Delphine YERBANGA fait l’expérience de la « Black Magic » au Japon

Delphine YERBANGA fait l’expérience de la « Black Magic » au Japon

En résidence d’écriture de 14 jours à Tawara NARA (Japon), Delphine YERBANGA vient de regagner le bercail. Organisée par l’UNESCO et le Festival International du Film de NARA, la résidence a regroupé 10 jeunes auteures africaines passionnées du cinéma.

Elle (la réalisatrice) est revenue la tête bien faite, pleine de nouvelles idées, d’expériences et de partages enrichissants qu’elles eux avec d’autres jeunes auteures du cinéma. Et le souvenir qu’elle sera bien loin d’oublier, c’est son tout premier contact avec la « Caméra Black MAGIC »,  un nouveau compagnon avec lequel il fallait vite se familiariser et dompter.

Lors de son passage dans nos locaux, Dame YERBANGA n’a pas manqué justement de nous en parler et par cette occasion, elle a nous dressé de manière générale le CR (compte rendu) de son séjour au Japon.

Artistes.BF (ArtBF) : Vous venez de rentrer du Japon. Dans quel cadre y étiez-vous ?

Delphine Yerbanga ( D.Y.) :  Je viens de rentrer du japon où j’étais en résidence d’écriture organisée par l’UNESCO et le Festival International du film de NARA de Naomi KAWASE. Nous étions 10 jeunes auteures africaines passionnées du cinéma venues du Sénégal, du Burkina Faso, du Nigeria, du Kenya et de l’Afrique du Sud.

Pendant deux semaines, nous avons travaillé sur les fondamentaux du cinéma et du film documentaire. Et chacune de nous a réalisé un film documentaire de 10mn à la fin de la formation.

Lire aussi : Delphine YERBANGA, auteure du film « Sur les traces d’un Migrant »

L’occasion nous a été donnée de confronter le regard des femmes cinéastes africaines avec leurs consœurs Japonaises. L’idée était donc de faire un film qui montre les deux réalités partant d’une part de l’expérience japonaise, d’autre part de  l’expérience africaine.  Pour tout vous dire, nous avons produit des films qui parlent de l’Afrique et du Japon.



En ce qui me concerne par exemple, j’ai travaillé sur un projet qui parle du terrorisme dans mon pays. Actualité oblige, j’ai choisi ce thème parce que je recevais quotidiennement  les nouvelles de mon pays qui n’étaient pas très gaies.

Mais j’étais aussi dans un pays qui a été victime pour la première fois de la folie des hommes parce que le Japon pendant la seconde guerre mondiale a été la cible de la bombe atomique. Donc, j’ai montré comment le Japon a souffert et souffre encore des séquelles de cette seconde guerre mondiale. Etant donné que mon pays souffre actuellement de terrorisme, comment pourra-t-il s’inspirer de l’expérience Japonaise pour se relever parce que j’ai aussi envie tout comme le Japon que mon pays reste toujours debout.

ArtBF : L’expérience de la « Black Magic »

Delphine YERBANGA aux commandes de la Black MAGIC sous les regards bienveillants de ses encadreurs

D.Y. : C’est vrai qu’à Saint-Louis, j’ai appris à utiliser la Caméra. Mais ce n’était pas avec la  « Black Magic ». Et pourtant au Japon, c’est avec ce modèle de caméra (La« Black Magic) » que je devais me servir pour tourner mes films. Au début, je la manipulais sans réellement comprendre grand-chose; et au bout d’un temps, je l’avais finalement maîtrisée. Avec donc cette  cette caméra, j’arrivais à réaliser toute seule les prises de vues et de son. Je l’ai trouvée très pratique. Elle est encore plus intéressante pour ceux qui vont souvent en repérage pour le besoin de leur film documentaire.

ArtBF : Votre passage fulgurant au FESPACO est perçu comme un signal fort pour toutes les femmes qui ne croient plus à la fatalité. Aujourd’hui, qu’avez-vous à dire à toutes les femmes qui se battent pour une place au soleil ?

D.Y. : Jaimerai dire à toutes les femmes qui sont dans le métier du cinéma de continuer de se battre parce que c’est un métier noble. Nous pouvons raconter de belles histoires avec ce métier. Nous pouvons même raconter au monde entier ce que la femme vit dans son quotidien.  Le milieu n’est pas facile et la femme à qui  on  demande souvent d’écarter les jambes pour avoir des financements le sent encore plus durement. La réalisatrice elle, peut encore se vanter d’être à l’abri de ce phénomène. Mais les comédiennes savant de quoi je parle parce qu’elles sont les plus exposées à ce genre de sollicitations. Il y a beaucoup de cas comme ça qui nous reviennent et j’invite toutes celles qui sont dans le milieu qu’il faut tenir le coup et ne pas céder à la facilité.

Ph. de famille des stagiaires

Même étant réalisateur, il arrive qu’on soit découragé et qu’on n’ait plus envie de poursuivre et tout abandonner à force de taper aux portes des bailleurs sans les moindres réponses favorables.

Donc, j’insiste afin que les femmes ne baissent pas les bras et pourquoi  ne pas se mettre ensemble et fédérer nos énergies pour des coproductions ? Je pense que nous en avons les capacités.

ArtBF : A quand le prochain film ?

D.Y. : Mon prochain documentaire s’intitulera, l’âme de la Nation en référence à la situation socio-politique de notre pays.

Propos Recueillis par Patrick COULIDIATI

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