autres.
– la mise en place d’une structure neutre qui puisse être plus regardante dans l’organisation des élections par la CENI. Le CISAG propose également le recrutement du chef du service informatique par appel à candidature afin qu’il soit neutre.
Fatim BARRO
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